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12 avril 2024 5 12 /04 /avril /2024 06:42

Tableau d’Eliane Hurtado© : La lune et le vieux chêne

 

 

 

 

Dans ce parc, un arbre en gloire

Pacifie l’atmosphère sereinement.

Ce n’est pas un rêve éphémère

qui le drape d’une musique

devenue nôtre dans le privilège de l’instant

indescriptible et intemporel.

Cette mélopée légère ne serait-elle

Qu’une goutte de mélancolie ?

 

Assis seul sur un banc

Un homme contemple l’infini,

Bilan de vie ou méditation ?

Le mystère restera en suspens.

   
©Eliane Hurtado
 
 
 
 
 

 

 


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11 avril 2024 4 11 /04 /avril /2024 07:02


Poèmes Lauréats Concours Jeunesse SPF 2023

 

 

Trouvez les racines du polynôme 3x² - 20x - 63, dit le polycopié.

Moi je suis assise et je dessine un arbre, pas celui qu'on connaît, mais celui des ancêtres, sauf qu'il est inversé.
Moi mes racines sont lointaines, de vagues filaments qui se croisent et puis s'éloignent, des éléments disparates à moitié disparus de mon visage,
Tout ce que je pense et tout ce que je suis,
Contenu dans les constellations souterraines que représentent ces âmes.

Mes voisins eux se cabrent devant tant d'étalement, tant d'éclectisme désordonné,
Et je sais que l'encre qui a tapé sur leurs ISO 7810 ID-2 est pareille à la sève qui coule dans leurs veines,
Alors que la mienne n'est qu'un vaste mélange pêle-mêle de toutes couleurs et parallèles,

Je sais que certains voudraient bien les couper courts, ou du moins les tailler
Que c'est dérangeant, que ça prend de la place,
Et moi-même
Même quand les quelques bien intentionnés s'écrient : Quelle aubaine !
Parfois j'aimerais mieux les trancher.

Car jamais ils ne comprendront ce que fait cette différence,
Jamais n'ont-ils senti
Ce devoir impérieux de croire en deux entités,
De rester fidèle aux aïeux sans froisser les nuages
D'opiner du feuillage sans insulter les cieux
Ce poids immense qui me tire vers le bas, ces croyances gravées dans l'écorce,
Cet écart entre mon tronc solitaire et celui commun de la forêt,
Cette peur de l'autre comme cette peur des siens,
Ce rejet alternatif de son engrais et puis des leurs
Cette gravité constante comme ce flottement hors-corps

Un perpétuel entre-deux,

Ces racines infinies à jamais ancrées dans l'éternité.

Yuting Chloé GONG-MINIÈRE

– 1ère
TORONTO – CANADA
Prix de la prose poétique 2023

                                                                                               

 

 

 

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10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 06:41

             

Permettez-moi de vous présenter le nouveau recueil de Barbara Auzou grâce à la recension écrite par Jeanne Champel Grenier.

J’espère que vous ferez un bel accueil à ce nouvel ouvrage de Barbara !

 

- Poèmes - Éditions unicité - 13€

 

 

                                             Préface de Ile Eniger

 

          Une sorte de murmuration d'oiseaux qui passe au-dessus d'un arbre, le premier sans doute de la création, telle se présente la sobre et belle illustration de couverture signée Francine Hamelin qui sait sculpter la poésie jusque dans le marbre.

 

          GRAND COMME, dès ce titre ouvert on pense à l'enfant qui ne trouve encore les mots pour dire son amour : ''Je t'aime grand comme ça--, dit-il en écartant les bras, ou bien ''Je t'aime jusqu'à la lune'' répète-t-il en élevant le bras vers le ciel. Barbara Auzou prouve par ce titre qu'elle garde pour la vie un appetit d'enfance à la fois neuf et sans limite :

''nos yeux d'horizon ne sont jamais que l'intérêt infini que nous prenons à vivre'' 

 Elle est partie prenante de ce cycle élevé, infini, et toujours neuf de la vie ;

''la lumière est venue de très loin et à pied / elle s'est installée dans nos silences alternés / dans nos rides

           Oui, le temps passe, et parfois non sans dégâts de tous ordres, est-ce une raison pour ne parler que de déclin alors que tout vit et renaît sans cesse en ce Grand Tout qu'est le monde ? Les enfants qui vivent à fond l'instant pensent-ils à la déchéance, à la mort ?

''Et vois comme on égale les dieux là parmi les arbres tapis d'enfance qui se partagent nos noyaux./ ...et les étoiles qui dansent là-haut''

           ''Pour vivre heureux vivons cachés'' n'est pas le choix de Barbara Auzou ; pour elle, l'amour est inclus dans le cycle du monde au présent perpétuel avec, au jour le jour, et toutes les nuits,

la quête de la joie à l'horizon :

''C'est un envol les yeux ouverts qui a pris la dimension des choses regardées / enfin / et qui se tient loin du grand rouleau des peurs'' car, la poète le sait depuis la petite enfance :

 ''La lumière est parfois quelquechose de plus que la lumière''

            Si chez certains, les mots se multiplient, se salissent, se galvaudent et souffrent d'être une langue, chez Barbara ils ont gardé leur souffle premier, leur liberté native accompagnée de pauses d'écoute, tel le rossignol alternant musique et silence dans son chant d'harmonie qui s'élève au delà de la nuit :

un amour Grand comme un couchant qui vous transporte

Je n'ai jamais rien vu d'aussi inouï ni d'âme ni de corps

que ce soleil ce soir si tendrement mourant

et notre silence passe au travers comme un oiseau tremblant

et me voilà confiante en d'autres espaces''

            Ainsi nous sentons-nous à la lecture de ce recueil, comme l'oiseau ému, emplis de ''trouées d'enfance'' et de ''lumière de première main''

Il reviendra alors à chacun de relire ce recueil ainsi que son titre ''GRAND COMME'', et de le mesurer à son idéal de vie personnel ; nul doute que le'' rossignol ''de l'âme ne quitte la cage pour rejoindre l'immensité de la poésie, celle surtout qui élève et dont Barbara Auzou nous donne le la
                                                                                                       

© Jeanne CHAMPEL GRENIER  
   
 
 
 

 

 

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9 avril 2024 2 09 /04 /avril /2024 06:38

VISUEL : Manuscrit : Une rature féconde

 

 

Au feu de la forge, le poète façonne ses métaphores.
 
Chantez rêves éveillés où murmure une voix qui vient de loin, d’une terre incarnée aux mille visages.
 
Dansez lanternes vénitiennes au bal des quintil et sonnet.
 
Impatient, le stylo plonge dans l’encrier ; quelques gouttes d’encre étoilent la page blanche, puis la plume se ressaisit et glisse toute en harmonie.
 
Sans cesse, il faut essayer de nouveaux accords, ouvrir de nouvelles fenêtres, essayer les vers syllabiques sans rime de six ou huit pieds pour, au final, se rapprocher de l’allure, du chant originel.
 
Esperluette et guillemet sont aux aguets, tandis que l’allegro fringant du i chevauche vallons et collines.
 
Voluptueuse mise en scène où le temps est gorgé de couleurs sur la lumineuse hampe d’une rime.
 
Vague après vague, l’encrier déverse amples consonnes et riantes voyelles, quand, sur l’échancrure de la marge, arrive une rature féconde.
 
Gemme au cœur d’une rime, un poème vient de naître :
 
                    Les syllabes du vent
 
                    Magicien du levant
                        Un fringant soleil
                             Eveillait la roche millénaire
 
                    Lentement
                        J’avançais dans le vent
                            Quand
                                  Sur la révérence d’une digitale
                                          L’incarnat se mit à chanter
 
                    De-ci de-là
                         Un air cristallin
                               Festoyait sur les hautes futaies
 
                    Une danse câline
                          S’invitait au frisson des frondaisons
                               Refuge d’un bestiaire vivant
                                      Enluminé des syllabes du vent.   
 

©Roland Souchon
www.rolandsouchon.com              
 
 
 

 

 

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8 avril 2024 1 08 /04 /avril /2024 06:52

 

 

Tout apparaît si incertain
Quand le soleil noie sa chaleur
Dans la brume,
Au coeur de mon jardin voilé
Le chérubin de pierre blonde a replié ses ailes,
Au bout de l’espoir
Coule le canal
Et ses eaux résignées
Vers un avant-nuit de sang.
Tout paraît si fragile
Quand une lumière furtive
Pose sa couleur moribonde
Sur l’ultime feuille du tilleul dénudé.
Tout apparaît si incertain
Quand l’écharpe de l’arc-en-ciel
Ceignant l’imaginaire
Trahit vanité et vacuité
D’un giron maternel idéalisé.

©Nicole Portay

Extrait du recueil : Les racines du miel - Editions les Poètes français  

 

 

Nicole Portay a été honorée de la distinction d’Ambassadeur de la Paix.

 


 


 

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7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 06:19

Au précaire du seuil, de Jean-Louis BERNARD, 43 pages, Cahiers du Loup bleu, éditions Les Lieux-Dits, Strasbourg, 4e trim. 2023,

ISBN : 978-2-493715-41-8

 

            Poésie très pure qui s’articule autour du silence et du temps, lequel s’allonge, s’étire, insaisissable, immatériel ou presque. Son gardien est un vigile guettant les ondulations de l’oubli.

                                        les marées font mémoire

                                        le passé n’a plus d’âge

                                        lors même que les heures

                                        s’obstinent

 

            À l’instar du titre, ce recueil s’inspire de transhumances, d’oracles, d’inabouti, de vertiges nomades, d’yeux vagabonds, d’innommé. Toujours, Jean-Louis BERNARD est aux antipodes des certitudes, des affirmations péremptoires.

 

            Seule une majuscule signale le début d’un poème qui coule telle une source et s’affranchit de toute ponctuation, laquelle est remplacée avec bonheur par la mise à la ligne et la mise en pages.

 

            Les vers sont en prise directe avec une nature plutôt lunaire faite d’épines, de brumes et de halliers…

 

                                        posée

                                        sur un embrun

                                        une mouette volage

                                        guette

                                        l’archaïque du vent

 

            Et l’écrivain de conclure cet opuscule lourd de sens, tout à la fois humblement et provisoirement sur son seuil précaire :

 

                                        mais l’encre

                                        trébuche sur les pages

 

                                        parole démembrée

                                        comment trouver le silence

                                        juste

 

         J’ai envie de dire que ces textes ne font qu’un dans une recherche cohérente, continue et en quelque sorte infinie de l’âme humaine et de la résonnance des mots. De plus, l’ensemble de l’œuvre chez Jean-Louis BERNARD constitue un remarquable et homogène continuum pour notre passion du verbe.
 

©Claude Luezior

      
 
 
 

 

 


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6 avril 2024 6 06 /04 /avril /2024 06:41


Prix GUILLAUME APOLLINAIRE 2023 de la Société des Poètes Français
 
L'artiste et poétesse Nicole Coppey établie à Sion (Valais) s'est vue attribuer un nouveau prix international, le Prix Guillaume Apollinaire 2023, décerné par la Société des Poètes Français pour le magnifique recueil "Lune Soleil de l'Âme" paru en 2022 aux éditions L'Harmattan et AGA, regroupant sur 316 pages  47 calligrammes et 156 poèmes, dont 135 mis en texte/images vidéo.


Cette reconnaissance s'inscrit dans le sillage d'autres prix internationaux attribués précédemment à l'artiste, notamment le Prix International de Poésie Audiovisuelle 2020 de l'Académie Claudine de Tencin, l'Hommage 2023 du Festival international de Poésie de Tozeur (Tunisie) ou la distinction honorifique et l'Ambassador Award pour la promotion de la culture indonésienne.


Poétesse et artiste publiant et exposant à l'international, Nicole Coppey est aussi bien connue comme musicienne et pédagogue. A la tête de l’Ecole d’Art musical « Un, Deux, Trois, Musiques » qu'elle a fondée en 1997, elle allie création artistique et transmission pédagogique dans une philosophie de l'intériorité et du mouvement, privilégiant la création et l'expression artistique.


Elle déploie ses activités pédagogiques et artistiques sur un vaste éventail: professorat; collaborations internationales; interventions artistiques dans des festivals; écriture, interprétation, publications de poèmes et d'œuvres graphiques et de calligrammes; transcriptions vidéo de concepts artistiques, expositions, installations landart... La poésie reste pour elle une source de création profonde, dans une interaction générée entre la musique des mots et le rythme des sonorités verbales, appuyée par l'aspect visuel du graphisme et le mouvement dansé.


Du domaine sonore et auditif dans lequel elle évolue par son activité musicale, poétique et musico-poétique, Nicole Coppey transpose ses œuvres sur le plan visuel et matériel, explorant le calligramme et la danse : le premier comme cristallisation du mouvement et occupation de l'espace de la toile par le verbe et le trait, la deuxième comme création vivante et expressive au service de la pensée. Le jeu des formes, des couleurs et des chorégraphies devient alors support de l'expression verbale et de sa dynamique spatiale et temporelle. La démarche artistique rassemble différents Arts en un tout global, à l'image des différentes facettes de la vie, réunies dans la personne humaine.


"Ma démarche artistique rassemble plusieurs Arts en un tout global, à l'image des différentes facettes de la vie qui se retrouvent réunies dans la personne humaine" explique Nicole Coppey "Cette philosophie de l'art, reliée aux fondamentaux de la personne, révèle la dimension humaine et spirituelle de l'Art et met en action le mouvement permanent... En soit la poésie est pour moi, un mouvement de l'Âme. Je mets ma poésie en mouvements graphiques et la décline de différentes manières : écriture du poème, dessin du poème (calligramme), enregistrement audio du poème, enregistrement vidéo du mouvement dansé, mise en image poétique sous forme audiovisuelle rassemblant le tout".


L'expression poétique de Nicole Coppey transparaît non seulement dans ses textes et ses dessins calligrammes, mais également sous forme de mouvements dansés librement. Sa soif de connaître et d’innover l’emmène vers des formes poétiques audiovisuelles dansées. Ses connaissances et son intérêt pour l'anthropologie et les cultures artistiques du monde trouvent aussi écho dans la pratique et la transmission de danses du monde.


L'ensemble de son œuvre de poésie audiovisuelle, riche de plus de 450 créations originales et traduite en plus de vingt langues dont les plus surprenantes (araméen, latin, grec ancien et moderne, hébreu biblique, swahili, kiluba, lingala, walliser Titsch, arabe, estonien, hollandais, japonais, indonésien, moyen français, etc…) s’adresse à toutes les générations.

 

Le recueil primé
Le Prix GUILLAUME APOLLINAIRE 2023 qui vient de lui être remis à Paris par la Société des Poètes Français met en lumières un de ses ouvrages majeurs de poésie et de calligrammes, le recueil "Lune Soleil de l'Âme" paru en 2022 aux Editions L'Harmattan, Paris et AGA, Alberobello Italie.

Lune Soleil de l'Âme

Recueil de 156 poèmes et 47 calligrammes de Nicole Coppey à lire voir regarder entendre ouïr bruiter toucher ressentir danser déguster sentir imaginer philosopher méditer...
Le recueil est relié via codes-qr aux vidéogrammes illustrant 135 poèmes interprétés par l'auteure
- Format : 30 x 31 cm
- Pages : 316 pages
- Parution : octobre 2022
- Prix : 40€ / 40CHF
Editions :
L’Harmattan, Paris (France) ISBN 978-2-14-029223-1
AGA Arti Grafiche Alberobello, Alberobello (Italie) ISBN 978-88-9355-314-8
 
Extrait de l'Editorial
Dans ce recueil, Nicole Coppey, artiste, poétesse, musicienne et pédagogue présente ses œuvres en multiples éclairages, notamment par la déclamation, la production audio-visuelle, la danse ou le dessin de calligrammes manuscrits et met en lumière la virtuosité entre toutes ces matières et la complicité des moyens techniques utilisés. La poésie n'y est pas seulement écrite mais interprétée, afin d'être transmise sous plusieurs formes.


En musique, on parle de virtuosité. Ici, les mots aux résonances vibrantes révèlent ce besoin de considérer également la virtuosité dans la déclamation poétique des textes sonores. Ils sont donc pensés également pour cela, comme un tout écriture-interprétation. Un coup de génie !


Dans cet élan, le chant des mots prend vie. En soi, à son état pur, ce chant est déjà une vraie beauté authentique, des mots poétiques, merveilleux, qui sonnent profondément. Comme musicienne Nicole Coppey joue en dextérité et en brillance avec les sons qui lui plaisent, comme un amusement vivant dans sa vie intérieure. La gaité de l'enfance demeure en permanence dans la vie d'un adulte et cette innocence, nourrie de maturité, est là pour jouer avec brio et agilité. Elle le transmet pour tout âge de la vie.


Nicole Coppey construit aussi en architecte des mots, ordonnant le vent, le soleil, la lune, les nuages, l'Âme, et bien d'autres. Dès lors, la nature est en résonance par des éléments simples.


Voilà un livre qui peut servir à atteindre la virtuosité poétique dans la déclamation… mais aussi un recueil qui permet d'intégrer une poésie vivante, interprétée directement par l'auteure.

 


 

Nicole Coppey crée une grande partie de ses poèmes sous forme de calligrammes, qu'elle publie ensuite sur papier ou sous forme de vidéo.
 
 
Autres informations sur l'ouvrage sur la page www.nicolecoppey.com/lune-soleil-de-l-ame
Autres créations poétiques de Nicole Coppey sur la page www.nicolecoppey.com/poesie
Liste de toutes les publications de Nicole Coppey sur la page www.nicolecoppey.com/publications
 
Autres liens :
http://www.nicolecoppey.com
http://www.nicolecoppey.com/calligrammes
http://www.nicolecoppey.com/prix
Poème "Ô  ! Ô ! Lumière en prière"
Poème "Flamme d'Amour"

 


Contact et information

nicole.coppey@123musique.ch
+41 79 442 49 50

 

Remise du Prix le 29 mars 2024 à Paris en présence du Président et Vice-Président de la Société des Poètes Français


Photos Patrick Magne
 

 
Photos Patrick Magne

 

 

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5 avril 2024 5 05 /04 /avril /2024 06:53

JEAN-LOUIS BERNARD - ḖDITIONS ALCYONE, COLLECTION SURYA, 2023

ISBN 978-2-37405-107-9          

 

Ce recueil mérite d’être lu et relu, car il ne livre pas tous ses secrets au premier regard.

Les phrases d’une extrême sobriété : la mer lasse/ ne veut plus/ porter le sel, s’allient à un vocabulaire d’une grande richesse avec des associations imprévues : sur la plage infertile/ un oratorio de sable, tous ces textes sont gemmes de feu, brumes embrasées/ sous la voussure des ombres.

Cheminer dans l’Héritage du Souffle c’est pénétrer dans les trouées à vif, où la neige s’érige en un bûcher, c’est aller avec le poète sur des routes qui s’effacent et pourtant qui conduisent vers des bornes aperçues sur des chemins qui ne mènent pas et qui bruissent de silence pour aller jusqu’à l’invisible/ essentiel.

J-L Bernard porte un questionnement qui processionne tout le long de ce très beau recueil.

Chaque mot émet une vibration qui hante l’auteur écartelé entre angoisse où blêmissent les rires/ avant l’esseulement, énigme de l’harmonie d’avant le monde. Cela pourrait se résumer en deux temps : qui a-t-il avant le souffle : quand jaillit la fable intangible/ des origines et après : l’héritage du souffle/ est-il pour l’arbre/ ou pour le vent

Le poète s’échappe des entraves du quotidien pour passer le gué d’un invisible infini avec des notes de ténèbre / pour dire la clarté, remarquons ici la sobre élégance de cet oxymore tout comme celui dans la radieuse angoisse du silence.

Quand tout est à recommencer avec un fragment d’inachevé/ pour guide, les marées de J-L Bernard sont de souffre et d’encens, même si une chanson lasse / capitonne la nuit, ou si à la pliure de l’aube/ l’effroi buissonne.

Mais, en dépit de la nostalgie : si peu de nous/dans le long silence, du questionnement : la lenteur/ abreuverait peut-être/ mes cavales d’oubli, la lumière est présente : sous les chablis de l’abandon /demeure/la gouvernance des herbes.

J-L Bernard chemine inlassablement en bordure de l’abîme, du néant, de la matière inanimée aux multiples échos qu’il sait amplifier.

Ses questionnements pulsent au travers des textes, ils font de lui un moderne alchimiste, une sorte de Nicolas Flamel en quête, non d’or, mais : des chemins qui mènent/ à ce que l’on ne voit pas.

Nous ne saurions terminer cette recension sans signaler la photographie de couverture, la conception et réalisation graphique du logo de couverture réalisées par Silvaine Arabo.

©Nicole Hardouin
 

 

 

 

 

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4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 06:42

 

je ne sais pas pourquoi
j'ai connu la lumière
au creux même du froid
c'était une nuit
d'hiver gelée

pour suivre
tes traces ?
la même marche
balancée
et le même regard
tourné vers
le ciel


© Elina Adam                                                                 

 
 
 

 

 

 

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3 avril 2024 3 03 /04 /avril /2024 06:41

J.M.Garg — Travail personnel

 

 

 

 

Du bourgeon à la feuille

le vieux marronnier

épris de désir printanier

tente de camoufler sa nudité

 

D’un apparat trop voyant

de curieuses intruses,

survenues de quelque île

lointaine l’occupent vaillamment.

 

Elles prennent soin d’y afficher

une atypique livrée verte

souvenir arrogant et vestige

des tropiques au loin délaissés

 

Est-ce pour faire oublier

de nos polémiques humaines

la couleur et le goût du sang ?  

 

©Jeannine DION-GUERIN                
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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