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11 mai 2016 3 11 /05 /mai /2016 06:47
En marge des terres – Michel Bénard
 
 
 
 
En marge des terres,
Juste à la pointe extrême
De la longue passerelle de bois
Enjambant la mangrove,
Fadiouth…l’île aux coquillages,
Où stèles et blanches croix
Sont réunies au même jardin de l’éternel.
Crucifix et croissants entonnent
Une prière commune et similaire,
Destinée au seul et unique « dieu » de l’univers.
Prêtre et imam palabrent
Sous l’arbre aux nasses.
Fadiouth… l’île aux coquillages, 
A su effacer la frontière des religions
Pour laisser seulement s’élever
La parole des sages calligraphiée
Dans la Tora, la Bible et le Coran.
 
©Michel Bénard.  


 

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10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 06:34
Toi ma Cinquième Saison - Ode
Photo : « Ma Cinquième Saison au Fleuve » Ode 2005©
 

 

Douleur et joie d'aimer, noyer ma soif
Aux éternelles fontaines de tes jardins

Fontaines de symboles et de fables
Fontaines aux fleurs qui s'éveillent

Tiens les portes ouvertes de ton paysage
Dans tes bassins j'y tremperai mes pieds

Ouvre le portail de ta grande maison
À ta table je ferai honneur au repas offert

Orne ta couche de draps de tissu fin
Mets au chevet les aromates de ton pays
Fais brûler les encens les plus précieux
Et que ton amour me dénude
Et que ta caresse me vête

Que ton cœur contre le mien délire
Qu'à mes eaux il éteigne son feu
En cette grande nuit blanche des corps
Entourés de lune d'or et de bleu
Flot de la mer et rythme de la flamme

Ô toi ! Ma cinquième saison
Ma rafale de sable, mon reflux de vagues
Mon intemporel au levier des amours sans âges
Mon précieux amour, mon infinie tendresse
Mon oiseau fou, mes murmures, mes silences, mes cris
 
Ode©
 

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9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 06:53
L’orgueil – Jean Dornac
Hendrick van Cleve
 
 
 
Je suis l’orgueil
Je te fais croire ce que je veux
Pourvu que je te flatte
En te faisant croire
Que tu es dieu…
 
Je sais dessiner
Dans ton cœur et ton esprit
Les plus folles illusions
Oui, déjà, tu crois
Dominer le monde !
Au son de ta voix
Tu espères propager
Tes maléfiques ondes…
 
Du haut de ton insignifiance
Tu juges les autres humains
Telles des quantités négligeables
Des êtres frustes et malléables
De tout petits rien pouilleux…
 
Ah petit homme !
Tu n ‘es jamais
Que mon pantin
Je fais ce que je veux
De ta misérable personne
Tu crois tout maîtriser
Mais ouvre enfin tes yeux
Tu es juste manipulé !
 
Mon art, mon plus grand
Est de t’amener à la haine
De tous ceux qui pourraient
Sait-on jamais, vouloir t’égaler
Je te rends capable de les tuer !
 
La subtilité de mon ingénieuse
Perversité quotidienne
Est de te rendre détestable
Pour ceux qui pourraient t’aimer
Et par voie de conséquence
De développer en eux aussi
Une haine devenue mortelle
Afin qu’ils te réduisent en miettes…
 
Mon nom est Orgueil
De ta liberté tu peux faire le deuil
A jamais, tu m’appartiens
Ma plus grande victoire
Sera ta haine contre l’amour…
 
©Jean Dornac
Lyon, le 7 mai 2016 


 

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8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 06:34
Si je vous parle… - Salah Bekka
 
 
 
 
Si je vous parle d’amour
Qui protège souvent mes jours,
C’est faire de son langage
Le plus beau des messages
 
Et sans oublier les peines
Que je cède au vieux passé,
Elles ont quitté ma scène
Et classées comme laissées.
 
Si je vous parle des cœurs,
De leurs mots silencieux,
Ils composent cette ferveur
Qui nous rend amoureux,
 
Sans négliger les yeux
Qui conjuguent leurs langages,
Et sans l’oubli des cheveux
Qui se tâchent dans les âges.
 
Si je vous parle des rêves
Comme un poète malade,
Dès que son cœur lui fait grève,
Son esprit par en ballade,
 
Où il aligne dans des vers,
Des p’tits mots chargés de vie,
Pour en faire des repères,
Qui lui servent d’alibi.
 
Si je vous parle de tout
Pour nourrir chaque espoir,
C’est pouvoir quitter le trou,
Où s’enracine le noir.
 
©Salah BEKKA.
Auteur
Fleurs, Épines et Frissons…
Paru au : LES ÉDITIONS DU NET
92150 Suresnes France  


 

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7 mai 2016 6 07 /05 /mai /2016 06:50
Inspiration – Thierry Deschamps
Infographie © Thierry Deschamps
 


J'irai tremper ma plume
Dans la brume du matin
Où rosée d'amertume
Perle sur le chemin.
 
Et là,
 
À travers le brouillard de ce matin blafard
Je puiserai hagard aux sources du hasard
 
Une perle de folie ce sera ma récolte.
Des mots qui virevoltent,
Qui jaillissent tels torrents, d'images sans parole.
Déluge de couleurs délavées par le temps,
Cherchant à échapper aux sombres camisoles
De nuits trop noires, de rêves d'enfant.
Des mots qui se révoltent.
 
J'irai baigner ma plume
Dans les vapeurs d'éther
Où les pensées s'exhument
Et défient les cerbères
 
Et là,
 
À travers la lumière des flammes de l'enfer
J'arracherai la chair de pensées délétères
 
Une pluie d'étincelles ce sera mon obole.
Des mots qui caracolent,
Qui fusent dans le vent, emportés par l'éclair
Blasphème béni d'envies enchaînées par les ans,
Déferlant libérées du carcan des manières
De ces non-dits qui laissent un blanc.
Des mots qui se décollent.
 
J'irai planter ma plume
Juste au creux de la veine
Où l'esprit s'accoutume
Se libère de ses chaînes
 
Et là,
 
À travers le mirage d'un plaisir trop volage
Je dénouerai les pages de vérités sauvages.
 
Un esprit survolté ce sera mon supplice.
Des mots tellement factices,
Qui jouent à cache-cache me laissant pantelant
Insaisissables spectres dévoilant l'infini,
Enchantement maudit de rapides déferlants
Où se brisent à jamais les aubes de la vie.
Des mots qui s'évanouissent.
 
J'irai braver ma plume
Au temple de l'amour
Où le bonheur s'assume
En faim de non-retour
 
Et là,
 
À travers la sueur, les bouffées de bonheur
Je renierai la peur des communes erreurs.
 
Un cœur emprisonné sera ce qui me damne.
Des mots qui se proclament,
Qui emportent les sens au bout de la passion
Pétales de fleurs sauvages aux parfums enivrants,
Germes enchantés des affres de la passion
Qui dirigent la vie dans de nouveaux courants.
Des mots qui se déclament.

©Thierry Deschamps
 

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6 mai 2016 5 06 /05 /mai /2016 06:42
S’ils se croient… - Kacem Issad
 
 
 
 
S’ils se croient puissants, 
Je suis une citadelle.
S’ils se croient savants, 
Je suis une lumière.
S’ils se croient sages, 
Je suis un prophète.
S’ils se croient rusés, 
Je suis le malin.
La mort ?
C’est un jeu inégal
La vie ?
C’est une allée, une impasse
Et Dieu ?
Des points d’interrogation.
 
©Kacem Issad
 


 

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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 06:55
L’hurluberlu – Michèle Freud
 
 
 
 
Ernest est un homme distrait, extravagant, un peu foufou. On l’appelle l’hurluberlu. Hiver comme été, il porte une casquette en toile bleue, patinée par le temps et un vieux pantalon de golf à carreaux. Ses chaussettes sont rarement assorties et ses souliers ressemblent étrangement à ceux d’un clown. Il n’a jamais de montre, seuls quelques élastiques rouges et verts ornent son poignet. Il vit seul dans une maison tapissée de vigne vierge. Ses quatre pièces sont encombrées de pierres de toutes sortes, de vieilles racines, véritables sculptures naturelles aux silhouettes étranges, de bois flottés joliment polis par la mer. Son ami, qui vient le voir régulièrement, dort sur un matelas, entre des piles de livres qui montent jusqu’au plafond. Quant à la salle de séjour, c’est le royaume des coquillages, la Vallée des Merveilles ou l’imagination des visiteurs prend son envol vers des sphères inconnues, des continents inexplorés.
 
Au milieu d’une friche, paradis des insectes et des petits mammifères, se dresse une tour couverte de lierre, imposant monolithe de verdure, colonne vivante en hiver qui retentit du chant des oiseaux, heureux de picorer ces petits grains noirs qui s’offrent à eux.
 
Dans sa poche, Ernest a toujours un vieux carnet où sont notées des centaines de phrases. Chaque jour, il s’en offre quelques-unes, comme dessert, après son frugal repas. Voici la dernière : « Sur les pentes de l’Estérel, j’ai vu fleurir l’asphodèle, une fleur qui à elle seule, est un univers de beauté, de rêve et de tendresse. En la contemplant, mon cœur s’est enrichi de mille papillons blancs. » Sur le fil qu’il a tendu entre deux arbres, voltigent des carrés de tissus colorés où sont écrits des poèmes. Mais Ernest n’a pas tendu, comme Rimbaud, des cordes de clocher à clocher, des guirlandes de fenêtre à fenêtre, des chaînes d’or d’étoiles à étoiles, pour y danser. Pourtant il est prêt à grimper sur les cordes de la pluie, au-dessus des nuages, pour y voir le soleil.
 
Il apprécie la poésie, pourtant il n’en écrit pas, il s’emberlificote trop dans les mots. Mais l’essentiel est de poétiser se vie quotidienne. Alors Ernest fait éclater le présent, il en goûte les saveurs, les parfums et les sons. La beauté est pour lui l’unique chose précieuse et chaque fois qu’il découvre de nouvelles splendeurs, ses yeux se constellent d’étoiles…
 
©Michèle Freud


 

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4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 06:44
Saisons – Denise Bernhardt
Photo J.Dornac©
 
 
 
J’ai envie d’automne
De feuillages rouillés
De marrons luisants
Dans leurs bogues dorées.
J’ai envie d’étangs
Aux berges languissantes,
De cygnes orgueilleux
Poursuivant leur image
Jusqu’à l’aube naissante.
J’ai envie de toi
De ton parfum d’écorce
De tes mains de ta force
Et de baisers humides
Sur mes lèvres mouillées.

© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.




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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 06:43
Sibérie du cœur – Luce Péclard
 
 
 
 
Terre inhospitalière et dure,
Livrée au gel de tant d’hivers,
Chaque année immobilisée
Sous le fringant corset des glaces.
A peine un dégel au printemps,
Tout juste un élan pour renaître,
La force de briser l’étau
Et le temps de s’épanouir
Sous le jaillissement des sèves.
 
Ah ! Que le cœur alors éclate
En floraisons multipliées,
Et qu’il s’installe pour de bon
Dans un été perpétuel !  
 
 © Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier

 
 
 
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2 mai 2016 1 02 /05 /mai /2016 06:45
NOSTALGIE - Nancy Turnier-Férère
 
 
 
 
J’ai laissé ma belle patrie lointaine,
J’ai laissé mon triste amant en peine.
J’ai vu avec mélancolie les années s’écouler,
Que de larmes versées et d’espoirs dérobés.
 
Toi mon pays, je rêve de tes eaux limpides,
Tes légendes, ta beauté abstraite et fluide.
Ta brousse tropicale, ton folklore, tes images,
Tes jours ensorcelants et tes nuits sans nuage.
 
Toi mon amour, je pense à tes caprices rêveurs,
Tes délices, tes baisers et tes espoirs de bonheur.
Je rêve de ta peau d’ébène, de tes mains et de tes yeux.
Je te désire, te caresse, c’est ça que je veux.
 
Tout se dévoile comme de sublimes images.
Votre absence me peine, il me faut du courage.
Et à vous deux, je renouvelle que je vous adore.
De toi patrie, je me souviens même quand je dors.
 
Avec un tel amour, je prélude mon espoir.
Un beau jour naîtra le délice de vous revoir.
 
©Nancy Turnier-Férère
 



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