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16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 08:09

 

 
l’iode, cet élément volatil
subtilement chargé de toutes les réminiscences
les larmes et les rêves au porteur
 
l’iode, qu’on te le livre au petit verre
la portion sage de vie
qu’on a toutes les chances de rater
 
l’iode, ce miraculeux gardien
du trésor d’un cœur
tout au début du chemin
 
ou d’un autre qui est déjà embêté
d’un œil presque clos
 
l’iode, mon frère depuis une dizaine d’années
où le médecin aux cheveux blancs et aux yeux bleus
 
me regardait avec tendresse et me souriait
la mort, il faut s’en foutre
elle n’est qu’un oiseau un peu plus affamé
 
 j'ai généreusement craché dans ma paume
et je lui en ai donné à manger
 
le lendemain un papillon est passé
devant le miroir
et rien n'était plus pareil
 

© Elina Adam                                                                 

Elina Adam (extrait d’un manuscrit un cours de publication)
           

 

 

 

 

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15 décembre 2023 5 15 /12 /décembre /2023 07:46

Photo Jean Dornac© - Le ruisseau de la forêt de Huelgoat (Finistère)

 

               I
Torrent, cascade
marais ou fondrières

le fil des mots adopte
des galets le chaos.

Il sait qu’ils renforceront
le chenal et l’enjambant

qu’ils se gonfleront rivière,
lit nuptial déferlant d’amour

               II

Lasse de se contraindre
au statut de ruisselet

la source tente de se soustraire
d’un présomptueux calcaire.

Contournant les déchets,
que la niaiserie humaine
ne cesse de déposer en son lit

elle décide de se perdre
au delta de l’océan

et de s’y noyer pour de bon.

 

© Jeannine DION-GUERIN                
 
Extrait du nouveau recueil « Silence à haute voix » aux éditions « éditinter »                  
 
 
 

 

 

 

 

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14 décembre 2023 4 14 /12 /décembre /2023 07:44

Réfugiés espagnols sur les routes de l'exil. © Crédit photo : ARCHIVES SUD OUEST Georges BERNI

 


Par toutes les bouches de l'éphémère
nous partirons vers l'inouï

Ici, tout est visqueux, glissant, mouillé
Rien de sûr, de balisé
les pierres sont hors saison
mêmes les arbres se défilent

On ne sait si l'on avance
ou si c'est la route qui fuit

Lentement on s'enfonce dans l'obscur :
grotte néolithique de l'esprit

Une goutte millénaire s’apprête à tomber
et ancrer sa présence de bougie

Et soudain, un oiseau, d'un seul coup d'aile
sans un cri fait vaciller la solitude

Alors revient ce chant de l'aïeule émigrée :

«  Nous partirons avant d'oublier le chemin
rempli de silences comme un grand puits
un puits qui cherche un coin de ciel

Nous partirons, heureux et calmes
Roulotte sauvage

Nous partirons à la rencontre du miel
des abeilles de Dieu »

« Sortirem aban d'olvidar el cami
ple de silenci com un gran pou
un pou buscant un raco de cel

Sortirem contents i tranquils
Caravana salvatge

Sortirem per trobar la mel
abelles de Deu »

© Jeanne CHAMPEL GRENIER  
Extrait du recueil ''Racines vagabondes’'-2023

Chant Catalan de liberté
 
 

 

 

 


 
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13 décembre 2023 3 13 /12 /décembre /2023 07:59

Photo Ellen Renneboog©


 
©Ellen Renneboog
Extrait du recueil « Poèmes pour P. » disponible chez Amazon.                                 
 
 
 

 

 

 

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12 décembre 2023 2 12 /12 /décembre /2023 07:44

 

 

Anne était née à Bruxelles, le 20 juin 1917, et avait étudié à Bruxelles au Lycée Dachsbeck mais, comme pour Audrey Hepburn, ces premières années ont été largement oubliées de leurs contemporains ainsi que des nôtres. Celle qui s’appelait alors Nicole Navaux se détourna intensément de cette enfance pour rechercher un ailleurs avec non moins de passion.

Elle était journaliste et sinologue, ayant refait le voyage mythique de Marco Polo en traversant le Sin-Kiang à dos de mulet, à pied, en camion avec une caravane de marchands : une émule française de Neel Doff en quelque sorte ! Déjà à la base de la création du Comité du Film ethnographique, elle devient,  pour les Lettres Françaises, critique des films scientifiques et documentaires.

Elle croise un jour sur sa route « la beauté du diable », en ce sens qu’elle encourage un certain Gérard Philipe à accepter l’offre de René Clair pour ce rôle ! Et lui qui tiendra dans ses bras les actrices les plus fascinantes, de Maria Casarès à Michèle Morgan, d’Edwige Feuillère à Simone Signoret et tant d’autres icônes de ce temps, saisit très vite les multiples qualités de cette élue discrète et introvertie qui se révèle être une âme forte et fascinante : il avait besoin de cet amour tranquille, de cette volonté près de lui, qui se manifesta sans défaillance (M.Périsset), lui qui, de constitution fragile, nourrit comme elle un idéal d’exigence et de perfection.

Le destin n’accordera au couple que dix années de connivence et de tendresse puisque la mort de Gérard y mettra fin le 25 novembre 1959.

Une œuvre alors s’élabore peu à peu, dont le décès de l’être aimé semble bien le point de départ et d’arrivée : non que l’auteure ait voulu s’enchaîner aux grilles de la mort (P.G.) mais qu’elle ait, au contraire, cherché résolument à se placer du côté de la vie, sans rien perdre de l’expérience humaine engrangée dans la lumière du bonheur durant ces rares années de travail intense partagées. Elle ajoute à sa quête d’une transcendance strictement laïque la sérénité d’un regard de femme pour qui la maternité s’étend au règne des vivants autant que des disparus qu’elle porte dans sa ligne de vie : après la parution de « Le temps d’un soupir », dédié à l’évocation de sa vie avec Gérard, elle parlera dans plusieurs romans de l’inéluctable finitude de notre condition humaine en des termes d’une superbe exaltation, en revanche, des valeurs de vie. De quoi refouler bien loin l’angoisse en faveur de la « célébration du quotidien », selon un titre de Colette Nys-Masure.

L’écriture, à travers quelque six à huit romans, est apaisante s’il en est, et ne se détournera pas de cette nostalgie première, mais ramenée aux proportions d’un humanisme fait de tendresse et de conquête de la joie.

Autant que nous sachions, il n’y eut pas de recueil de poèmes sous la plume raffinée d’Anne Philipe : ce n’est que dans deux livres, « Spirale » et « Ici, là-bas, ailleurs » qu’elle se laisse aller à quelques odes à l’amour et à la maternité :

Perfection, Certitude.

Ainsi parfois après l’amour

Seul existe le présent

mais éternel et à jamais semble-t-il éloigné 

de la peur imposée ou ressentie

Attente calme de ce qui sera.

Silence d’espoir

Je suis fleur et rivage,

la nuit redevient lumineuse,

le désert cesse d’être solitude.

La douleur a germé

C’est une sorte de stoïcisme à visage humain :

Tu fus mon plus beau lien avec la vie. Tu es devenu ma connaissance de la mort. Quand elle viendra, je n’aurai pas l’impression de te rejoindre, mais celle de suivre une route familière, déjà connue de toi.

Est-ce Gérard, est-ce Lorenzaccio, qui finalement nous vaut ce cri abandonné, comme un précepte du Livre de la Sagesse, par une épouse marquée du signe de la cruauté autant que de l’enchantement d’être ?

 

Etre la flèche

son but et sa trajectoire

Parfois l’éclair

 

Sans doute Anne n’apparaîtra-t-elle jamais dans une anthologie poétique, mais son langage est, moins par ces rares incursions que par ses envolées intimistes en prose, vibrant de ces frémissements qui portent haut sa pensée poétique.

 

©Pierre Guérande      
 
 
 
 

 

 

 

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11 décembre 2023 1 11 /12 /décembre /2023 07:48


 

J’ai la chance, aujourd’hui, d’accueillir une poète de plus pour une très belle famille sur mon blog. Elle a son propre blog https://www.michellegrenierpoete.com/
Quelques précisions : Michèle Grenier, poétesse bien connue et qui vit dans la Drôme ( voir son site  intitulé ''POÉMIENNE'' ) est auteure de fables et de paroles de chansons; elle a édité plusieurs recueils de poésie et obtenu de nombreux prix….
J’espère que vous lui réservez un très bon accueil ! JD


Je suis venue dans le vent nu
à pas de biche et de buis
emmitouflée de brume
et zélée par le vent
le cœur cognant allègrement.
Dans le vent nu je suis venue,
à pas de bruyère et de menthe
tissant les feuilles qui enchantent
les haut bois des forêts.
Venue vers toi du fond des nues,
j’ai couru, enjambé les rus
haletant la saison féconde,
voleuse de chèvrefeuille
le vent m’a prise sur le fait.
Mais le plus beau de mes larcins,
ce sont tes yeux, lunes vivantes.


©Michelle Grenier
                                                             
 
 
 

 

 

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10 décembre 2023 7 10 /12 /décembre /2023 07:43

 

Poèmes Lauréats Concours Jeunesse SPF 2023

 

Sur un bleu de pluie, les nuages se font mouchoirs
Absorbant de leur gris toutes les taches du soir
Un brouillon de voyage où les vents coagulent
Devenant barbe de sage quand la lumière pullule
Un brin de blond, de houblon, de coton
Sur la nuit et son fond, le pelage du mouton
Un cygne qui soigne le blues d'un passage
Un papier mâché recrachant son message
Enivré de nos larmes en lavant les trottoirs
Prend son rôle de buvard dans une pièce de boulevards
 

Léo SECHET – Etudiant
92300 LEVALLOIS-PERRET
Prix 2023 Boris Vian jeunesse                                                                                
 
 
 
 

 

 

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9 décembre 2023 6 09 /12 /décembre /2023 07:34

Le rendez-vous était fixé devant la sous-préfecture de Montargis © Montargis AGENCE


NDLR : Je ne suis pas sur la même ligne de pensée et d’action que ce poème. J’ai fait 5 vaccins depuis le début et je continue à me laver les mains et à porter le masque. Cependant, je tiens à laisser la parole aux auteurs, c’est ma vision de la tolérance même si je n’approuve pas leurs dires ! JD

 


 

Traduction de Béatrice Gaudy

 

 
 
©Béatrice GAUDY                                                                  
 
 

 

 

 

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8 décembre 2023 5 08 /12 /décembre /2023 07:42

 

Helène, tu mérites
toujours le même poème
                                  
Je te parle comme à une grande personne
ce qui est bon pour la cervelle
J’aime les cheveux que tu as perdus ou
rejetés en arrière, j’aime leur couleur
qui n’ont pas connu la teinture
J’aime ton peigne sans dents

ta façon de te retourner
la ceinture blanche serrée,
je t’aime sans doute
malgré ces manques de vérités
car je n’accepte plus le monde fumant la pipe
                             
La passiflore du peuple
ne sera plus mon expédient
L’amour qu’on porte à certaines femmes
comme  toi Hélène n’arrive pas à la cheville
des créateurs du monde moderne,
mais il en est proche

Fuir le réel de Troie et le sublimer
est le but des artistes de paix
Je m’y adapte , il est simple monoprix :
les caissières seront les premières
aux portes du paradis

Que faire ?  Old  question ?
Ne pas désavouer notre différence
mais pourtant se plier aux lois
de cette société crétine,
car la mère du coin a senti la fin du monde
avant tout le monde

Les puissances divines ne sont jamais d’accord :
lorsqu’on mène une telle carrière théâtrale,
comme ce doit être difficile d’admettre
le contraire de soi et pourtant Helène,
sœur de ta sœur…………….

Mais quand je dis que je ne t’entends plus
c’est que tu es devenue une grande pianiste
ou que tu es pleine de contrition
ou pire, c’est que tu me boudes…

 

©Pierre MIRONER  2023        
 
 
 

 

 

 

 

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7 décembre 2023 4 07 /12 /décembre /2023 07:41

Par Carole Raddato from FRANKFURT, Germany — Narcissus by Caravaggio, 1597–1599, Galleria Nazionale d'Arte Antica, CC BY-SA 2.0, 

 

 

 
Échappée du miroir
Ombré de rouge et noir
Une âme est apparue
Résurgence rompue
D’il était autrefois enfoui dans le passé
La promesse oubliée
Aux confins de mes rêves, classée terre inconnue
Enlisée dans les limbes d’un paradis perdu.
 
Je l’attendais pourtant
Sans la chercher vraiment
Avec au cœur l’espoir d’une intuition succincte
Qui la ferait renaître à la surprise feinte
Des amants que la vie a un jour séparés
Et qui dans le secret ne se sont pas quittés.
 
Étourdi de bonheur
Ne plus laisser au temps celui de mes ardeurs
M’abreuver goulûment du souffle vivifiant
De celle qui vient au jour tout naturellement
Provoque l’adultère d’un baisers sur les lèvres
Bouscule la vertu dans une bouffée de fièvre.
 
Prononcerai-je demain ma profession de foi ?
Oserai-je à nouveau jurer Plus jamais ça ?
 
Lors s’imprime l’empreinte
Laissée par les étreintes
Déjà devenues rides
Des jeux infanticides
Je guette le présage qui bientôt paraîtra
Pour m’obliger là-bas où Dieu pardonnera.

 ©Serge Lascar
Nouveaux Cahiers de Poésie                    
 
 
 
 
 
 
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