Que serait
La noirceur des nuits
Sans la tendre beauté
De l’éclosion de l’aube.
Que seraient
La pluie et les temps chagrins
Sans le soleil,
Rayonnant,
Après.
Que seraient
La fleur sans le regard
Et ton coeur et le mien
Sans amour partagé ?
© Gérard Gautier
Mai 2004
Extrait du recueil « Je suis une île » aux éditions L'Echarpe
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Tu es d’une île
Où les étoiles s’embrasent
Au moindre vent solaire
Tandis que sous la lune
Glissent
Des poissons roses
Tu es celui qui a vu
Les femmes demi-nues
Se baigner dans la rivière de l’autre
Tu es celui qui danse
Avec la Reine Erzulie
La faisant tournoyer
Jusqu’au bout de ton désir
Tu es celui qui marche nu
Dans la poussière
Suivant le fil ténu
De ta respiration
Mais quand tu refermes la porte
Sur l’incandescence du jour
Tu marches sur la mer.
© Denise Bernhardt
Extrait du recueil « La face double du rêve » écrit à deux plumes par Denise Bernhardt et Yves Romel Toussaint. Aux éditions Le Vert-Galant.
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Au lendemain du gros orage,
A peine le jour revenu,
La brume monte du vallon,
Inexorablement rampante.
L’arbre esseulé s’y perd, s’y noie,
Epave engloutie corps et biens
Après un ultime SOS.
Pourquoi n’avait-il pas des jambes
En lieu et place de racines ?
Il eût gagné la terre ferme,
Donné l’alarme aux arbres frères…
Sa seule issue est en hauteur
Vers un souffle qui le mette en marche.
© Luce Péclard
Extrait du recueil « Le Feuil », aux Editions du Madrier
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Les soleils du dimanche soir
peinent à réchauffer les mômes
Demain ce sera la romance grise
qui les reprendra sans façons
pour les traîner dans les tourbières
d’un Eden de menue monnaie
Derrière des murs de langueur
si peu conçus pour l’espérance
les gamins muets ses désolent
des lendemains privés d’enfance
° ° °
Les soleils du dimanche soir
parlent d’hiver sans retenue
Rien qui vienne habiller l’ardoise
des maisons tristes du faubourg
rien pour combler les dérobades
du peu d’amour dans les cartables
Ce sera lundi pour longtemps
©Pierre Guérande
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© David Chomier
Extrait du nouveau recueil de David Chomier : Vivons à Mort
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Poème reçu de Gérard Gautier
La Paix ?
C’est quand le cœur est sans orage
Serein comme un beau ciel d’été
Et l’esprit sans le moindre ombrage
Loin de toute animosité.
C’est quand l’ego n’a pas pour maître
L’orgueil dans toute sa splendeur,
En sachant toujours reconnaître
Qu’il est quelquefois dans l’erreur.
C’est accepter la différence
De qui n’est pas semblable à nous
Dont la parole ou le silence
Peuvent avoir des élans fous.
C’est savoir estimer les autres
Pour ce qu’ils offrent ici-bas
Sans chercher à se faire apôtres
Pour tout ce, qu’hélas, ils n’ont pas !
C’est vouloir malgré la tempête
Boire à la source du pardon
Et ne pas, comme c’est trop bête,
Surenchérir, haussant le ton.
C’est ne pas briguer la richesse
Ou le pouvoir de son voisin
Mais plutôt croire avec sagesse
« Qu’avoir » a le parfum du vain.
C’est partager malgré la peine
Ce que l’on a, même si peu,
Et briser ainsi toute chaîne
D’un égoïsme sans aveu !
C’est respecter la moindre idée
Qui tend vers un monde meilleur
En l’ajoutant sur la portée
D’un chant d’amour comme une fleur…
C’est prohiber la moindre guerre
Avec cette conviction
Que toutes celles de naguère
N’ont offert que l’affliction !
C’est choisir d’avantager « L’ETRE »
Le vrai, l’authentique, avec foi,
Et renoncer à tout « PARAÎTRE »
Qui de nos jours prescrit sa loi !
C’est aussi de toute bagarre
Eviter le triste chemin
Où parfois notre âme s’égare
Dans le poing que devient la main !
C’est ouvrir du bonheur la porte
En souriant à l’ennemi
Et lui remettre ce qu’apporte
Ce qui chez lui n’est qu’endormi…
La Paix c’est tout ça, mon bonhomme,
C’est aussi simple que cela
Et quand tu « grandiras » en somme,
Elle te dira « Me Voilà ! »
Malgré ce qu’on pourra te dire
Vouloir sera toujours gagner.
Vouloir LA PAIX qui nous attire…
C’est du travail et l’enseigner !
© Johanne HAUBER-BIETH
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C’est l’heure bleue
Où se profile une étoile
A la porte du rêve,
Ciselant ma plume
De ses subtiles essences florales.
Déroulant le fil de vie
Elle ramène au coeur de son filet
Les mots en dissidence,
Fusion des symboles
Fertilisés du miel philosophal,
Germe de création.
A l’heure bleue matinale
Que sourde la source de la liberté,
Qu’une brise nouvelle y enracine
Les fragiles graines du blé de l’espérance.
©Nicole Portay
Extrait du recueil : Les racines du miel - Editions les Poètes français
Nicole Portay a été honorée de la distinction d’Ambassadeur de la Paix.
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Vue sur les kiosques des allées du Président-Roosevelt. 1952. Jean Dieuzaide - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 47Fi313.
La lumière baisse, faible à reflet, elle n’est plus faite que de petits yeux aveugles. Le froid transpire de ces prunelles muettes collées aux vitres. La lumière baisse, le froid se perd en brumes ; l’eau court la pente du carreau.
Lumière en larmes, vie de la vitre sous l’eau-forte d’un regard.
Feuilles en tas, bois coupés, le réel déposé. Vient l’hiver qui efface, d’un trait de pluie, d’un trait de neige. Vient l’hiver qui retranche et pièce à pièce déconstruit le jour.
Ligne floue, l’œil ânonne son alphabet, mot à mot de l’hiver et pièce à pièce construit le silence.
©Béatrice Pailler
Extraits d’EAU-FORTE
Revue en ligne le Capital des Mots
http://www.le-capital-des-mots.fr/2018/11/le-capital-des-mots-beatrice-pailler.html
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Ellen Renneboog©
©Ellen Renneboog
Extrait du recueil « Heure bleue » chez POETIKAT
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