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24 juillet 2023 1 24 /07 /juillet /2023 06:31

Illustration : Serge Lascar

 


Pris au ciel de ma vie
J’ai suivi une étoile
Filante
Incandescente
Une étoile étincelle
Cruelle
Artificielle.
Ai déployé mes ailes
Via le grâce promise
Conquise, alanguie.
 
Faim de suc et de fruits.
J’ai poursuivi l’étoile
Filante
Incandescente
Astre surnaturel
Artificiel
Fille de lune, de nuit.
 
Puis le jour a jailli.
Finis les rêves de balades
Les lèvres rouges, acidulées
Ingrate destinée
Aphrodite a muté
En une amère marmelade.
Pris au fiel de mes jours
Poèmes et discours
Me suis brûlé les ailes sur l’écorce d’un fruit.

 

 ©Serge Lascar

Nouveaux Cahiers de Poésie              
 
 
 

 

 

 

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23 juillet 2023 7 23 /07 /juillet /2023 06:52

Suite 27 & 28 des « Fatrasies à Reims » - Etienne Fratras

 

©Etienne Fatras                        
 
 
 

 

 

 


 
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21 juillet 2023 5 21 /07 /juillet /2023 14:22



 
Je restais près du Gange à regarder les pèlerins aller et venir
Depuis les rues et les ruelles de la ville et du pays indien tout entier,
Je restais sur les ghâts, et les voyais s'approcher, chacun à son rythme
Depuis les rues des plaines, la jungle et le désert de sable chaud.
 
Issus de toutes les races, de toutes les tribus et de
toutes les castes, ils se dirigeaient vers le fleuve,
Venant de toutes les régions d'Asie et certains de l'Ouest lointain,
Et là, au bord du Gange, je regardais sous les rayons brûlants
Du soleil de l'Inde, des rois et des mendiants, capables
                                           du pire comme du meilleur.
 
Et là ! Je vis le jacquer aveugle rangé du côté du Rajah ;
Chacun se tenait, jugé non par le rang ou le pouvoir,
                                         mais par ses actes et ses choix,
Tous les hommes arrivaient chargés de leurs péchés,
                                          jusqu'aux berges du Gange
Pour y baigner dans ses saintes eaux leurs prières et celles
                                                             de leurs frères.
 
Sur les marches des ghâts je les vis issus des tribus de l'homme,
Sortis des villes et de la jungle, et des déserts de l'Est.
Coiffés d'un turban rouge ou d'un turban blanc, à mesure
                                                           que le flot coulait
Je les contemplais chacun en harmonie avec son frère,
                                  du plus important au plus modeste.
 
Les temples de grès se reflétaient malgré la brume lourde de chaleur,
La rivière miroitait à la manière des lames luisantes de l'Orient.
Quittant le ghât les pèlerins allèrent à la rencontre du fleuve sacré.
Je vis le Rajah sur son palanquin, et le prêtre dans son ombre.
 

©CLARK ASHTON SMITH, traduit par ©PIERRE MIRONER                  
 
 

 

 

 

 

 

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21 juillet 2023 5 21 /07 /juillet /2023 06:41

" Maintenir le cap vers l’incontournable "

 

 

Foule âgée prête à l’avancée sans reculer
Piétiner les déchets évadés des croisées débridées
Maintenir le cap vers l’incontournable
Et satisfaire aux mystères des chants solidaires
L’air mélodieux du son face à l’atmosphère délétère environnante
Soulagée la promenade se mue en déferlement
Et offre forcément toutes sortes de bouleversements

©Gérard Leyzieux              
 

 
 
 

 

 

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20 juillet 2023 4 20 /07 /juillet /2023 06:59

Le jour s'assombrit
Perd de ses couleurs pastel ,
Lorsque le soleil s'est enfui
Le coton est dur à ramasser à la pelle
Et les aiguilles argentées plus faciles
À discerner dans ce foin désormais noir velours gracile .

La nuit s'illumine
Perd de ses couleurs marines ,
Lorsque le soleil se réinvite
Le coton aussi léger qu'une plume s'invite
En compagnie des étoiles spectatrices qu'on imagine
S'apprêter à monter sur scène derrière cette couverture sur marine *  **.

 

*Couverture sur marine : le ciel
**Sur marine : le fait que le ciel se trouve au dessus de l'océan .


 
© Mounia CHELOUAH                  
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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19 juillet 2023 3 19 /07 /juillet /2023 06:40

PHOTOGRAPHIE DE NASA, ESA, CSA, STScI

 

 

Je ne t’ai pas trouvé, je t’ai mal cherché
Derrière les nuages, au plus profond du ciel,
Dans des mots convenus, divin ou éternel,
De vains rabâchages en postures inutiles.
Tu étais déjà parti, ou jamais venu.
Prince du silence et de la solitude,
Voyageur immobile, ta maison est partout
Et nulle part.
Ton soleil nous inonde, et nous ne voyons rien.
Nous aimons les fables, et frissonner de peur.
Ma quête est bien finie,
Je suis empreint de toi, baigné de ton amour,
Tu es en toute chose pour qui sait regarder,
Et s’en remet à toi.
Tu es Celui qui est.
 
©  Bernard Delpech
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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18 juillet 2023 2 18 /07 /juillet /2023 06:30

 

                Peinture Bernard Capelle. Mise en musique par Juliette Pupier.

 

 
 
Deux oiseaux jolis
S'égosillaient pour
Me dire : - prends-moi.
Je suis le plus beau !
 
Je leur répondis :
- Dites Colibris, 
Allez donc ailleurs
Voir si j'y suis !
 
Les oiseaux jolis
Vite envolés
Vite revenus :
- C’est toi. On t’a vue !
 
©Chantal Capelle.
Poème extrait de l’album « Historiettes et Chansonnettes ». 2019
                         
 
 
 
 
 
 
 
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17 juillet 2023 1 17 /07 /juillet /2023 06:41

 


Cultivé ?
À l’évidence, oui, bien entendu.
Mais pas trop.
Juste assez pour tâter le terrain
en faisant preuve d’un discernement sortant
des sentiers battus,
si possible en évitant de se planter
et devenir en quelque sorte
la version sous-titrée
de l’arroseur arrosé.
Bref, pas question de végéter.
La mission est simple et consiste
à labourer les champs dont l’esprit créatif
nous a fourni la clef.
Bien entendu, celui de notre vision
devra récolter au préalable assez d’images
qui, une fois fructifiées,
en général finissent souvent par mûrir.
Quoi qu’il en soit,
suivez mes conseils à la lettre
et on vous entendra bientôt clamer haut et fort
« Le tour est joué ! ».
 
©Michel Duprez                                    
 
 
 
 
 
 
 
 

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16 juillet 2023 7 16 /07 /juillet /2023 06:29

5 sens éditions, Rue de la Cité 1 - 1204 Genève , Suisse, 2023.

 

L’exil et l’identité sont des motifs récurrents dans l’œuvre de Denis Emorine,  en poésie, prose, théâtre.Ils reviennent dans ses deux romans,La mort en berne et Identités brisées, focalisés sur une errance sentimentale embrouillée qui entraîne le personnage principal, l’écrivain Dominique Valarcher, à se culpabiliser.

La trame narrative du premier roman se prolonge dans le deuxième : mari dévoué depuis longtemps à sa femme Laetitia qu’il aime, il tombe amoureux - sans le  révéler à la jeune fille -d’une étudiante hongroise, Nóra, qui fait un master sur son œuvre. Pour avoir le temps d’y réfléchir, il se réfugie dans la résidence secondaire de ses amis italiens, dans le sud de la France.

La structure romanesque tripartite, L’Exil, Fatalités, Fractures, annonce une fracturation existentielle. En effet, Dominique ressent la contradiction entre son côté latin et l’atavisme slave, russe, très éloigné,par les aïeuls de sa mère.Il semble partagé entre l’Ouest et l’Est, entre l’amour de sa femme et l’attraction exercée sur lui par tout ce qui vient de l’Est, la grande culture russe et la  femme slave aussi. À cela s’ajoute un secret de famille qui le bouleverse depuis son enfance : le premier mari de sa mère, un juif polonais, mort très jeune pendant la guerre dans un camp d’extermination. C’est pourquoi l’une de ses obsessions est la mort. On comprend ainsi son déchirement entre l’amour de sa femme à l’Ouest et le souffle de la mort qui le hante, de l’Est.

L’ amour  pour la jeune hongroise Nóra le trouble à tel point qu’il prend la fuite, disparaît de chez lui sans aucune explication pour sa femme Laetitia, qui connaît son côté slave déconcertant. Elle l’aime follement,sa disparition la met en proie à une souffrance affreuse. Elle ne connaît pas les raisons de sa fuite, se culpabilise et comprend qu’elle ne pourrait pas vivre sans lui. Pianiste,  ayant renoncé à une carrière d’artiste, elle ne joue que pour son mari, dans l’ intimité, disposée à  satisfaire ses fantasmes par amour.

La jeune étudiante Nóra l’aime aussi et s’inquiète de ne pas avoir de ses nouvelles, car elle veut venir en France, le rencontrer, présenter une communication sur son œuvre lors d’une conférence internationale.

Exilé par sa volonté, Dominique coupe toute communication avec les deux femmes, rendu à la solitude, en proie à la souffrance et à ses cauchemars. Il comprend qu’il n’est pas un séducteur, qu’il aime sa femme  et qu’il ne pourrait longtemps se passer d’elle et la faire souffrir. Déchiré entre plusieurs identités et entre deux amours, le personnage ne sait pas comment s’en tirer.Si la question amoureuse sera résolue à la fin, celle de l’identité brisée restera toute la vie comme une blessure que ni thérapie, ni amour ne guérissent. Il y a toujours un conflit entre l’identité première, héritée de sa famille, et l’identité acquise par l’écrivain dans sa vie, entre identité et altérité.

Le romancier organise son récit selon la technique du contrepoint, avec un narrateur hétérodiégétique qui suit les troubles des trois personnages alternant les plans. Il dévoile ainsi la psychologie féminine et masculine, celle de l’écrivain piégé entre deux femmes et sa création en cours de traduction en italien. Son isolement est brisé par l’intervention de son éditeur. Il renonce alors au mutisme, reprend le contact téléphonique avec sa femme, lui déclarant son amour, la rassurant de son retour, mais sans renoncer à rencontrer Nóra à Nice, lors de sa conférence, à passer quelques jours avec elle.

Au premier plan du récit est Dominique, ses cauchemars terribles dûs à la hantise de la mort, de la guerre avec ses horreurs et la souffrance de sa mère, auxquels se mêle le complexe oedipien, l’amour obsessif pour sa mère. Aucune thérapie ne parvient à l’en délivrer, seul l’amour pour sa femme à le faire oublier parfois.

Le roman s’achève par un poème d’amour adressé par Dominique à sa femme, ce qui suggère la manière dont l’écrivain résout son conflit intérieur.

Identités brisées est un roman agréable à la lecture, témoignant des obsessions de son auteur que l’on découvre par des motifs récurrents dans toute son œuvre.  

©Sonia Elvireanu                 
 
   


 
 
 

 

 

 

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15 juillet 2023 6 15 /07 /juillet /2023 06:27

Dessin reproduit dans mon recueil Plein cintre d’arc-en-ciel.

Collection privée.


Dessin : © Monique Thomassettie
 
 
 
Parfois, le soir avant de fermer mes volets, je me dis que chaque être derrière sa fenêtre éclairée est ami parce que je le considère comme tel. La ville alors me devient plus accessible, et ma solitude abolie grâce à ce sentiment, cet élan contemplatif, ce désir communiant.
Mais ceux qui n'ont pas de fenêtre derrière laquelle se réchauffer ?

Il me revient ici l'errance d'une vieille femme croisée un hiver dans la rue, il y a longtemps. Elle était terriblement voûtée et seule, avait l'air perdue. Avait-elle conscience de son état ? Elle s'arrêtait devant les fenêtres illuminées des bistrots, y plongeait son regard comme pour chauffer son pauvre cœur. Je n'avais pas écouté le mien qui me disait de l'inviter dans un des cafés devant une boisson réconfortante, tant ce soir-là je me sentais moi aussi abandonnée et tant je craignais de me reconnaître dans son image.

Aujourd'hui, la regardant dans ma mémoire, je reconnais ma solitude. Mais avec quelques nuances. S'il est des remèdes à la solitude sociale, la solitude artiste est incurable car elle est condition créative même au sein de la plus généreuse reconnaissance. Et, surtout, en ce qui me concerne, condition prophétique, laquelle reste, je le crains, incomprise.
 
 
1999. Extrait de mon roman LA PORTÉE D’EXIL (page 46)
(Éditions LUX 2001)

 

©Monique Thomassettie
     
 
 
 
 
 
           
 
         
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