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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 07:30
©Tableau d’Eliane Hurtado

 

 

 

 

 

Je ne pense plus à rien lorsque je peins,

Sur ma toile blanche

Sans l’ombre d’un pli

Je pose mes enduits,

Puis les multitudes colorées  s’étalent,

Avec mes couteaux et mes spatules

Je les juxtapose, les mélange,

Je n’entends plus rien,

Ma toile prend vie.

 

Comme une délivrance

Le combat de la vie,

La joie, l’amour, la douleur

Prend fin.

 

Je termine par la couleur blanche,

Une signature discrète,

Une couche de vernis,

L’œuvre est finie.

 

La vie à nouveau s’empare de moi.  

 

©Eliane Hurtado

  





 

 

 

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22 février 2019 5 22 /02 /février /2019 07:30

 

 

 

 

 

Moi, ton pigeon qui roucoule

à chaque fois que ta chair fond sous ma langue

en me laissant tout, sauf un goût amer, au passage,

comment parviendrais-je à ne plus soupirer

quand je crois avoir décodé tes billets doux

et que l’émotion me prend à la gorge,

après que les mots, sillons du cerveau devenus cerfs-volants,

jadis peu volubiles, à présent si sûrs d’eux-mêmes

-          Enfin, si l’on peut dire    -,

à leur tour, aient volé en éclats.

 

Et toi, ma Beauté, mon Canon, ma Bombe,

aussi intrépide que désarmante,

ange qui passe et qui repasse à travers ma vie,

sans poudre de riz ni habits de cérémonie,

au rythme habituellement indécis des points de suspension,

qui rit dans la plupart des cas plus qu’elle ne pleure.

 

ô Toi qui m’es jeu et joie tout à la fois,

la plus parfaite imperfection

qu’il me soit donnée de rencontrer

en ce jour de grâce où le silence a raté son entrée,

te voilà de retour auprès de celui qui,

ayant mal digéré le fait

d’avoir dû manger de la vache enragée

durant près d’un quart de siècle,

annonce avec fierté qu’il sera d’ores et déjà

la proie de tes prochains sortilèges.  

 

©Michel Duprez

  





 

 

 

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21 février 2019 4 21 /02 /février /2019 07:36

 

 

 

 

Je marchais depuis une heure, quand surgirent, dans leur parure de rêve et leur blancheur nacrée, les amandiers ! Ils dressaient fièrement, comme des promesses, leurs branches fleuries dans le bleu du ciel, " distribuant aux yeux de tous leur gratuite espérance " .
Leur floraison extraordinaire confinait au merveilleux et j'étais sous le charme de ces arbres qui illuminaient la colline. Toutes ces fleurs blanches ou roses, délicates et fragiles, étaient comme des flocons d'espoir qui annonçaient le renouveau.

 

Mais la fleur ne s'épanouit pas uniquement pour notre bonheur. Son aboutissement, c'est le fruit, qui est comme un trésor caché dans une coque crevassée, elle même enveloppée dans un brou verdâtre et pelucheux. L'amande, si elle est douce, réjouit tous les palais : elle se croque, se déguste sous forme de nougats, de dragées, de pralines, de calissons... C'est un régal pour les gourmands !


 

Les amandiers, qui ont en hiver, un profil triste et tourmenté, se métamorphosent, dès le mois de février, en énormes bouquets de fleurs, si fines, si légères, qu'elles semblent immatérielles, voire spiritualisées.


 

Dans cette clarté radieuse, j'écoutais avec mon cœur, les notes douces d'un violon magique, qui s'envolaient avec des pétales blancs, pour s'unir à l'azur. La nature, autour de moi, m'offrait le premier sourire du printemps...

  

 

©Michèle Freud

 





 

 

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20 février 2019 3 20 /02 /février /2019 07:47
©Collage de Michel Bénard

 

 

 

 

 

 

Ce n’est plus qu’une longue

Complainte nocturne,

Où les anges déchus

Tombent sur la terre brulée

Accompagné du requiem

Du long piano rouge.

Ce n’est plus qu’un rictus

Ironique du disque d’argent,

Ample stigmatisation

Se découpant dans la nuit,

Sous les doigts effilés

Du grand marionnettiste.     

 

©Michel Bénard.







  

 

 

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19 février 2019 2 19 /02 /février /2019 07:37
Au chalet bleu de là-bas au bord du fleuve – Photo Ode

 

 

 

                                                   Regards à l'intérieur du Grand Fleuve

 

 

 

 

 

 

 

L’absence vide

Attendre sans plus rien attendre

Regarder le jour qui passe

Le temps qui fuit

 

Hier, j’étais petite

Je savourais la vie

La savoure plus encore

 

~*~

 

Présence

Elle porte ton nom

 

Le soleil joue à cache-cache

avec les nuages silencieux

qui se fondent avec l’oiseau

 

Des canards se font entendre au loin

 

Tout est vert, jaune et bleu

Autour de moi

Tout est lumière

 

~*~

 

Solitude nue

 

Indécente

Presque

 

Je viens briser le silence

j’en ai le désir

très fort

 

M’entendre écrire

M’écouter penser

M’écouter me taire

 

~*~

 

Aucun regret

Si ce n’est

Toi

et

L’absence

de tes lèvres

d’où ne viendra

plus

un mot tendre

 

Toi l’oiseau blessé

Que naîtra de toi

Si ce ne sont

Tes mots

Ceux que tu nous a laissés

 

~*~

 

Et tu es là

Absence

Tu te souviens

De l’île

 

Comme je me souviens

De tes sables

Où tu es enfoui

à jamais

 

~*~

 

Je prends soin de ma maison de mots

et leurs sens

Je les aime

comme tu les aimais

avec passion

 

~*~

 

Il faut qu’à la pierre luisante

de la marée basse

On se souvienne

Que l’on écoute chanter les mots

qui s’alignent

comme les vagues

qui remontent

remonteront

jusqu’à

marée haute

engloutiront la pierre

cracheront les mots sur la berge

pour que tu les lises

et

que tu te souviennes

d’où tu viens

où tu es

et

où tu vas

 

~*~

 

Écoute le vol de l’oiseau

il te guidera

le long du Fleuve

jusqu’à l’Atlantique

Tu y ramasseras les galets

pour en faire des statues

Tu les nommeras

de tes noms originels

tu t’y retrouveras

te reconnaîtras

 

~*~

 

Bien au delà du rêve

Tu verras la rose s’épanouir

Tu flotteras au-dessus des plaines

et des battures

En cherchant à atteindre l’horizon

que jamais tu n’atteindras

Mais tu atteindras la rive

Et la sente qui te conduira

En tes lieux

 

Nous tournons en rond

Autour de la terre

Depuis la nuit des temps

C’est la quête

 

Et les Gardiennes du Temple

T’ouvriront enfin leurs bras

 

~*~

 

Ode©

11 juillet 2008

 

 

sources : http://zodode.5.50megs.com/Mots_Bleus/regards_interieur_fleuve.htm

 

 

« Archéologie Imaginaire » Le site des œuvres d'art de Ode  

 

 

 

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18 février 2019 1 18 /02 /février /2019 07:40

 

 

Un poète aimant la beauté
Ne peut pas aduler la guerre
Et toutes ces vies massacrées
Il ne peut pas supporter les larmes
Des innocents sacrifiés
Et la sauvagerie des guerriers !

 

 

Jusqu’au bout,
Je me demanderai
Pourquoi la vie ?
Pourquoi la violence ?
Où donc se trouve le sens
De nos existences
Si c’est pour nous entretuer
Sans âme ni réflexions ?

 

Et dire que certains
Sont fiers
De commettre leurs crimes
Parfois au nom de la raison
Parfois au nom des croyances
Souvent par avidité
Ou stupide jalousie
Voire juste pour des principes

 

Ah les principes
Et les religions !
Que de crimes
Commis en leur nom
Alors que cela
N’est jamais
Que convictions
Personnelles !

 

Tuer des innocents
Avec pour prétexte
La supériorité d’une pensée
N’est que la preuve
D’une tragique stupidité !
Certes, l’argent et le sexe
Mènent le monde
Mais on oublie la stupidité !

 

On oublie que tous les tyrans
Se rangent dans cette catégorie
De la bassesse et de l’idiotie humaine
Celle de gens qui n’ont jamais compris
La valeur unique de chaque vie
Ils préfèrent tuer
Ceux qui ont raison
Et qui prétendent leur ouvrir les yeux !

 

Crions et agissons
Contre l’abjecte violence faite aux femmes !
Crions contre l’abominable et toujours criminel
Racisme, contre tous les racismes sans exceptions !
Crions contre les violences imposées aux enfants
Innocents depuis toujours et à jamais !
Crions contre la joie de tuer
Vécue et voulue pat trop de chasseurs !

 


Poètes mes frères
Poètes mes sœurs
Crions ensemble
Qu’il en est assez
De se conduire
En idiots criminels
Au nom de l’argent et du pouvoir
Au nom de simples convictions !…  
 

©Jean Dornac
Lyon, le 17 février 2019  
 
 
 
 

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17 février 2019 7 17 /02 /février /2019 07:24

 

 

 

 

 

                                                                                          Il est humiliant d'expirer...

                                                                                                         V. HUGO.

 

Malgré mes bras tendus, malgré mon cœur tenace,

Vous entrez avant moi, compagnons de mes jours,

Dans l'attirante terre, exclusive et vorace,

Qui resserre sur vous ses humides contours.

Voilà donc l'avenir, c'est donc cela qui dure :

La tombe, le caveau, le cloître souterrain !

Et nous, vantant toujours la trompeuse Nature,

Avec les yeux ravis du pâtre et du marin

Nous bénissions le jour luisant, le soir serein ;

-Vous seule êtes fidèle, ô secrète ossature !

Autrefois, je voyais se dérouler le temps

Comme une route blanche entourant la montagne,

Et que gravit, dans l'ombre où l'aigle l'accompagne,

Une foule au cœur gai, aux espoirs exultants ;

Mais cette sinueuse et noble perspective,

Ce haut pèlerinage au but ambitieux

Etaient un enfantin mirage de mes yeux.

L'humanité chantante, héroïque et pensive

Retombe dans la terre ayant rêvé des cieux !

-Hélas, mes disparus, mes archanges sans ailes,

Vous marchez devant moi pour m'éviter la peur ;

Et par vous je sens croître et brûler dans mon cœur,

Au milieu d'une calme et stupéfaite horreur,

Le sombre amour qu'on doit à la mort éternelle !

Déjà combien de mains ont délaissé mes mains...

-Du moins, battez plus fort, cœur empli de courage !

Entraînez avec vous vos morts sur les chemins.

Que leurs regards nombreux brûlent dans mon visage,

Que mon âme abondante abreuve les humains,

Et que je meure enfin comme on vit davantage !...  

 

Anna De Noailles. (1876-1933)

 

Source : http://www.poesies.net/20eme.html

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 06:49

 

 

 

 

Ils sont là rassemblés

Pas de noms, pas de mots

Juste des numéros

Où vont-ils ? Qu'ont-ils fait ?

Pourquoi sont-ils parqués ?

Ce hangar sans hublot

Est-il réalité

Où cauchemar plutôt ?

 

Un train vient de passer

Dans un grand bruit glacé

On entend des jets d'eau

Un jardin, à deux pas ?

Quelqu'un vient les chercher

Ils ne sont pas perdus

Il faut garder espoir

Et regarder l'étoile

Le berger n'est pas loin

Il connaît ses élus

 

Lui a déjà compris

Mais il joue à y croire

Jouer n'est pas le mot

Il compte sur l'Esprit

À s'y fendre le cœur

À s'y fondre les yeux

Et répète sans fin

La prière enseignée

(La prière en saignait)

 

À quoi cela sert-il ?

De se frapper la tête

Contre le mur sacré

Qu'on emporte avec soi ?

C'est la force du faible

Si tous abandonnaient

Le mur s'écroulerait

Tout s'anéantirait

 

Il regarde le ciel

Le gris-bleu enneigé

Des toitures alignées

Les oiseaux dans le vent

Les oiseaux innocents

Qui repassent l'espace

Et le ciel qui se froisse

La vie est à deux pas...

 

Il fait passer des mots

Pour laisser une trace

Il est toujours poète

Et reçoit la disgrâce

Au milieu de sa quête :

L'odeur des fours là-bas

Tout près, juste à deux pas...

 

Il lui faut tout écrire

Tout écrire ! Il le faut !

Il a beau être en nage

Il a froid jusqu'aux os

 

Il écrit... il écrit :

J'entends des bruits là-haut

On dirait des oiseaux

Le ciel bleu

Le printemps

Mon amour

Il fait beau

Je t'attends

Je suis à Birkenau...

 

Il écrit... il écrit

À deux pas de la vie

La neige de la page

Ensevelit ses mots  

 

© Jeanne CHAMPEL GRENIER

 

 

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15 février 2019 5 15 /02 /février /2019 07:24

 

 

 

 

l’Orient sommeille dans ma mémoire

 

 

ses chevelures d’encens

l’ébène de ses nomades

qui rutilent de laines bleues

 

ses déesses arborescentes

les braises de ses fakirs

qui rougeoient de défis

 

ses mages tisonnant leurs exorcismes

les palmiers de ses oasis

qui transgressent le désert

 

ses danseuses drapées d’élégance

au ventre doré de strass

où pulse déjà une vie de femme

 

 

l’Orient brûle dans la soie des mes rêves  

 

©Claude Luezior

 

Extrait du recueil « Mendiant d’utopie » aux éditions L’Harmattan





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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 07:38

 

 

                                                              Le poète « envisage la poésie en termes de poiéin, d’action-création »

                                                                                                                                                Marcella Leopizzi

 

 

 

Ancrer sur le fil de la création

Les larmes carmines des mots

Endeuillés au bord de la haine,

Diluer d’un faisceau de lumière

L’aigreur amère de ternes saillies,

Imprimer les murmures espiègles

Des feuillages argentés

Sur de jeunes pages,

Que le verbe s’élance

Vers le feu rédempteur

Et enfante la créaction,

Qu’un filet de bleu ciel

Encre en nos cœurs

Le reflet d’une goutte d’eau

Blottie dans le bec du colibri.  

 

©Nicole Portay

Extrait du recueil « Fileuse d’espoir » aux Éditions les poètes français

 

 

 

 

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