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25 février 2019 1 25 /02 /février /2019 05:45

 

 

 

 

La Race de nos jours, s’est donné pour foucades,

De se subordonner à l’aune des enfants ;

D’en simuler les embuscades,

Réfractaires qu’ils sont. Dès lors, les olifants

Qu’embouche cette engeance,

Eclatent forcenés et trompètent vengeance

De ce que leurs parents, précisément le soient !

Comme dans toute meute, aboient 

Friands de suspectes prébendes,

Des monstres accomplis ; pervers

Arpenteurs de calendes,

Ils exigent du Droit qu’il chausse leurs travers !

Et la rumeur colporte,

Qu’entre insolences, bris et claquements de porte,

Dansent les tyranneaux !

Chaque parent se tasse au sortir des berceaux,

D’où surgissent hardis, des crânes sans cervelle…

Une énigme nous tient à corps perdus,

Bouche bée, esbaudis, qu’en dernière nouvelle,

L’adulte soit contraint, tous lapsus confondus,

De céder au vaurien qui fait de sa faiblesse,

De quoi ses géniteurs les bien tenir en laisse ;

Où sont les coutumes d’antan, quand l’enfant grec

Sur l’Agora, fermait son bec ?

Dès lors, voilà le temps de Furie et Mégère,

L’enfance a tout compris, violant père et mère,

S’invite Tisiphone aux basques du complot !

Le lâche ayant cédé de ses pouvoirs le lot,

Il bidouille des trucs de funestes factures ;

Educateurs par-ci, psycholo-psy par-là,

Associations qui greffent des boutures,

Quand pour en toute fin de Charybde en Scylla,

Ayant bouclé la boucle et sa somme obligée :

S’impose larmoyant l’indigne périgée !

N’en déplaise à ces gens, d’abord calamiteux,

Aux slogans ruineux :

Il n’est de lâcheté qui ne soit pas complice, :

Du Mal d’abord, après tant de fatras,

Incrédule à la fin devant ses patatras,

D’avoir aux jeux cédé – le sombre maléfice –

De quelque argile fou. Ce sont de ces matins

Qui coiffent leur aurore aux humeurs crépuscules !

Où sont ces chants, morales majuscules,

Dont on gavait, rois futurs, les gamins ?

J’exhumai mes bilans d’archives amassées,

Rempli du souvenir jamais chagrin,

De ce que mes parents me payaient en fessées,

Faisant de moi, ce vertébré d’airain.

 

©Claude Gauthier

 

 

 

 

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18 novembre 2018 7 18 /11 /novembre /2018 07:29

 

 

 

Vertu, hormis ton nom, qui pourrait rendre compte,

De tes immensités à l’adresse des cœurs,

Ce peut-il que des mots à ce que l’on raconte,

Puissent te révéler à l’endroit de nos mœurs ?

 

Car, lorsque tout est dit, l’avoir dit reste à vivre,

Ici, puis là, partout, s’en espère l’écho,

C’est un parfum subtil dont tout âme s’enivre,

Dès lors qu’elle en jouit outre le moindre éco !

 

 Il s’agit d’un art clos l’élan pur véritable,

 De la vie à la vie offert en vérité,

 Quand le bel œuvre de Soi se fait charitable,

 Mais se cache pudique aux jours de la Bonté.  

 

©Claude Gauthier

 

 

 

 

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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 06:36

 

Georges Brassens, Jacques Brel et Léo Ferré

 

 

 

 
…la rue suinte et je croupis
entre un pavé que je patine
à mon adresse clandestine
et vos séditieux avis
 
… tout est allé de mal en pis
égaré sur quelle sentine
jusqu’au jour où vous ratatine
tel coup du sort sans préavis
 
… les temps l’espace et leurs nervis
m’ont délogé de la routine
de sa naïveté crétine
hors mon palais et ses suivis
 
… le plus terrible vis-à-vis
quand ce mal-sort vous piétine
 c’est le regard froid qui lutine
mes cauchemars en indivis
 
… Passant, installe un pont-levis
entre ma misère intestine
ta trop sûre voile latine
qui fait les cœurs un rien ravis
 
vous mes Prochains quoique assouvis
que votre âme un rien se mutine
et plus jamais ne me tartine
d’un :  « quoi donc qu’il fout sur mes parvis »  
 
©Claude Gauthier
 
 
 
 
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19 août 2018 7 19 /08 /août /2018 06:26

 

 

 
 
Avez-vous remarqué qu’au droit de votre Vue,
On vous en mande juste, à chaque fois qu’un Point,
C’est dire s’il y faut pas mal de retenue,
Se bien ratatiner avec le plus grand soin !
 
De la part de certains, ils partent de la chose,
Et leur Point s’élargit à force de jaser,
Ils passent d’une lune en sa métamorphose,
Pour finir où Saturne achève de raser !
 
Je ne crains jamais tant quand l’un demande à l’autre,
« Quel est ton Point de Vue », à propos d’un sujet,
Me gardant bien déjà quel que serait l’apôtre,
De vouloir en savoir plus encor du projet !
 
Point de Vue ? Jamais un point n’est aussi large,
Pour à la fin ne voir et n’entendre que lui,
La page en est remplie il n’y a plus de marge…
Tel est Mon Point de Vue… fors l’honneur, je m’enfuis !  
 
©Claude Gauthier
 
 
 
 
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5 août 2018 7 05 /08 /août /2018 06:44

 

 
 
 
Jaillis hors le Néant, songe docte et vital,
Unique ex-Nihilo, vrai tour de passe-passe,
Ont surgi, belle astuce et les ères, l’espace,
Prémices de Futurs au message fœtal.
 
En l’absence de tout, pas même d’un fractal
Elargi de l’antique au point qu’il l’outrepasse,
Survenu sans Ailleurs un vœu force l’impasse,
Quoiqu’il fût démuni du moindre capital.
 
D’un Désir sans Besoin, d’une Encre sans Calame,
Il allume sans Mèche et sans Cire une Flamme :
En quoi l’Homo Sapiens fonde un Dogme-ornement.
 
Ecartant le créé, mythe antique à proscrire,
L’on célèbre : Big-Bang ! Mais tel Commencement
Pour Yah, ne fut au plus… qu’un Grand éclat de Rire !  
 
©Claude Gauthier
 
 
 
 
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26 juillet 2018 4 26 /07 /juillet /2018 03:54
L Acropole de la Pnyx athènes en Grèce - Huile de William Turner
 
 
 
La Volute a son axe expéditionnaire,
S’en écarte, y revient, en élargit les tours,
Fige son mouvement de calciques atours…
Vitruve en avait lu le jeu pavillonnaire.
 
L’Alvéole mystique et convulsionnaire,
Dont le sien génie œuvre entre allers et retours,
Façon dont sa polaire assure des contours
De tangente constante, en tous points partenaire.
 
De la sorte encodé, du mouvement son iks,
L’architecte athénien fit l’agora, la Pnyx,
 Qui reprend à son gré notre Univers en marche.
 
Ainsi du Coquillage aux cosmiques étangs,
Tout fait suite et sa vague en enroulant notre Arche,
Prit pour fleuron l’Hélix, aux jeux déconcertants.
 
©Claude Gauthier
 
 
 
 
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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 06:31
Eric Grimstead Photography


 

 



Peuple Cri ! vos camps aux bords de James Baie
j’ose les croire autre qu’un bivouac
halte éreintée et de passage
entre un pays de nulle part
et les vœux de votre âme
allez-vous repartir pour un désir d'ailleurs
dans Waskaganish j'ai entendu des rires
de vos enfants c’est sûr
à Wemendji vu leurs folles tignasses
secouant à peine l'ennui de vos enfermements
où rôdent encor tant de promesses
fils perdus de passés volés 
à vos familles

leurs jeux sous vos regards las
j'en pleure ce soir en sachant que ma lampe
n’y peut rien réchauffer
de votre vie au bout du bout de tout
et toi Chisasibi que le monde moderne
a dépouillé des riens qui fit de vous des rois
chaque Inuit a nom d'un astre à la dérive
dont le royaume est mort
vous Premières Nations sans plus ce goût à vivre
 dépouillés par les blancs
et leurs sombres mensonges
huiles ocres cuirs et poils dont vous fûtes sevrés
qu’offrir à vos descendances

colliers pagnes et barques de jadis
vous errez aux présents ayant perdu de vue
ces futurs incertains
à quoi bon de nouvelles naissances
à baigner dans les eaux
de la Baie éternelle
serons-nous donc vaincus refusons-le
 que cesse leur main-basse
et n’aient raison de nous leurs vils succès …..
femme nos couches nous attendent
il nous faut bien ce
 qu’avant la fin de l’an le Ciel Cri applaudisse…
 
©Claude Gauthier
 


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28 juillet 2017 5 28 /07 /juillet /2017 06:38
Paysage au moulin – Brueghel Jan l’Ancien - photo MP

 

 
 

La vie est un moulin dont les ailes câlines,

Toutes voiles dehors visitent l’horizon,

Que leur voyage pousse en quête de raison,

Il y va du désir d’enchanter la colline

 

Mais le sort y vient voir, contraire lui décline

Au moins facétieux, d’en brusquer l’oraison,

Au besoin d’un palais en sceller la prison…

Jugez-en ! Pompéi - dixerunt nos deux Pline !

 

Quand j’aborde ce char me tient à cœur surtout,

D’en visiter les flancs, la mécanique itou,

Dont l’âme s’aventure aussi haut que l’espace ;

 

Tandis que le meunier après Dieu, maître à bord,

Mieux que ne sut l’Icare, en sait brider l’audace,

Avec, humble cocher, le pur esprit d’un mors.

 

©Claude Gauthier  

 



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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 07:49
YING – SHAH – Claude Gauthier
 
Ce texte est très long, mais de grâce, prenez le temps de le lire il est d’une très grande qualité et profondeur de pensée… Jean Dornac
 
 
Ce récit d’Orient, relate les déboires
D’une intrépide bru, dont l’époux timoré
Subissait les dictats, coutumiers et notoires,
D’une mère à l’allant un rien immodéré…
 
 
Ainsi commence le conte. Lorsque Pu Songling auteur de contes fantastiques présentés sous le titre de « contes du Pavillon des loisirs », avoue ne pas avoir le talent d’un Gan Bao ayant vécu un demi-millénaire avant lui, c’est implicitement qu’il prouve l’heureuse persistance de l’écriture, buvant aux bassins de l’imaginaire. Présente depuis toujours dans nos cultures elle ne saurait être considérée comme un procédé narratif dépassé, à n’aborder dorénavant qu’avec un rien de commisération. Une présumée évolution des moeurs en en ayant balayé le genre. Admettons-le ! Mais pour quelle fin ?
 
Or, ni le temps ni les neuves formes n’y ont jamais rien changé. En bref, retenons que le conte est le meilleur des pédagogues pour atteindre en soi notre âme d’enfant, dont l’émerveillement rendra la leçon irrévocablement éducatrice. Au point que notre ratio tellement susceptible par nature, l’acceptera avec une amabilité non feinte. C’est là un moyen original de communication, unique parce qu’irremplaçable. Contre toute attente, les moeurs les mieux structurées, acceptent l’apport du conte comme un procédé formatif fondamental dont son économie vis-à-vis de la forme académique, nous affranchit alors d’un certain pédantisme qui se croit obligé. En somme, pareille Materia touche à l’essence même de notre nature, tellement nos sens s’ouvrent à lui sans détours.
 
Ce qu’est la nature humaine, chacun le sachant par l’expérience de soi, c’est le naturel de cette forme narrative qui permet d’y atteindre aisément. Nous convenons d’abord de leur évidence dramatique, à partir de quoi leurs conclusions pratiques s’imposeront pour vérités définitives ; leur cheminement historiel ayant apporté concomitamment leurs preuves intrinsèques. Hélas, il s’en fait par la suite, rarement une application personnelle, n’ayant pas suffisamment compris que nous venons de consommer sur le dos de notre propre histoire. Le fabuliste Louis-Marc Claude à propos du conte résume fort bien la chose : « chacun croit le lisant qu’il parle du voisin »…voire : « … l’on en croit la morale en réponse aux voisins ».
Pour exemple, les dissensions permanentes qui agitent le genre humain. De sorte que le conte achevé pose pour question : combien s’emploient, en fin de (u) … compte, à s’amender ? Laissons aller notre quatrain. L’Asie a répondu déjà :
 
 
Jong Tô, conteur habile à l’aimable cithare,
Recueille chez K’iu Yuan aux célestes métiers,
Maintes paroles d’or et de musique en pare
Délicat créateur, ses forts féconds psautiers.
 
Quand récités plus tard, sous les clartés lunaires
Au pied du Pic Sacré, de leurs jeux immortels
Les sages en diront les chants visionnaires,
Dont la mémoire exulte en nous les livrant. Tels !
 
 
* * *
YING – SHAH
 
 
 
 
Ying Shah, c'était son nom. Elle souffrait, otage
De quelque virago, mère de son époux,

Furia vengeresse aux basques du ménage,

Dont morbide chaque aube en aggravait le pouls.
Au point que la victime à force, se redresse
Pour un projet fatal.
 
« Ce sera sans remord
Qu’ulcérée il me faut au bout de ma détresse
Aller m’en affranchir, pour gage de sa mort ! ».
 
Ainsi soudainement, depuis trop longtemps, lâche,
Le souffre-douleur va, que soulève un dégoût,
Mettre un terme au péril à force qu’on le fâche,

Et pour unique fois porter le dernier coup.
 
Ying Shah, se porte alors chez un anachorète,
Célèbre thaumaturge en procédés expert

Qu’il entre dans son jeu, puisqu’elle se sent prête
A frapper qui la frappe et perdre qui la perd.
Elle va, souffle court, raide demanderesse,
Gravissant la montagne et ses rudes degrés
Inépuisable tant l’acharnement la presse.
 
L’Ermitage est atteint. Les cèdres au plus près,
Bercent comme à l’envi l’océan des nuages,

Et que porte l’azur dans ses bras transparents.
Là, d’inspirés jardins pleins d’odeurs, de ramages,
Enseignent le bonheur dignes et déférents.
Faut-il y consentir, car l’hôte en sa retraite

Peut d’âmes réprouver quelques desseins méchants ;
Et dont le sain répons pour le cœur en défaite

Le gardera du pire. Ô, l’asile avéré,

Où cueillant le Credo d’un sage cénobite,

L’esprit balbutiant en l’étrange séjour,

Récupère un signal ; qu’enfin le déshabite
L’épouvante de maux, par les moyens d’un tour !
 
L'homme en silence écoute. Or sa face mystique
Ne frémit pas d'un trait, quand le mortel besoin
Sur ces lèvres d'enfant les brûle, pathétique.

Il semble l'ignorer, les yeux perdus au loin,
Harcelé comme il l’est par l’amère pauvrette.
C’est alors que surgit, témoin des maux d’en bas
Leurs écumes qu’il fuit, le vol d’une mouette :
Subtile se gardant de menaçants trépas.
 
 
Le porte un arc-en-ciel libéré des abysses,
Comme aux jours du Déluge. Il berne les néants,
Y brasse ses couleurs en longs rubans complices,
Engendré selon Jah aux séjours des vivants.
 
Il la regarde enfin, lui livre sans ambages :
 
« Ce violent désir qu’enfle le désespoir,

Dénature ton cœur, alimente des rages

Promptes à s’enflammer. Je sens ne pas pouvoir
Détourner tes esprits de cette forfaiture.

Tu veux pour exorcisme un moyen radical,

Dont les effets seront de la pire facture !

Folle enfant t’en prévient mon art zodiacal !
Envisage plutôt l’option qui tempère,

Cette femme a des torts... sans remèdes, crois-tu ?
Se ressaisir vaut mieux quand l’âme désespère ;
Reprends-toi, négocie et vise moins tortu ».
 
Ying Shah se tait. Le sage en sent la réticence,
L’exaspéré vouloir de frapper méchamment,
Dont l’exécrable humeur fonde une pestilence :
Abattre la marâtre à force de tourment.
L’érudit sait, quand une oreille fait la morte
L’inutile besoin de la vouloir forcer ;
D’en conjurer l’emploi sachant en quelque sorte,
Que le moindre conseil ne peut que l’agacer.
 
L'homme cède. Il lui montre entre ses mains chenues,
Une coupe d'albâtre au couvercle d'argent :
 
« Tu masseras sa nuque et ses reins, paumes nues,
Ses hanches et son dos. C'est un terrible onguent !
Pour que son âme entière, enfin accaparée

Se livre assez, feins de l’aimer, écoute-la,
Apprends, selon ce plan, dès qu'elle s'est livrée,
Les merveilleux vaisseaux ».
 
L’homme ainsi lui parla.
Crispée Ying Shah saisit la mixture tragique,
Mais avant de sortir, lui revient la raison :
 
« Ce serpent que je tiens... »
 
« Tremble, qu'il ne te pique !
Aveuglément mortel, en oignant ce poison
Ne t’atteindrait-il pas ? ».

 
La fille lui reproche :
 
« Vous réprouvez mon geste, et pourtant vous voilà
Me condamnant pas moins ! »
 
 
« Toujours cette anicroche !
Ce que je vois ici, souvent je l’ai vu là !
Tout fauteur de délits a souci de lui-même,
Quand ses préparatifs propices à la mort,
Ajustés contre autrui pour une geste extrême,
Non sans effrois mollit quant à son propre sort.
Assez de discours vains, pour t’avoir reconnue,
Incapable à ce jour de te débarrasser
De ce projet pervers. Puisse-tu l’âme nue
Revenir sur tes vœux, juste avant que d’oser ;
Prends donc cette liqueur en guise d'antidote,
Elle est ta garantie où force le trépas ! ».
 
Déjà l'instigatrice à son souci dévote,
Abandonne les lieux. Elle hâte le pas,
Retrouve sa demeure, en son âme trafique
Des mimes d’empathie. Rôle amer, malaisé !
 
« N’est-ce justice enfin que ce destin tragique
Je m’en veuille affranchie ? Ô toi, martyrisé !
 
Voyez ! La bru propose à la mère surprise,
Souffreteuse souvent de calmer sa douleur,
D’en éteindre les feux à force d'entreprise ;
Et l’épouse du fils se mue en oiseleur.
Dès lors, à corps perdu qu’encourage l’audace,
Elle aide à ses couchers, l’accueille en son matin,
Rien ne lui fait défaut, présence jamais lasse,

A ce point qu’anobli s’infléchit leur destin.
 

 

Ying Shah revient en grâce. Lors, l'âpre belle-mère
L’inscrit indispensable arbitre de ses jours,
Chairs et âmes vont mieux, son bel art persévère,
Elle devient experte. Au point que sans détours
Non plus d’économie, il y va d’un miracle !
A ce luxe d'égards, l’aïeule ouvre son cœur.
 
Purgé, le pavillon revient de sa débâcle,
Chacune fait de l’autre intangible, une sœur.
L’époux que l’ambiance à coup sûr émerveille
S’étonne, mais se garde en marge des enjeux,
D’y regarder de près. Tout simplement, il veille
A ce que rien ne perce à nouveau de fâcheux.
 
Alors que dans le clan fleurit la connivence

Ying Shah, s’émeut soudain. Elle garde à l'esprit
Ses objectifs retors gagés contre l’offense :

Le poison va son train ! Pour sûr, elle nourrit
Une indicible horreur désormais, quand funeste
Son maléfique ouvrage ouvre sur un tombeau.
Car chemine en le corps de l’aînée une peste,
Dont la malignité s’enfonce sous la peau.
 
Elle espace dès lors les actes de massage,
Astucieuse tarde, en réduit le devoir,

Se donne pour primeur les tâches de ménage,
Sauf à renouveler qu’elle n’ose entrevoir,
 
 
La reprise de soins. Aussi :
« Jusqu’où la lèse,
Et pousse le poison appliqué librement ;
L’effet dévastateur, à quand - aux dieux ne plaise –
Les stigmates premiers d’un morbide tourment ? ».
 
« Ma fille et tu le sais, tes soins que j'apprécie,

Me font défaut depuis ces quelques derniers jours,
Mon âme tout entière en l'attente, te prie...

Prends subtils, tes onguents... je quitte mes atours... »
 
« Un regrettable ennui, selon l’apothicaire !
Les chaloupes du fleuve ont eu quelque avatar,
Et les simples cueillis sur la Montagne Claire,
Rentreront m’a-t-il dit, avec quelque retard !
 
« Demain ? Rassure-moi !»

 
« Je cours aux officines
Ô Mère, assurément. Dès l’aurore j’irai,
Et le soir à coup sûr, j’aurai vos médecines ».
 
« Puisse-tu mon enfant, par le Ciel dire vrai ! ».
 
Evidemment Ying Shah n’a qu’un désir en tête,
Celui de quémander par le même chemin –
Salvateur cette fois - où vit l’anachorète,
Qu’elle obtienne de lui l’antidote au venin.
Elle a fait le serment, autre que lettre morte,
Qu’il ne subsiste rien de son affreux penser,
Manière de sauver sa proie en quelque sorte :
 
« J'abattrai ce fatum, il le faut devancer ! ».
 
Tôt matin elle va, comme à marche forcée,
L’angoisse l’accompagne et qu’attise l’effort,
Pour retrouver enfin, au bout de sa visée
Le salvateur parvis. Le thaumaturge dort.
 
« Attendre est impossible... il ne se peut... j'appelle ! ».
 
Elle bat le chambranle et fait vibrer le gong,
Un vol de cygnes blancs s'éloigne à tire-d'aile.
 
« Seigneur ! Pour mon secours, je demande pardon !
Souvenez-vous de moi, de la terrible astreinte
Imposée à ma mère à la vouloir meurtrir !
Aujourd’hui du poison, en déliez l’étreinte
Et son spectre sournois, qu’elle n’aille en mourir !

 
L'autre, immense, est debout. Dans l'air vibrant qu'il hume,
Il compte les sanglots de l'enfant sur le seuil.

 
 
« Puis-je rendre à l'oiseau qui la perdit, sa plume,
Les épaves au port déchirés par l'écueil ?
 
« Ce que la main lia, la main peut le défaire
Maître, en neutralisant les effets de ce mal !

Et si rien ne peut plus jamais nous en abstraire
J’irai boire à dessein quelque filtre fatal ! ».
 
Le sage se retient et remise la foudre

D’une juste semonce. Il s’interdit l’excès,

Dont tout amer vengeur choisissant d’en découdre,
Se prive rarement des griffes d’un procès.

Le poids de son silence, il en connaît les normes,
Son éminent pouvoir aux abysses des cœurs,

Y reprend les aplombs, en dégauchit les formes,
Morbides les dénonce et fait que les humeurs,

Se retrouvent cadrés. Assez de zizanie

Être calme est la clé ! La meilleure leçon
 
Est qu’une conscience enfin s’ouvre à la vie

En accepte le droit et cède à la façon

Dont la Vérité signe unique sa réponse.

Quel est l’état, la part de qui, de quoi, comment
Des choses, de leur fin que la sagesse annonce
Et que l’aveugle ego quoi qu’il en pense, ment.
 
« Allons ressaisis-toi, n'ajoute à la traîtrise,
Tel autre projet fou de t’aller supprimer,

Mais plutôt considère, en quoi notre entreprise
Assura votre gain ! Ayant pu sublimer –
Mobile à part - l’amour d’une mère qui t’agrée,
Feignant de te céder un maléfique agent,
J’en tournai la fragrance et mis dans sa livrée
Qu’il ne soit à la fin qu’un séducteur onguent.
Quant à mon antidote, euphorique breuvage,
Il te rendit habile en multiples faveurs ;
Nos contraires n’avaient pour promesses en gage,
Qu’une pure alchimie. Et vous devîntes sœurs !
Prisonnière au début d'une injuste souffrance,

Ta haine relayant la vindicte et son lot,
Je fis que mon astuce usât de bienveillance
Etouffant vos brandons, comme on noie un brûlot.
Femme debout ! En paix, retourne à ta famille,
Ajoute à ce qui manque, et freine les excès,

Tout comme cette mère a retrouvé sa fille,
D'autres vous imitant, atteindront au succès ! ».
 
Le doux sage l’invite. Il monte au belvédère,
Où grave et généreux l’Universel s’étend.
 
« Viens donc ! Regarde au loin les portes du Mystère,
L’homme ce forcené toujours impénitent,

En disloque les huis, ravage la nature

Pire, la sienne propre à force de combats ;
Au point que sa survie annonce une gageure :
Retrouver quelque Eden, dessous tant de gravats !
 
 
Prends conscience, admets et lucide énumère,

Ici, là, comme ailleurs, la chute de naos,

Quand ta vile corvée, elle aussi délétère,

Participe non moins d’un infernal chaos.

Depuis toujours hélas, les postures de l’Homme,
Contestables lui sont coûteuses par excès,
Méprisant les leçons dont il se moque en somme...
A quand, quelque authentique et pérenne progrès ?
 
Dans l’heure qui suivit au long de sa descente,

Ying Shah, cœur, âme ouverts dans leurs replis mortels,
Ramène du Haut-Lieu, dont neuve elle s’absente,

De quoi recomposer des séjours éternels.

Lui, prenant à témoins et le temps, et l'espace :
 
« Lorsque l’Homme éperdu, pour jamais harassé
Enfin, prendra sur lui les enjeux de sa Race,

Il se reconnaîtra dans Qui l’aura pensé ».
 
©claude gauthier
 


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26 janvier 2017 4 26 /01 /janvier /2017 07:46
Si – Claude Gauthier
 
 
 
 
Si le plus beau poème est pour qu’un jour l’écrive :
Quelle en est la retraite, où se tient-il caché,
Le cœur doit-il se plaindre à tout le moins fâché,
Se réjouir plutôt, qu’on n’en sache la rive… ?
 
Si le sort jusqu’ici, cachotier nous en prive,
Le monde d’Apollon n’en paraît pas gâché,
Tant l’attente lui garde autre que remâché
De le savoir intact au temps qu’il nous arrive… ?
 
D’ailleurs, dès que rendu par le milieu du gué
De mon sonnet qui court, qui de vous intrigué
Pourrait y reconnaître en l’instant, le prodige…
 
Evidemment personne ; et je ne m’en plains pas,
Préférant à tout prendre honorer bien, vous dis-je,
Sa voix d’ailleurs venue… et qui me tend les bras.
 
©Claude Gauthier
 




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