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13 août 2022 6 13 /08 /août /2022 06:29


 

 

Traverse au jour, la nuit tendue aux châssis des fenêtres. Sur l’ombre, le mur est l’horizon de l’heure. L’hiver le dépouille. Le froid l’use. La ligne des pierres guide le temps où le silence convié y joint son poids.  
Peu de lumière, quelques mots sans parole, des regards aux châssis d’insomnie.


La fenêtre cristallise. Le réel s’écoule informe sous la loupe du gel. Les allées s’indifférencient. Le sombre tamise la neige où, dos d’écorce, les bois coupés cabossent l’herbe.
Un glissement s’opère, telle une faille sur l’envers du temps : éveil à nos sens.

 

©Béatrice Pailler  

Extraits d’EAU-FORTE
Revue en ligne le Capital des Mots
http://www.le-capital-des-mots.fr/2018/11/le-capital-des-mots-beatrice-pailler.html

 
 

 


 

 

 

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12 août 2022 5 12 /08 /août /2022 07:00


 

 

Sauvage abîme

 

ne te fie pas au regard triste des macareux
dedans s’évase la conscience pleine
de l’enfiévrée gentiane bleue
et l’âme de la délicate silène
les courants d’air ascendants
et descendants prennent
nos corps contraints et ravis dans
les tréfonds que l’océan déchaîne
la falaise élevée que point que la mer
toujours rattrape dans l’effarement
des pierres vives sait le sauvage abîme
où l’on craint souvent la perte de soi
dans l’âme collective
au paysage dirigé de ton rêve je devine
qui ose l’écume une liberté hors du temps

 

© Barbara Auzou.                
Extrait du recueil « Mais la danse du paysage » @( Poèmes)-Barbara Auzou-5 Sens Editions Genève( Suisse)  
 
 
 
 

 


 
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11 août 2022 4 11 /08 /août /2022 06:49


 

 

Je suis d’ici
Et de maintenant
De chair et d’os
Vous, moi, nosotros
 
Vivant parmi les vivants
 
Suis d’ici
Et de maintenant
Dans le réel jusqu’à l’os
 
D’ici
De maintenant
 
Terrien dans l’univers
 
© David Chomier
Extrait du nouveau recueil de David Chomier : Vivons à Mort                
 
 
 

 
 
 
 
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10 août 2022 3 10 /08 /août /2022 06:29



 


on reste assis sur l’herbe
une steppe sauvage d’eaux entre nous
où s’ondoient paresseux
nos désirs et nos rêves


un air tel un souvenir nous envahit
et se dépose sur nos yeux
sa brume légère
fait trembler la lumière


on n’est pas seuls
même si le monde entier nous sépare


nous portons chacun
sur nos dos et nos bras
dans nos yeux et dans nos corps
nos êtres passés
que nous envoyons des fois
à notre place
tels les spectres beaux et blancs
 
les flèches les transpercent comme l’air
ils tournent tel un feu
et des fois ils ressemblent à la mort


fatigués nous nous allongeons dans l’herbe
avec tout ce qui nous appartient
l’air nous envahit les narines et les yeux
et coule sur nos corps tel un fluide opalescent
 
doucement ces spectres beaux et blancs
commencent à se couvrir de chair et de sang
dans un amalgame nouveau et tendre
 
on reste assis sur l’herbe
il y a rien qui nous sépare
seul le goût diffèrent de nos larmes
qui coulent avec douceur sur nos visages
comme jadis
l’huile précieuse sur la barbe d’Aaron
 

 © Elina Adam                                                           
 
 
 

 

 

 

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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 06:32


 


Emportés par la vague
tous les pas ont disparu.
Ciel et mer se confondent
tout est bleu
tel un tableau de Marie Laurencin.

 

Un homme est seul sur la plage.

 

Il s’avance dans l’eau
disparait peu à peu.

 

Notre civilisation
perd chaque jour
un peu de sa beauté.

 

©Eliane Hurtado    
 
 * Kroyer, peintre impressionniste danois
 

 

 

 

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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 06:42


 
 

Ce matin, le rose délicat d’un Tiepolo a jailli sur la ramille d’un pommier.
 
Cette tendresse suffisait à mon bonheur quand un éclat vermillon est venu avec La Vénus endormie, tableau de Giorgio da Castelfranca, dit Giorgione, peintre vénitien de la Renaissance italienne.
 
Ce tableau, parfois considéré comme le premier nu intégral, a certainement été peint dans un boudoir pétri de volupté où se froissent dentelles et soies colorées.
 
Giorgione a bien compris que Titien, son brillant élève, serait bientôt le Maître incontesté de la couleur, peintre à l’écoute de cette mélodie secrète qui se dévêt petit à petit, touche après touche.
 
Pour peindre une telle Vénus, il a fallu rencontrer de belles dames qui, adossées aux coussins de velours pourpre, laissent au bord de leur tasse l’exquise empreinte d’un rouge à lèvres couleur de feu.
 
Aux lisières de ces saveurs inouïes, une femme nue s’est endormie.
 
Ebloui, Giorgione a capté les suaves couleurs ambre, safran et rouge vermillon.
 
Sa palette est devenue le levain qui se lève et s’épanouit sur un corps brûlant de désir.
 
Fusant vers des transparences violettes, les jaune de Naples, ocre jaune et terre de Sienne peuplent le corps de cette Vénus que Giorgione a voulu comme la Sérénissime alanguie sur la lagune.
 
Un fleuve de couleurs s’engouffre sur cette lumineuse mosaïque de chairs d’où rayonne le sublime jardin des délices.
 
Quand une vénitienne déplie sa corolle, un subtil poème prend l’universelle couleur de la beauté.
 
Le soleil rouge de la déesse Hathor veille sur le sommeil de Vénus.
 
Seul le baiser d’Orphée peut la réveiller.
 2022


©Roland Souchon    


www.rolandsouchon.com                  
 

 

 

 

 

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1 août 2022 1 01 /08 /août /2022 06:49
Photo Jdornac©


 

 


Ton envol éphémère
Traverse l’obscur,
Grand oiseau blanc
Eclos de la blessure de ma nuit
Au coeur de l’imaginaire.
Reviens grand oiseau blanc,
Signe la musique secrète
Des nobles mots figés
Sur le fil de mes incertitudes.
Déploie tes ailes clairvoyantes,
Etire-les
A la rencontre de mon étoile rebelle,
Reviens me révéler
Le secret du verbe
Et ensemencer d’amour
Ma terre à l’aube naissante.
 
©Nicole Portay
Extrait du recueil : Les racines du miel - Editions les Poètes français      
 
 
 
 

 
 
 
 
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31 juillet 2022 7 31 /07 /juillet /2022 06:37


 

Poèmes Lauréats Concours Jeunesse SPF 2022  
 

 

 

Je n'écrirai pas à ta place. Parce que je ne sais pas utiliser les mots aussi bien que toi. Lorsque moi je regarde la mer, je vois la mer. Toi, lorsque tu regardes la mer, des vagues de proses s'agitent dans ta tête et à la fin, je suis trempée d’émotions.

Je n'écrirai pas à ta place. Parce que je n'ai pas cette capacité à retourner le cœur des gens, retourner les mots dans tous les sens pour leur donner une nouvelle existence. Je ne sais pas les rendre sublimes ; je ne fais que les regarder, alors que toi, tu les réveilles pour nous montrer en eux toutes leurs beautés.

Tu fais des virgules, des respirations pour ceux qui étouffent. Tu fais des points, des racines pour ceux qui dans leurs souffrances, s’engouffrent.

Je n'écrirai pas à ta place, parce que je ne sais pas associer douceur et gravité : Tu sais parler de la mort sans jamais rendre ce sujet, lourd, d'une tristesse infinie ; tu le transformes, je suis la spectatrice, tu es la magicienne qui sort de son chapeau, les colombes de la poésie.

Je n'écrirai pas à ta place. Parce que tu n'as tout simplement besoin de personne pour écrire comme tu le fais. Ai confiance en toi, le monde a besoin de tes mots pour pouvoir enfin respirer.

Lola BERTHOME
– ETUDIANTE – 17400 LA VERGNE
PRIX DE LA PROSE POETIQUE 2022

       
 
 
 

 

 

 

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30 juillet 2022 6 30 /07 /juillet /2022 06:33
©HOMA KARIMABADI, UNIV. DE CALIFORNIE


 

 

Une curieuse aventure
à mener sans bateau
si possible sans ramer.
 
A l’eau se jeter, plonger
aux abysses de mémoire
y barboter, s’y prélasser.
 
Qu’importe si l’on en revient
alourdi ou non de poissons
 
pourvu qu’enrichi d’un plus
de conscience de notre chance
de présence au monde

 

©Jeannine Dion-Guérin
                 
 
 
 

 

 

 

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29 juillet 2022 5 29 /07 /juillet /2022 06:08
Oeuvre reçue de l’auteur


 

J’ai gravé un secret sur une stèle de sable
Y ai glissé mon cœur pour conserver au chaud l’entame d’une histoire
Toute fraîche moulue, désir inavouable                                 
Esquisse d’un bonheur érigée à la gloire
Des amants insatiables.
 
J’avais surpris la veille une belle ingénue.                                 
Dévoilée sans pudeur au sortir de son bain                            
L’éblouissante muse promise à mon destin Saillait à demi nue                  
D’un calice d’airain.
 
Portrait en rouge et or adossé à l’azur
L’infante déployait sa longue chevelure
Déroulant au soleil une crinière de feu parsemée d’éclairs blancs
Champ de blés aux corbeaux digne du grand Vincent.
 
Sans perdre une miette de l’image muette
Marchant à pas de loup j’ai rejoint la nymphette.                               
Fragile apparition, aussi vive et légère qu’un plumet d’alouette
 
La jeune impertinente m’enquit de la soustraire au monde des naïades
Mais surtout sans tricher : ni questions, ni œillades.                         
Car surgie des ténèbres à la moindre incartade                              
La mort l’enlèverait pour mieux l’ensevelir                               
La tenir par ses sbires cloitrée en son empire                              
Me privant si j’osais Des fruits que je lorgnais.
 
Interdit par la voix suave d’Eurydice                                 
J’assurai par ma foi et par mon sacrifice
De sceller à jamais les yeux du maléfice.                                
Une dame princière confiée à ma bannière                          
Valeureux chevalier, j’en ferais mon affaire                               
La cachant en secret au creux de ma tanière.
 
J’ai drapé l’amphitrite d’un fin voile de brume                         
Chrysalide lovée dans sa prison de plumes                                
Maquillé son minois d’une coquille Saint-Jacques                           
Pour que ne s’évapore l’arôme aphrodisiaque                                
Exhalé par son souffle divin, démoniaque.
 
À l’heure où l’horizon s’irise de tisons
J’avais soustrait leur proie aux griffes des démons.    
Au diable les enfers
Nous n’avions plus à craindre les feux de Lucifer.     
L’Éden était sur Terre.
 
Hélas pour l’histoire et pour les enfants sages                              
Un crabe aux pinces d’or a rompu le mirage.                         
Trottinant de côté il a gravi la plage                              
Sans permis ni ambages                                            
Poussé le coquillage.   
                                                   
D’abord surpris Et puis ravis                                                 
Les endiablés ont festoyé.
De caresses et baisers Ils se sont rassasiés
Pinçant et grignotant le vœu qui nous liait.
 
Revenant à la dune les bras chargés de perles semées par la rosée
De fleurs et de fruits colorés et sucrés
J’ai trouvé une épine marquée du sceau du Diable                            
Enfoncée dans le cœur d’une rose des sables.
 
J’ai écrit cette histoire
Sur la stèle en mémoire
D’un amour éphémère, fugace, dérisoire                             
Prisonnier en étau
D’un bouquet de roseaux.
 
©Serge Lascar

 

 

 

 


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