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16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 07:09


 

Poète et peintre, membre de la Société des Poètes Français  et de plusieurs autres sociétés d’art, Éliane Hurtado laisse ses dons naturels s’unir dans la création de ses œuvres. Le recueil d’Éliane Hurtado,  Sous le bleu des Nymphéas , paru aux Éditions les Poètes français, Paris, 2019,  nous dévoile un monde vu par l’œil d’un peintre, à travers la sensibilité d’un poète.


La nature est réceptée comme étant pleine de couleur et de lumière : „Le soleil joue avec le fleuve, / Il morcelle sa surface / De mille pépites d’or et d’argent / Scintillantes au gré du vent.” La vision est surtout  picturale, l’or et l’argent de ce tableau suggèrent la sacralité de la nature. On perçoit une infusion de cosmique, les êtres remplissent leur destinée sous la bénédiction de la lumière divine: „ L’araignée tisse sa toile, / Merveille de la nature et des mathématiques, / ( ... ) Fil d’Alençon qui brode cette dentelle / Où l’astre solaire en passant / Sèchent les goutes  de  rosée / Encore accrochées à l’oeuvre”. ( La nature )


Dans le poème  „Nymphéas”  Éliane Hurtado souligne cette ambivalence de sa vision: „C’est là que le poète prend ses sources d’espoir / Et que le peintre sent surgir en lui / Le tableau qu’il va réaliser ”


En effet, la poète cherche dans la nature  l’âme cachée de celle-ci, c’est ici la particularité et la profondeur de la poésie d’ Éliane Hurtado: „La fraîcheur du petit matin / Auprès de cette pièce d’eau / En fait revivre l’âme qui s’était assoupie.” Le titre  „Nymphéas”  donné à la poésie d’où est tirée la citation d’en haut indique le fait que la poète symbolise par ces nymphéas les âmes des éléments de la nature, qui lui se révèlent. De plus, tout le recueil est mis sous ce signe, car son titre, souligne le thème de la révélation des âmes de la nature, intégrées dans la grande âme cosmique.


La révélation de ces nymphéas est présentée dans plusieurs poèmes, comme, par exemple,  „Faisceaux de lune ”: „ Quelques faisceaux de lune / Illuminent l’écrin / Où dorment les nymphéas / Auprès de libellules.” Le sentiment du mystère s’impose par rapport  à la nature, à ces nymphéas : „ Les chemins végétaux  / Tressent  des labyrinthes / Comme  celui du minotaure / Où le mystère s’ajoute. ”


Pour  Éliane Hurtado  la nature a toujours quelque chose de magique, même le désert. Elle se montre attirée par  par toutes les beautés mystérieuses, intangibles  de la nature . : „Rose des sables, / Trésor de gypse cristallisé / Façonné par l’errance  des caravanes, / Coquillage au coeur de fleur, / Jamais nous ne te verrons dans un bouquet.” (Rose des sables )


Un parallélisme d’une classicité parfaite entre l’âme de la nature et l’âme poétique de l’auteure devient aussi  un exemple distingué de métaphorisation :  „ Un insolite nimbus  rayait l’horizon / J’y voyais danseurs et séraphins / Sautant en ribambelle. // J’attendais le soleil / J’attendais ton retour  / J’étais sur un nuage / Mais il sombra bien vite / En larmes cristallines.” (Nimbus).


Les tableaux de nature représentent le point-forte de cette poète-peintre, ils étant  ravivés par la promission de l’amour, la plus puissante énergie de l’univers: „ Dans ma nuit / Aux confins des continents habités, / La lune /  Et sa traîne étoilée / S’est baignée / Dans l’azur de tes yeux, / Comme une apothéose / En bout d’ombre et de brume. ” ( Apothéose )


La présence du sacré dans le monde des humains semble être normale: „Brusquement les bruits de la ville se sont atténués / Un ange  vient de secouer le duvet de ses ailes / Il neige sur Paris.” ( La neige). Nous avons ici une méditation sur la beauté qui dépend de notre perception et qui est rapidement engloutie par le temps qui l’a laissée seulement s’entrevoir: „La nuit descend doucement sur ce décor / Qui aura peut-être demain disparu.”
Éliane Hurtado  suggère la nature divine de la beauté par une citation de Michel Ange : „J’ai vu un ange dans le marbre et j’ai seulement ciselé jusqu’à l’en libérer”.


La poète exprime sa conviction poétique dans le pouvoir de la lumière de chasser le mal de la terre: „J’aimerais que ce rayon solaire / Fasse le tour de la terre / Pour apporter Paix et Amour / Partout où il se poserait”. (Rayon de soleil). Elle perçoit partout la présence ou le reflet du célèste: „Ces larmes célèstes aux reflets nacrés” (Gouttes d’eau).


La perception du célèste transfigure tous les tableaux perçus par Éliane Hurtado: „Le croissant de lune doucement s’efface / Devant le soleil naissant / Éclairant le dôme céleste. / Un précieux parfum de sérénité / S’étend sur les dernières poussières cendrées / De la nuit.”


Pour la poète-peintre la couleur devient une force primaire qui participe à la création du monde: „ La vie n’est que le reflet des couleurs / Qui lui sont données.” ( Une main mystérieuse ).


Elle souligne toujours notre participation à l’éternité, à l’intemporel, sous la bénédiction de la lumière : „Intemporel instant / Déposant sur nos destinés / L’écume scintillante des gouttes de lumière. // Lorsque le chant du vent / Accompagne cette symphonie, / C’est une apothéose sidérale / Qui illumine ce fragment d’éternité.” (Lieu de solitude).


Éliane Hurtado  affirme elle-même sa double vision, de poète et de peintre, par rapport au monde:  „ Ce curieux ballet / Où mots et couleurs / S’enlancent amoureusement. ” (Fleur )
Et:  „ J’ai besoin de soleil, de chaleur, / Alors je peins des couleurs, des couleurs, / Et du ciel bleu sans nuages, / Un bleu providentiel aux reflets moirés.” C’est seulement la lumière „Qui pourrait effacer / Ces longues heures mornes et sinistres” du présent, de sa mémoire : „ Je me suis habillée d’un manteau de lumière / Et je plonge mon regard au loin, / Derrière le miroir céleste / Pour découvrir un monde magique / Doux et accueillant ”. (Méditation d’été).
Cherchant le reflet de l’éternité caché dans chaque élément  de la nature, la poète trouve le symbole du baobab, l’arbre millénaire, qui peut vivre aussi  dans la désert: „Souffle mystique d’un monde silencieux et illusoire, / Précieux parfum de sérénité / Qui laisse au voyageur  / Dans cette mouvance incertaine / Une illusion de plénitude et d’errance  éblouie.// Jamais nous ne sommes seuls / En terre désertique / Un arbre magnifique, fragment d’éternité/ Y a poussé.” ( Le baobab )


Le monde imaginé par le créateur poète et peintre doit unir la terre, l’eau avec le ciel,  c'est-à-dire l’humain et le sacré : „Ma main dessine dans l’espace / Une ligne d’horizon / Faite de mots et de signes. / L’eau et le ciel se confondent / La ligne de flottaison se perd, / Les mots ont besoin d’une pause / Pour passer de l’autre côté  / De l’univers bleu.” ( L’encre). En même temps, la poète affirme qu’elle est la création de son semblable, l’homme qui croît aux étoiles: „Vous m’avez ouvert le chemin merveilleux / De la création, / De la vision du monde intérieur / Dans ce miroir de lumière // Alors vous, l’homme aux semelles de vent / Qui semez des étoiles / Et des perles de rosée / Vous m’avez élevée.” ( Pygmalion ).


Elle exprime la conviction que seule la création  miroir de l’intemporel durera et restera: „ Satisfait, il contempla la dome céleste / Où la voie lactée était venue s’inviter. / Ce souffle cosmique intemporel / Réveilla en lui l’horloge du temps, Puits de nos mémoires et de nos incertitudes. // Ce passeur d’expérance et de rêve / Glissa doucement sur le fil de l’éphémère.” ( Passeur d’espérance ). Le pouvoir d’entrevoir les essences est donné au créateur  d’art par les mondes célestes:  „Il allume une à une / Les étoiles du firmament, / Puis passe de l’autre côté du miroir / Là où l’arc-en-ciel  lui fait un clin d’oeil, / L’astre solaire le salue, / La lune lui tire sa révérence.” ( Ailleurs).


Éliane Hurtado  pointe  par sa méditation les couleurs et les mots, qui composent en effet notre monde réel et celui des oeuvres créés:  „ Tu jubiles déjà à voir apparaître / Les tendres couleurs pastel du matin / Le miroitement sur l’eau / Voilà, ton tableau est presque composé ! ” ( Etretat)  et  „Les mots sont les passeurs de l’âme ” ( Les mots). Elle avoue explicitement le fondement  méditatif de ses poèmes: „Assise sur  l’étoile des vents / Je contemple l’univers. ” ( Destin).


L’imaginaire qui donne la possibilité d’écouter la musique des anges, est aussi un terrain fertile pour le poète et le peintre : „Ils sont partis / Chercher un peu d’espérance, / Faire le vide, / Se suspendre au néant de l’instant, / Écouter la parole du vent/ Et la musique des anges. //  ( ... ) Ils ont voulu // Ouvrir  la porte de l’imaginaire / Pour voir  le ciel mystique / Derrière l’arc-en-ciel ”. ( Les volets ).


La poète reconnaît dans l’amour la loi fondamentalle de l’univers, et l’amour des humain est un reflet de cet amour cosmique: „Je vous caresserai / Tel un rayon de lune / Jusqu’à la nuit des temps / de mon corps, de mon âme / Avec tant de passion / Que mes lèvres  sèmeront  / À vos pierds / D’indolents  baisers / Festonnés de lumière / Et de fragments d’éternité, / Où le rêve évanescent , / Laissera place à l’aube frileuse / Jusqu’à transmettre / la résonnance universelle de l’amour.” ( Trace d’amour). Le chant d’amour de la poète devient un hymne à l’amour:  „ Tu m’as accueilli dans un monde magique / où le moindre frisson / devient un écrin de lumière / Où l’écriture est une calligraphie enluminée / Faite de signes ignorés fragiles et secrets. // Main dans la main / Nous traverserons les galaxies / Jusqu’à l’autel de l’amour. ” ( Bras ouverts ).


On rencontre la référence poétique au mythe de l’androgyne, l’être séparé par Zeus en deux moitiés qui depuis ce moment-là se recherchent incessamment jusqu’au moment de la rencontre, pour refaire l’unité originaire: „ Quand nos chemins se sont croisés / Vous m’avez reconnue. / J’étais au fond de vos souvenirs / Comme une présence connue. / ( ... ) / Je vous cherchais / Depuis des millions d’années, / J’attendais que nos routes se croisent, / Déjà je vous connaissais / Vous étiez auréolé d’étoiles. ” (Croisement)


Les poèmes d’ Éliane Hurtado, essentialisés, d’une concentration maximale, semblent avoir une limpidité princière, qui révèle toute leur profondeur.  

 

 

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15 juillet 2022 5 15 /07 /juillet /2022 06:48


Prix d’honneur au concours « Excellence 2022 », Académie poétique et littéraire de Provence, France


Sonia Elvireanu : Ensoleillements au cœur du silence / Scintillii nel cuore del silenzio, poèmes


Edition bilingue français / italien , traduction Giuliano Ladolfi.


 ( Giuliano Ladolfi Editore, 2022)


Pour Sonia Elvireanu, la poésie est sacrée et l’inspiration poétique d’essence divine. La poésie se nourrit donc d’amour. Dans ce recueil, la parole alterne avec le silence, tous deux féconds, tous deux sources de sagesse sans qu’il y ait de contradiction.


L’‘amour / qui articule mon silence


En effet, il s’agit bien de faire parler le silence par l’intermédiaire d’un amour intense, rêvé et peut-être idéalisé. Alors seulement s’élève l’âme en un souffle divin. La passion est mystique puisqu’elle permet d’élever l’âme jusqu’à Dieu.


La nature est toujours présente dans  Ensoleillements au cœur du silence ; ce sont souvent des fragrances venues d’Orient mais pas seulement, qui pénètrent l’âme de la poétesse, favorisant «  la voie royale pour fleurir le temps renversé »


Pour Sonia, ce temps renversé, c’est celui de l’amour retrouvé par-delà la mort qui lui arracha l’homme qu’elle aimait. Écrire de la poésie permet de retrouver les senteurs du paradis perdu. Au creux de cette poésie sensuelle, « la lumière de la vie » est éternité : la vacuité du temps disparaît.
Il y a aussi ces papillons blancs : symboles de pureté ? Les pommiers aux fleurs enivrantes, les chants des oiseaux et les insectes envahissants…qui révèlent toutes les beautés d’un monde harmonieux, disparu et ressuscité grâce à la beauté de sa poésie.


*
 

Le paradis retrouvé dans les bras de l’Aimé, serait donc ce royaume du soleil levant qu’elle évoque en des vers aussi émouvants que le premier baiser ?
« je te chargerai les bras de scintillements
pour être vivant dans le mystère de la terre jusqu’à sentir
 la lumière du dernier silence sur les paupières
 »


 Pourquoi les premières amours ont-elles toujours le goût nostalgique d’un paradis envolé à jamais ? Peu importe qu’il n’y ait pas de réponse dans Ensoleillements au cœur du silence, puisque l’amour est lumière et réciproquement pour Sonia. Le sens est toujours à construire en harmonie avec la nature. L’arbre a des pouvoirs par la magie d’un regard amoureux :
 

« La floraison des arbres dans ton regard,
son éclat sous les paupières,
fais-la descendre en toi
 »

L’arbre est omniprésent ici. Il est la Vie, accomplissement et plénitude sur terre, le fidèle gardien de l’âme.


« mes arbres ont tous les horizons,
les couleurs de la rose des vents,
le levant, le couchant, le sud et le nord
 »


La nature personnifiée semble habitée par cette poésie : « Le ciel (qui) me sourit. », «  Le soleil me nettoie […] », nature providentielle au sens fort. Il y a là une seule respiration faite de douceur et d’harmonie. C’est un peu comme si Sonia avait accès à ce paradis perdu dont rêve encore un être  privé de lumière et d’espoir. Le mot « âme » est récurrent : ainsi dans le poème intitulé L’âme de la colline , l’expression revient trois fois, soulignant une nostalgie plus douce qu’amère. Serait-ce la civilisation, l’être humain qui ont perverti une essence divine? La poétesse le suggère sur le mode mineur. Il est vrai que le silence feutré souvent évoqué et invoqué dans ces vers tient lieu de bréviaire, de philtre peut-être. Sonia confère à la poésie une dimension sacrale où « seule la lumière donne goût au silence ».


Ne nous y trompons pas : si cette poésie a le goût du sacré, c’est de la plus belle façon : peut-on parler de panthéisme ? Je l’ignore. Peut-on affirmer à l’instar de Lamartine que, pour Sonia Elvireanu, « borné dans sa nature, infini dans ses vœux,/ l’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux » ?  J’aime qu’elle fasse référence aux dieux de la mythologie plutôt qu’à un seul Dieu. Pour elle, d’ailleurs, il ne saurait y avoir de contradiction, mais l’ expression du syncrétisme de sa pensée.


*


 «  Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru (…) »


J’ai pensé à ce passage de Camus dont la beauté lyrique me transporta adolescent, en lisant et relisant ce recueil. Je me disais que ce sont parfois (souvent ?) les athées qui parlent le mieux de la divinité, du sacré et de la fusion de l’être humain avec une nature où  subsiste parfois un goût d’innocence. Sonia, je pense, acceptera volontiers cette réflexion.


La poésie de Sonia Elvireanu est bien un arc-en-ciel. « arc-en-ciel de mon silence » , affirme-t-elle, mais aussi celui de la beauté  blottie au creux de ses mots.

 

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14 juillet 2022 4 14 /07 /juillet /2022 06:33
Photo Jdornac©


 

 


Parfois il arrive que la poésie ouvre son chemin, par surprise, sans avertir le monde des poètes...
Ainsi nous arrivent des témoignages qui ne savent même pas qu'ils sont poèmes vivants
Tel est ce court texte envoyé à Jeanne Champel Grenier par une amie de longue date : Anne Gary-Reck plus connue dans le milieu de la mise en page sous la rubrique de ''Clair de plume''.
À vous d'apprécier cet instant suspendu…

 

 

* * *

 

 

UN SOIR… - Anne Gary-Reck

                                              

...Un soir, sur notre route, un héron.
...Un héron qui marchait d'un pas de sénateur
sur notre route...(ou plutôt la sienne!)
Incroyable, au beau milieu, tranquille !!!
...alors on a roulé à 2 à l'heure, calés sur son pas...Incroyable !
Et puis, il a fini par se souvenir qu'il avait des ailes

 

©Anne Gary-Reck   
 

 
 

 

 

 

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13 juillet 2022 3 13 /07 /juillet /2022 06:44
L’autre son de cloche, René Magritte

                      

 

                                                                                     À Jean DORNAC


Vous n’imaginez pas ce que je ressens
quand on me comprend de travers
et que cette interprétation-là,
qui n’est évidemment pas la mienne,
a plus de sens par rapport au message initial
auquel je faisais référence.
Excusez-moi, je n’ai pas bien entendu.
Auriez-vous, s’il-vous-plaît, l’obligeance
de me répéter ce que vous venez de dire ?
Ah, je vois : vous faites allusion à un autre son de cloche.
Allons, il faut savoir parfois raisonner
et ne pas toujours tenir pour acquis
cet adage inventé par La Fontaine affirmant
que tous les chemins mènent à Rome.
Au contraire : erreur, lamentable erreur !
Les cailloux blancs semés dans un conte pour enfants
ont tendance à s’user avec l’âge
jusqu’à nous contraindre un jour
à laisser le hasard choisir notre véritable destination.

 ©Michel Duprez                                    
 
 

 

 

 


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12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 06:23

 

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11 juillet 2022 1 11 /07 /juillet /2022 06:29

 
 
Les mots que j’écris s’accumulent
Les mots que tu me dis aussi
Nous en ferons un opuscule
Opus de notre vie

~*~
 
Le parole che scrivo si accumulano
Le parole che tu mi dici anche
Noi ne faremo un opuscolo
Opus della nostra vita

 
Ode©
 Extraits du recueil Médaillons poétiques

 Medaglioni poetici Extraits du recueil du même nom par Ode,
traduction de Mario Selvaggio Édizioni Universitarie Roma
     
 
 
 
 
 
 
 
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10 juillet 2022 7 10 /07 /juillet /2022 06:32

   
Poèmes Lauréats Concours Jeunesse SPF 2022
 

 

Dans l'univers, il y a un système solaire
dans ce système solaire, il y a des planètes
parmi ces planètes, il y a la terre

 

Sur cette terre, il y a des continents
parmi ces continents il y a l'Europe
dans l'Europe, il y a la France

 

Dans la France il y a des villes,
parmi ces villes, il y a Toulouse

 

Dans Toulouse il y a une école,
dans cette école il y a une classe,
dans cette classe il y a des casiers,
dans un casier il y a un cahier,

 

Dans ce cahier, il y a un exercice,
dans cet exercice il y a des fotes !


© Elias DUPUIS PUTELAT
 – 31500 TOULOUSE
                                                   
PRIX PREVERT JEUNESSSE 2022

 

 

 

 

 

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9 juillet 2022 6 09 /07 /juillet /2022 06:43
L'Enfer, détail du panneau de droite (Le Chariot de foin, triptyque antérieur au Jardin des délices, de Jérôme Bosch).


 

 

écoute avec tes yeux
ce qu’elle te dit avec son coeur !

 

écoute le vent
qui porte son message

 

entends les voix
de l’amour qui t’appelle

 

Lis la couleur du ciel
et entend le dessin des nuages

 

homme, apprends à écouter
la nature te parle
elle se meurt
elle crie
et tu ne l’entends pas !

 

Ta compagne aussi
se plaint, mais en vain
Elle-même ne t’écoute point
l’humain choisit d’être sourd

 

Et pourtant…

 

écoute les gémissements
d’un peuple assassiné
par un faux tsar
vraie brute
qui se croit tout permis

 

Alors, écoute encore
la terre qui pleure
labourée par les bombes
des tyrans assassins

 

Ecoute les hommes des forêts
que l’on chasse et tue
pour leur voler leurs terres
et détruire leurs vies et leur culture

 

oui, la terre se meurt
et tu ne veux rien entendre
rien savoir
pour avoir
la paix…

 

Alors oui,
tu es sourd !
Mais tu es également
aveugle…

 

Si tu voulais écouter
tu saurais que bientôt
la mort viendra
et détruira
ce que tu croyais immuable

 

alors, tu sauras enfin
mais trop tard
que tu n’es rien
que poussière d’univers…

 

©Jean Dornac
Lannion, le 8 juillet 2022                                    
 
 

 
 
 
 
 
 
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8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 06:34
Illustration de Jeanne Champel Grenier


 

 

 

Il a dit à tout le poulailler :
-Taisez-vous, c'est Moi qui parle !
Il a dit à la basse-cour et à la haute cour
-C'est Moi qui décide !
Il a appelé ses potes
(épuisés, en compote) :
-Toi tu fais ça !
Toi, tu viens là ; toi, tu vas là-bas
et vous, voilà ce que vous avez à faire :
vous direz : OUI CHEF !
Rien à discuter !
Vous allez voir,(et entendre) on va s'éclater
Ils ne vont pas en revenir !

Ils ont dit :
-Et si on faisait...
-Pourquoi on ne ferait pas...
-Y en a qui disent...

Il a dit :
-Tous virés : Virés ! Virés !
Sauf toi, là-bas, ma jolie !!!

Ils se sont rassemblés
comme des moutons dans les rues...
tous, tous les pingouins qui avaient voté,
sans le savoir, pour la canicule
tous les chameaux, et dromadaires qui avaient votés,
sans le vouloir, pour la banquise
et ils ont crié :
-À bas LUI ! On voulait l'AUTRE !

Il a dit :
-Trop tard !
C'est celui qui dit qui est !
Voilà mon programme :

-À bas TOUS les autres !
Je vais monter des murs
démonter les échafaudages
brûler les échelles
noyer les ports
augmenter les montagnes
clouer les portes et fenêtres
ET LES BECS !
Je vais clouer aussi les avions
crever les bateaux
et flinguer les OVNI

Ils ont dit :
-Et bien ! Il ne fait pas de cadeaux !
Il a répondu :
SI !
À Noël: un colt à chaque enfant
qui a fait ses premiers pas !
Il n'est jamais trop tôt pour faire la loi !

Diriger, c'est du boulot :
Il faut flinguer tous les opposants
flinguer aussi les journalistes
et ne pas faire de taches
Alors repeindre la Maison Blanche (ou le Kremlin)
en ROUGE....3 couches

Il était cuit comme un homard
avait sifflé, cul sec, 1 litre de whisky (ou de vodka )
chanté : ''on les aura, tous les étrangers on les aura !''
Puis il est parti repousser les frontières
le bazooka à la boutonnière...

 

© Jeanne CHAMPEL GRENIER  ( Extrait du recueil : Terre adolescente-2015 )                                  
 
 

 

 

 

 

 

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7 juillet 2022 4 07 /07 /juillet /2022 06:37


 

 


Nous les avons connus dans la force de l’âge :
Qu’avons-nous fait pour les empêcher de vieillir ?
Reconnaissons que nous n’avons guère été sages,
    Que nous n’aimions pas obéir !

Ils ne nous ont donné que le meilleur d’eux-mêmes,
Ce qu’ils avaient mûri de rêve et d’idéal
Mais nous considérions comme tarte à la crème
    Leur parler franc et proverbial.

Nous étions rebutés par leur lente démarche,
Leurs manières à eux de mépriser le temps
Et nous n’avons pas su retenir de leur arche
    Le sable pour argent comptant.

Nous ne nous souvenons plus que de quelques bribes
Parmi le lot, si fourni de leur testament ;
Nous regrettons qu’ils n’aient pas eu l’âme de scribes
    Pour tout conserver noir sur blanc

Les cerises sauvées comme pendants d’oreilles,
« L’os du bonheur », vite détaché du poulet,
Les coupas frappés sur les verres et les bouteilles
    Jusqu’à ce que tombe un soufflet !

De ce festin nous n’avons qu’épargné les miettes :
Les muscles du géant gonflés à pleins poumons,
Une bouffée dérobée à sa cigarette
    Avant d’être hissé au plafond.

Tous ces trésors que les moissons de notre enfance
Avaient, jour après jour lentement amassés
Nous les avons, sous prétexte de délivrance,
    Au hasard des mues dispersés.

« Ils » nous ont bien des fois remercié d’un sourire
En croisant leur enfance au coin d’un de nos jeux ;
Vers les plus hauts sommets ils voulaient nous conduire,
    Loin de tout sentier périlleux ;

Mais nous ne comprenons cette sollicitude
Que bien longtemps après qu’elle nous fait défaut
Quand vient pour nous le temps de la décrépitude,
    Quand souffle le vent de la faux ;

Et nos enfants nous rendent notre indifférence :
Notre froideur d’alors est payée de retour
Et c’est du bout du coeur que leur exubérance
    Répond à nos marques d’amour !

 

©Louis Delorme  
Extrait du recueil « La Criée – Les Vagissements » de 1974. Recueil imprimé et gravé par l’Auteur sur sa presse artisanale.                            
 
 
 
 

 

 

 

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