Ombrelle à coccinelle,
Petit bol de rosée,
A toi je me lie
Liseron,
J’aime ton teint si pâle
Ton parfum virginal
Qui jamais ne s’impose.
Il ne vient pas à moi
Comme celui de la rose.
Il est timide et doux,
S’amourache et s’enlace
D’un amour si tenace.
Liseron,
Au fil des tourbillons
A tissé broderie,
Si longue rêverie.
Guetteur des lunes bleues,
Sur la branche d’un if
Grand Duc, de quel royaume
Tiens-tu cet air déchu ?
Tu parchemines les feuilles
A l’envers des nervures
Où sans fin tu ratures
Ton poème rapace :
Chant bref, acéré,
Les serres sur l’écorce
Et la plume qui griffe.
Encre bleue, encore noire,
Tu lacères à vif
L’écran blanc de l’éternité.
Dans ta prunelle luit
Le feu des galaxies.
Ulule tout ton saoul,
Mon effraie de velours
Et broies ton noir, Hibou
Tu fais neiger la suie
Tapie dans la nuit blanche.
Ils ont assassiné le poète,
La nuit arrache son bandeau
Tempo criblé de plomb,
Son corps roule dans le ravin,
Sous les pierres les lézards se terrent,
La nuit s’étrangle dans la gorge d’un chat.
Une nuit plus noire que toutes,
Ils ont assassiné le poète
Jeune corps raidi à jamais
Mille grenades ont éclaté,
Un rouge gorge s’égosille
Sur une fleur d’oranger.
Le vent joue la cadence
Martelant les accords
Bourdon d’une guitare qui soudain se rompt.
La nuit chavire, nul écho
Qu’une rime où rôde la vie déroutée.
Federico,
Es-tu ce dormeur sans sommeil
Aux paupières de terre,
Somnambule sous la lune glacée ?
Authentiquement déchirés
Aux genoux des filles,
Bas résille des temps démaillés,
Les jeans sont troués
Par tout le corps, par tous les pores,
Petits trous pour respirer.
Jean effilochés, rapiécés,
Mue de lézards défraichie,
Usée. jusqu’à la trame,
Jean, quel chagrin XXL
Traînes-tu dans tes guêtres ?
Corps sanglé dans un haillon
Qui s’affiche teigne destroye
Garçon manqué, bad boy.
Trame déglinguée jusqu’à l’âme,
Rescapée d’un concert punk piranhas
Dans une piscine javellisée.
Jean effiloché, décousu,
Seconde peau mise à nue
Aussi tailladée que la première
Jean déchiré, dernier cri.
Il se pourrait un jour peut-être
Qu’ayant laissé fenêtre ouverte,
Vous retrouviez mon corps gisant
Dans l’ombre froide et muette.
Sans doute une nuit de décembre,
Où nul ne se plaît aux cendres.
N’appelez pas une ambulance
Mais juste deux ou trois copains.
Emmenez-moi au cimetière marin
Là où sont ancrés les bateaux.
Au souffle du vent sauvage,
Mon linceul telle une voile
Se gonflera loin du rivage.
Dites une simple prière,
Que les vents ne soient pas contraires.
Vous dirais-je adieu, au revoir,
Je ne sais pas mais peu importe,
Que l’alizé au loin me porte…
Sois fort, sois fier, sois farouche
Toi le gitan, toi le manouche,
Rôdeur indompté de naissance,
Le vent te la joue en cadence
Jamais ton violon ne s’est tu
Il faudrait d’abord qu’ils te tuent
Tu sais à temps mettre les voiles
Sous le ciel haut, clouté d’étoiles.
Ton drapeau, c’est tout un poème,
Que ta voix fait flotter, si haut.
Sois fort, sois fier, sois farouche,
Toi l’exilé, toi le Manouche,
Ta guitare, impossible tempo
Cavale, cavale à tous les échos
Tes doigts en guise de chevaux
Entre cantate et flamenco.
Ton drapeau, c’est tout un poème,
Que ta voix fait flotter, si haut.
Ton chant brave la terre entière
Et nous met le cœur à l’envers,
Dans le tourbillon des crinières.
Mille grelots bruissent dans l’air
Tintés d’un rire au long sanglot.
J’ai la chance, aujourd’hui, d’accueillir une poète de plus pour une très belle famille sur mon blog. Elle a son propre blog https://www.michellegrenierpoete.com/
Quelques précisions : Michèle Grenier, poétesse bien connue et qui vit dans la Drôme ( voir son site intitulé ''POÉMIENNE'' ) est auteure de fables et de paroles de chansons; elle a édité plusieurs recueils de poésie et obtenu de nombreux prix…. J’espère que vous lui réservez un très bon accueil ! JD
Je suis venue dans le vent nu
à pas de biche et de buis
emmitouflée de brume
et zélée par le vent
le cœur cognant allègrement.
Dans le vent nu je suis venue,
à pas de bruyère et de menthe
tissant les feuilles qui enchantent
les haut bois des forêts.
Venue vers toi du fond des nues,
j’ai couru, enjambé les rus
haletant la saison féconde,
voleuse de chèvrefeuille
le vent m’a prise sur le fait.
Mais le plus beau de mes larcins,
ce sont tes yeux, lunes vivantes.
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...