Visage au regard vide,
esquinté par la vie.
Trop vécu d’indifférences,
enduré de mépris,
essuyé d’échecs.
Trop de soucis à porter,
à porter bien trop lourde charge !
A quoi sert d’avoir été là
aussi longtemps,
sans que rien vaille
d’avoir été,
d’avoir valu,
d’avoir voulu
ni son infortune,
ni même d’être supporté par soi.
Il fuit le temps
on ne sait pas même comment !
un matin, mal réveillé
on se voit dans le miroir, très étonné
des rides,
des tâches sur la peau
le souffle un peu plus court
la tête qui tourne un peu
et puis comme une douleur
là, au bas du dos
sans parler de ce muscle
qui tire méchamment
dans l’une de nos jambes…
oui, nous avons tous vieilli
le voleur du temps est passé
sans que nous l’ayons invité
il se sert en vidant notre vie
en l’aspirant goulument
pour parvenir, grand égoïste,
à rester jeune
à notre détriment…
nul ne nous a prévenu
que cette chose
pillerait notre énergie
et sans gêne
nous affaiblirait
nous volant
tout ou presque
mais, pas fou,
il nous laisse
toutes nos maladies
et surtout, il est ami
avec l’horreur
que peut nous faire peur
la harpie qu’on appelle la mort…
pour l’instant
tant que nous avons la vie
profitons-en
si la société nous le permet
si elle tient compte
du temps que nous avons passé
pas toujours heureux
à travailler
juste pour mieux nous user…
Si nos amours
ne sont pas mortes
alors, même chargés de rides
aimons, aimons, aimons !
nul autre bien
ne vaut celui-ci…
Dans le ciel bleu de Grasse
Les blancs nuages assis sur la lumière
Coulent des jours heureux
Lions ailés, cygnes, plumes d'émeus
Victoire de Samothrace
Et barbe à papa des Dieux
Il suffit de lever les yeux
Pour se sentir léger et jeune
À côté des pierres quaternaires
Et le rire des vieux cailloux
Du sentier où se tordent les pieds
En bas, la mer de roses Centifolia...
Les femmes ramassent les fleurs du matin
Et plongent leurs mains dans des sacs de lin fin
Il y a des papillons au-dessus des toits
Et des oiseaux plein les lilas
Partout des eaux fleuries
Et des jets d'eau brumisateurs
À Grasse, même le silence
Qui se donne contenance
Sort des flacons et embaume la nuit
Dans le couloir étroit
Où l'ombre se promène
Charlotte l'intrépide
S'approche du grenier ...
Mais les marches bavardes
Font hésiter l'enfant ...
C'est l'unique chemin
Pour atteindre l'étage
Où le grenier somnole
Si Charlotte renonce
Sa mère emmènera
Dans des cartons sordides
Ses amis d'un autre âge
Qui seront dispersés
Sur ce marché terrible
Où le rêve se brise
Dans les mains anonymes
De la séparation ...
Charlotte se souvient
De l'annonce joyeuse
Que fit un soir son père
- " Nous avons mes enfants
acheté un salon
pour remplacer l'ancien
-Que feras-tu papa
Interroge Bastien
du salon de Mamie ?
-C'est très simple mon fils
fauteuils et canapé
dormiront au grenier
-Il n'y a plus de place
S'inquiéta Bastien
-Nous en profiterons
pour vendre nos reliques
Charlotte ne dit mot
Mais elle veut sauver
Ces jouets oubliés
Qu'elle aime retrouver
Lorsque la pluie recouvre
De sa cape de gouttes
Le jardin assoiffé ...
De quoi avais-je donc peur ?
De quelles trahisons,
de quels abandons
ne me suis-je pas remise
au point de fuir
les instants de bonheurs
que la vie voulait m’offrir.
Un ou deux échecs,
une trahison, suffisent parfois
à nous faire renoncer à l’amour.
Alors on reste seul
pour continuer la route
avec dans ses bagages
quelques sombres souvenirs…
Ce petit copain de vacances
qu’enfant, on retrouvait chaque été
avec tant d’impatience
jusqu’à l’arrivée de l’autre.
Plus tard, cette autre encore
qui brisa des fiançailles,
à dire vrai, déjà bien fragiles.
Et puis nos propres choix
parfois dévastateurs,
comme renoncer à la tendresse
pour d’improbables
et flamboyantes conquêtes.
Et le temps passe
avec son quotidien de solitude.
Peut-être est-on responsable
Comment ne pas s'interroger ?
Proposé par Michel Bénard grâce à qui je peux faire cette publication ce jour.
Gigantesque panne informatique.
« Was ich nicht weiß, macht mich nicht heiß », dixit Goethe – je vous le cite en allemand pour la joliesse des rimes créée par les paronymes « weiß » et « heiß » et la saveur de l’intraduisible jeu de mots –, mot à mot « Ce que je ne sais pas ne me rend pas chaud bouillant », « Ce que je ne sais pas ne m'excite pas », c’est-à-dire « Moins j’en sais, mieux je me porte ».
Ce vieil adage « Ce que l'on ignore ne peut pas faire de mal » ne s'applique pas lorsque l'on parle de cybersécurité et d'obligations de conformité réglementaires.
La souris de Damoclès, la cyberattaque suprême… Ce qui nous pend au bout du nez ?…
Que nous réserve la suite ?
« Was ich nicht weiß,
Macht mich nicht heiß.
Und was ich weiß,
Machte mich heiß,
Wenn ich nicht wüßte,
Wie’s werden müßte. »
Goethe, Gedichte, 1827.
(Ce que je ne sais pas
Ne m’excite pas.
Et ce que je sais,
A pu m’exciter,
Si je ne savais pas,
Comment cela devrait se passer.)
Ce proverbe est l'expression d'une stratégie pour éviter les choses désagréables en ne voulant pas les connaître.
Ne pas savoir implique toujours un état d'esprit plus calme, ce qui peut être un soulagement, en particulier lors d'événements sur le déroulement desquels une personne n'a aucune influence.
Au Moyen-Âge déjà, il existait des expressions au contenu similaire : « Daz ich niht enweiz, daz ist mir ouch kein schade » (Ce que je ne sais pas, ce n'est pas non plus une honte pour moi), écrivait le moine Berthold au XIIIe siècle.
Sans compter la tautologie qui résonne et raisonne comme un aphorisme : « Ce que l'on ne sait pas, on ne le sait pas » écrivait Sebastian Franck en 1541 dans son recueil de proverbes.
La variante suivante se trouve déjà dans la collection de proverbes de Franck Q : « Was einer nit weyss, das thut jm nit wee ».
Quid de la souris de Damoclès ?
Suzanne Dracius
Pointe des Nègres et partout dans le monde, quasiment tous azimuts,
19 juillet 2024
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Le pointe des mots perfides,
Lame acérée, a entamé la plénitude
Au diapason
Des sentiments conjugués,
Le coutelas de l’amour passion bafoué
A finement ciselé le cou de la Belle.
Radicalement.
Tombeau des amants de Teruel - Teruel, église San Pedro
De mes amours de papier
Ne restent que des marbres
Au cimetière des regrets,
Des mots gravés
Sous un ciel de Toussaint
Quand d’étranges lueurs
Vacillent
Autour des tombes.
Les jeux d’amour épistolaires
Les rires, les mots doux
Les bruissements de palmes,
Se sont évanouis
Telles des fumées d’encens
Aux porches des églises.
Mes espoirs déchirés
Par les blessures de l’absence
Mes rêves piétinés
Mon Eden profané
Je te les donne
Sans larmes ni contraintes
Pour que s’épanouissent
Comme d’immenses fleurs
D’autres lendemains.
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...