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14 août 2024 3 14 /08 /août /2024 06:56


 

 

 

Traduction de Béatrice Gaudy
 
©Béatrice GAUDY                                
 
 

 

 

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13 août 2024 2 13 /08 /août /2024 07:10

 

Le poème fait partie d’un recueil paru en roumain, ce mois-ci (juillet), à Cluj, sous le nom de Praguri (Seuils), à la maison d'édition Casa Cărții de Știință.

 

 

Je me faufile hors du sommeil pareille
à l'esprit du matin en train de quitter les ténèbres.
Il n’y a pas de chemins, pas de voies tracées.
L’écho du rêve continue de troubler le miroir
et moi, je me réveille
le goût de la parole interdite
cachée comme une proscrite
au coin même de ma bouche.

Je l’essuie à la main, comme si j’essuyais
la salive d’un corps impuissant.
Il n'en restera plus aucune trace.
Juste un masque déchiré.
Et un autre jour, le même masque.
Juste ça.


© Elina Adam                                                                                   
 
 

 

 

 

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12 août 2024 1 12 /08 /août /2024 06:42

 © PHOTOPQR/LE TELEGRAMME

 

 

Au vent de galerne
                Claque le Gwenn-ha-Du

 

Bonjour Bretons et Gallos,
 
Dites moi pourquoi avez-vous choisi neuf rayures horizontales (cinq noires et quatre blanches) brisées près du mât d’un rectangle d’hermine ?
 
Il se dit du côté de Landerneau que les ducs de Bretagne sont des cadets des comtes de Dreux. En effet, c’est à l’occasion d’un mariage avec Damoiselle Alix de Thouars que l’hermine arriva en Bretagne.
Le carnassier au poil blanc immaculé apporta en Bretagne innocence et pureté. Tout un programme !
 
Alors me direz vous :
Où sont les fourrures d’hermine caressant les jolis minois et les camails des vénérables ecclésiastiques ?
Qu’en est-il à présent du blanc et de l’association avec du noir, couleurs à part entière ?
 
Le blanc reste la voie du Sage, de la prudence et de la pureté. C’est la charnière du visible et de  l’invisible. Le blanc prend naissance à l’Est dans la clarté de l’aube et vient finir sa course à l’Ouest sur les rivages maritimes où toutes les couleurs du jour s’évanouissent au profit de la nuit.
 
Quant au noir, c’est la contre - couleur du blanc.
Il se situe, comme le blanc, aux deux extrémités de la gamme chromatique.
Placé sur l’axe Nord - Sud, le noir exprime la chute, la mort du soleil, le silence éternel.
Il est aussi les eaux profondes, les abysses de la grande obscurité gestatrice, le grand réservoir de vie latente où vivent les déesses - mères de la fertilité.
 
Aujourd’hui, le vent hurle sur la presqu’île de Crozon et le drapeau flotte sous les embruns.
 
Entendez vous le biniou sous la hampe du Gwen-ha-Du ?
 
Il s’égaye de bleu, de rouge et de jaune : les couleurs de la VIE.

 

©Roland Souchon                     

le 1er août 2024
 www.rolandsouchon.com

 
 

 

 

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10 août 2024 6 10 /08 /août /2024 08:25

Ragnarök, recueil de Dana Shishmanian, 94 pages, éditions L’Harmattan, coll. Accent Tonique, avril 2024, Paris, ISBN : 978-2-336-45748-2

 

         Souffrance d’une poétesse face aux mondes d’injustices, de trahisons, d’indifférences, meurtres et conspirations. Voilà ce que suggère dans un premier temps ce brûlot.

         Dana  Shishmanian, que l’on connaît par ailleurs pour sa courtoisie et son ouverture d’esprit en son site littéraire Francopolis - Francosemailles, monte ici au créneau, fustige les crimes actuels et ceux de l’Histoire, se hérisse, scande sa prose à la verticale, implore Dieu et les dieux. On est dans un indicible Guernica, dans un Cri de Munch, dans un bouleversement des perspectives, des consciences et des cœurs. Comme le dit l’autrice, le poète (…) devient un apprenti chaman aspirant à la maîtrise des éléments et du vol par-dessus les nuages.

         C’est à coup de mots, de verbes endiablés, de mises à la ligne surprenantes, de rythmes, de répétitions voulues et dénudées de toute ponctuation, d’incandescences, d’images au goût de sang et de sueur que l’écrivaine exprime sa révolte envers tout système de pouvoir et de cruauté, qu’il soit communiste, capitaliste, théocratique ou même anarchiste. Elle va plus loin dans sa quête : je crois que le politiquement correct déconstruit l’humain et ronge les démocraties tel un ver empoisonné, ce dont les dictatures profitent pour faire de la tradition un nouveau dogme totalitaire.

         On est cependant loin d’une démonstration politique, sociologique ou philosophique. Ces mots sont ceux d’un pinceau jeté sur la toile, brûlants d’un feu tout à la fois intérieur, instinctif et profond.

         Dans la deuxième partie de ce livre, Shishmanian fait place à une écriture davantage onirique, évoquant Ragnarök, bataille finale dans la mythologie germanique et, en quelque sorte crépuscule des dieux. Ah, chaman, quand tu nous tiens !

         Qu’en est-il d’une solution, d’une issue pour notre triste humanité, peut-être ? Je crois que la beauté ne sauvera pas le monde mais, qu’alliée à la vérité, elle peut aider quelques âmes à se sauver du monde.

         Mais s’il lit attentivement cette jetée de braises jusqu’à la fin, le lecteur survivant trouvera, malgré tout, des signes d’espérance dans l’un des ultimes textes, Une larme d’amour :

 

Croire jusqu’à la trame

et jusqu’à la déchirure de la trame

et au-delà de la désolation et du désarroi (…)

sans point d’appui dans l’abîme

juste une larme vive toujours brûlante

luisant dans le noir – une larme d’amour

inextinguible

 

         Oui !


 
©Claude Luezior

      
 
 
 

 

 


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10 août 2024 6 10 /08 /août /2024 06:33

Vénus par Sandro Botticelli en 1485


 
                   Visage qui es-tu ?
 Dans la lumière matricielle , lier, délier l'infinitude de l'invisible avec les mots de l'envers, ceux qui se déploient  quand les ourlets sont décousus, mots de l'endroit ceux qui tentent encore, mots réverbères, mots calice pour offertoire interdit donc dit, mots tissés dans les murs du silence, comme ceux du labyrinthe de Dédale, murs aveugles avec l'ambiguïté de cent chemins qui se rompent, s'entrecroisent mais d'où  l'on ne revient pas sauf à casser le fil d'Ariane.
 
                   Visage aux mots entrelacés, mots foudre.
 
                   Visage, je te connais, ne te connais pas, te reconnais, Visage venu, revenu qui êtes-vous ? toi, vous qui habitez précisément là où on n'habite pas ?
 
                   Visage des soirs où l'homme est nu dans sa grande déchirure.
                   Visage qui tire l'aube de la nuit comme la femme tire l'eau du puits à Samarie
                   Visage, ton visage, votre visage, lié délié, relié dans l'épaisseur  des murs de vent, visage couturé,
 
                   Visage, votre visage né d'une histoire qui porte encore le sel des antiques marées, visage qui s'origine en créant dans le souffle-soufre de la page avant que temps ne s'efface et t'efface,
 
                   Visage inscrit dans la sinuosité de la chair, visage, vôtre, mien, hiéroglyphes sur le chemin où il n'y a pas de chemin.
 
                   Tourbillon, valse lente à l'envers, à l'endroit qui taille les corps jusqu'à la moelle, pas de deux sans pas.
 
                   Visage, il neige sur la lisière de votre hanche, le grésil a froid.
 
                   La licorne a sauté par la fenêtre.

 

©Nicole Hardouin
     
 
 

 

 

 

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9 août 2024 5 09 /08 /août /2024 06:48

Archive photo Le DL /B.M.

 

                                                                               À Jean-Joseph Chevalier,
                                                                               peintre et sculpteur


                                                    Chaque dimanche ailé d’avril
                                                         la cloche incertaine du bourg
                                                         les voix des jeunes châtelaines
                                                         chantaient l’antienne des garrigues
                                                         laissée pour morte avant saison
                                                         mais revenant docile et calme
                                                         nimbée de ses blasons rustiques
                                                   L’impatience des vignes vierges
                                                          les enfourchements d’aubépine
                                                          le pré carré des sauges pourpre
                                                          longue et plurielle acclamation
                                                          s’étiraient au long des masures
                                                          loin des riches gentilhommières
                                                          et des vergers de bon aloi.
                                                  Chaque dimanche ailé d’avril
                                                          semait comme un déni d’alpage
                                                          un tendre refus d’ailleurs
                                                          avant l’ancienne migration
                                                          vers une estive hospitalière
                                                          prête à chasser les réticences
                                                          des troupeaux et des chevriers
                                                    Demain la grande solitude
                                                          attend les marcheurs du printemps
                                                          vieux coutumiers de l’herbe fraîche
                                                          pour la croisade vers les cimes
                                                          avec les grelots titubants
                                                          de leurs moutonnants pélerins
                      faisant d’un autre Compostelle
                                                                                  une promesse d’infini  

 

©Pierre Guérande                  
 
 

 

 

 

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8 août 2024 4 08 /08 /août /2024 06:51


 

 


Étrange douleur de l’amour
qui serre, puis brise le cœur
Jeunes fougères aux pousses tendres
nées de la douceur de mai
écrasées sous mes pieds

Sur le sentier au bord du volcan
la liberté sent le soufre
Soulevée par le vent
la feuille montre ses dessous
nervures délicates
vertes et soyeuses
réseau de veines qui court au cœur
couleur indicible
de douceur tendre et vive

L’amour se cache là et ne dit plus rien
Parfois glisse son ombre
Pour le trouver, pourquoi le chercher  
c’est lui qui choisit, un jour, une nuit
s’il veut bien  

©  Bernard Delpech                                               

 

 

 

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7 août 2024 3 07 /08 /août /2024 06:44
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6 août 2024 2 06 /08 /août /2024 14:05

 

Né en Mai 1945 dans une famille qui comptait, un critique d’art, un violoncelliste et un sculpteur, ce n’est qu’après plusieurs voyages en Italie au moment de l’adolescence que s’est révélé une attirance marquée pour la sculpture. Quelques œuvres existent encore de cette période, mais des études d’ingénieurs, une vie professionnelle dense et une vie de famille bien remplie ont mis entre parenthèses cette passion. À la sortie de la vie professionnelle, la sculpture est naturellement venue reprendre sa place. Il aura fallu cinq ans de cours, pour s’initier aux techniques, à l’anatomie d’après modèles vivants et une pratique quotidienne, avant d’oser sortir du cocon de l’atelier et de ressentir le besoin du regard des autres

 

L’œuvre, au-delà de son aspect esthétique se doit de livrer un message, une réflexion. Qui suis-je ? Ses sculptures personnelles et singulières expriment le vide, l’absence, le mystère sous-jacent. Etienne Fatras, joue avec l’évidement, la résonnance et l’équilibre de la ligne recherchant son écho, les portes ou les niches de lumière. L’épure donne de la densité, réveille l’essentiel, le volume s’intensifie. Le mystère est toujours omniprésent chez Etienne Fatras, nous pourrions y déceler toute l’énigme d’une brumeuse soirée vénitienne, Arlequin danse autour de nos consciences, la vie est une comédie masquée. Qui se cache derrière cette expression figée où seul ne peut briller que le secret d’un regard ? Etienne Fatras, c’est aussi un peu l’âme d’un poète qui transforme la terre, qui patine la vie, seul dans son atelier, porté par l’élévation des musiques sacrées, chants orthodoxes ou grégoriens. Ici à cet instant précis, l’âme se fait monacale et s’abîme dans le travail comme dans une prière universelle ! Et si ce philosophe d’argile dans sa contemplation était symbolisé par « Le doute » ou par cette « Renommée » de glaise où l’esprit est confronté à l’Amour ? Oui, sans cesse Etienne Fatras soulève le questionnement. Sorte d’alchimiste de la création Etienne Fatras tente une métamorphose de la vie, caresse l’énigme du temps. Pygmalion n’est pas loin ! Pour notre ami, la sculpture est un acte d’amour, un reliance avec la vie. Pour lui, sculpter c’est révéler la puissance d’un vide et composer avec une absence. Finalement, Etienne Fatras est un sculpteur qui se fait parfois le médiateur de la parole. Il est celui, à sa manière, qui prélude le futur et œuvre sur la matière du monde de demain.

 Michel Bénard Lauréat de l’Académie française Poéta Honoris Causa,

 Société des poètes Français

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6 août 2024 2 06 /08 /août /2024 06:41

Edouard Manet - Olympia

 


Appel sans mots dits
Gestes expressifs à deviner
Sous un regard indifférent
Nudité à même la peau
La marque du songe en offrande
Et l’intemporalité du corps alité
Appel sous ses lèvres closes
L’odeur suave et sereine de la saveur
Sur un coussin à la fois ferme et souple
Le mouvement sans suite jusqu’à l’extase   

©Gérard Leyzieux                              
 
 

 

 

 

 

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