Nouveau texte de Jeannine Dion-Guérin qu’elle a écrit pour fêter une très belle nouvelle me concernant, nouvelle que je détaillerai bientôt, lors de la publication de mon prochain poème, bientôt ! Merci chère Jeannine !!
Tandis que la pivoine
pulpeuse sensuelle se pavane
au secret d’un jardin clos,
son cœur se prépare au détachement.
C’est qu’au plus haut de sa condition
elle se sait conviée à l’effacement.
De l’espérance le sort est fugitif
doit se soumettre au renoncement
Toute corolle éventée se fragilise
Sa beauté furtivement se « dé-pétalise » *
sous le souffle amoureux des vents.
D’abord au loin
l’incroyable galop
d’une horde de chevaux blancs
aux crinières d’écume
violent l’azur immobile de la la mer
puis le déchaînement meurtrier
du monstre liquide
gris et rampant
couvert d’une bave mortelle
crachée par ses milliers de gueules
enragées et béantes
Il s’est rué sur la terre
a mordu arraché avalé recraché
des arbres des maisons des hommes…
avant de se retirer
de notre regard bouleversé
Pour survivre il fallait plus que l’oubli
il fallait retrouver
la « Mer-source-de-vie »
la « Mer-Mère » liquide amniotique
du ventre de la Terre
Il fallait retrouver
l’enfance du monde…
D’un stylet d’ivoire
Nous gravons nos amours
D’eau et d’argile
Sur les tablettes du temps.
Je prends ta main
Par les chemins caillouteux
Où tu me conduis sans un mot.
Ni Maître, ni Serviteur
Nous sommes un même fruit.
Un jus de papaye
Coule frais sur nos lèvres,
Maîtres des mots
Serviteurs du poème,
Nos coeurs saignent
Comme grenades éclatées
Des blessures du monde,
Pour proclamer
La pérennité de la vie.
Voici une histoire vraie, une histoire que je considère nécessaire pour l’époque dans laquelle nous vivons ! Lisez, essayez de méditer et voyez la beauté, la grandeur d’un gamin de 7 ans ! merci chère Jeanne !! (Jean Dornac)
On a dit bien du mal de ce peuple parti de France encouragé par le gouvernement pour peupler cette nouvelle conquête qu'était l'Algérie devenue française par les armes hélas, comme il était de triste coutume alors. C'étaient de pauvres gens pour la plupart miséreux qui, comme les colons anglais partis pour l'Amérique, espéraient avoir une vie meilleure.
Ces pauvres exilés, appelés Pieds Noirs à cause des bottes des soldats français de l'époque, contrairement aux Arabes qui marchaient pieds nus ou en babouches, furent critiqués, maudits par le peuple de France car l'armée envoyait de jeunes Français de métropole mourir là-bas pour maintenir cette colonie.
J'ai connu une famille rapatriée en France, le père instituteur disait toujours que les petits arabes apprenaient deux fois plus vite que les autres ; et la mère, Madeleine, issue d'une fratrie de cinq enfants et de famille très pauvre, avait le cœur sur la main ; d'autre part elle eut très jeune des jumeaux à nourrir dont l'un s'appelle Christian.
Un jour, au bled, un village nommé Aïn Farhès, et comme cela arrive ici chez nous aussi, une pauvresse accompagnée de son fils en larmes vient mendier à la porte de Madeleine ; selon son habitude elle donne de bon coeur du linge et de la nourriture ; l'enfant pleure toujours ...C'est alors que Christian, six ou sept ans, tend à l'enfant son petit tracteur jaune en métal qu'il venait d'avoir pour Noël ; l'enfant le prend et cesse aussitôt de pleurer.
Madeleine pourtant issue d'une famille très pauvre, elle qui a la vie dure puisque ses premiers enfants sont des jumeaux, ne fait pas un geste de regret. Elle aurait pu gentiment s'opposer : « Ah non, pas ton cadeau de Noël, voyons ! » Mais elle ne dit mot.
Une fois les mendiants partis, elle embrasse même son fils. Alors le petit Christian, le cœur gros est parti pleurer dans un coin ; il pleura longtemps son petit tracteur.…
Il est facile de distribuer le superflu ou la surabondance, mais pour ce qui est du nécessaire ?
Pour un enfant, le cadeau du Père Noël, c'est le trésor souhaité et exaucé. Quelle bonté faut-il avoir déjà pour se défaire, à sept ans, du nécessaire…
Cet enfant, sans tracteur, rapatrié d'Algérie, a grandi en France ; il a grandi, est devenu instituteur comme son père et allez savoir pourquoi, c'est moi, fille de pauvres immigrés espagnols sans tracteur qu'il a épousée.
Je suis et me reconnais,
De ce pays au bout de la mer,
Là où sont les hommes
Portant leur regard
D’ardoise bleutée
Au soleil finissant,
Vers d’invisibles continents,
De ce bout du monde
Où la vague déferlante,
Perpétuelle,
Perpétue le mouvement
Se hisse, pour se briser aussitôt
Et, telle la vie, se reformer
Eternelle et,
Comme l’éternité,
En myriade d’écume, s’éclater,
De ce Pays druidique,
Des hommes mégalithiques,
De sable blanc, de varech,
De noirs deuils et
Beauté profonde,
Je suis et me reconnais.
la vie
qui nous invente
et nous use
un visage d’emprunt
je te le dis
donne-moi la main
la vie est autre plus loin
investie de signes
lente pleine de ruses
et souveraine ô combien
de vacillantes architectures
la vie tu sais est tremblante
et dure
poreuse et pleine
douleurs et joies
qui se fraient un chemin
dans une rumeur d’eau
veine sur le cou d’un cygne
la vie est un cadeau
un jardin d’enfants nus
qui s’épouillent sous la lune
un berceau d’infortunes
de rouilles
un rêve vers l’intérieur
un espoir
qui jamais ne se contente
des restes d’un festin
la vie est un épi
un chant de plumes en plein
coeur
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...