24 mai 2012
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http://randos-jp.skynetblogs.be/index-5.html
Il est des sots, dont la nature
Manœuvre mal et par excès,
C’en devient une forfaiture
Avec au bout sale, un procès !
Au point que la moindre des bourdes,
Leur fait par crainte réciter,
Des disculpes plus ou moins gourdes,
Pour s’aller voir décapiter !
Un Prince turc fort craint, dont la justice
Puisait souvent dans le suspect office
De ses humeurs, plus qu’en la loi,
Obligeant ses vassaux pour se tirer d’affaire
De se justifier par quelque mauvais braire,
Au point de mériter pis que la faute en soi :
N’en n’avait point la moindre idée !
Pour voler au secours de sa cour affidée,
Son Momos* suggéra, qu’elle n’en souffrît plus,
De pondérer l’enjeu : qu’aux mats moins de pendus.
« Dis-moi, que je comprenne et cela sans ambages,
En quoi quelque défens peut être pis que mal :
Pour réduire au palais d’inutiles dommages,
Gâchant moins mon pénal » !
« Ô roi, puis-je pousser mon avis hors-limite
Sans que pour ça,
Ton humeur ne me trouve une cure d’ermite… »
«… Y va sans crainte, y va » !
L’autre alors, contourne sa seigneurie,
Et lui pinçant la fesse ! Elle s’écrie :
« Quelle mouche te pique… » « Prince pardon,
J’ai cru dans le moment poussé par Cupidon,
Que cette croupe était de votre favorite… » !
Tenu par son serment d’un jour,
Non moins par la leçon fort bien décrite,
Il en retint le sens… puis applaudit la Cour.
© Claude Gauthier
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Claude Gauthier
23 mai 2012
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06:30
© Michel Bénard
Lorsque le noir d’encre
Révèle la voix du silence,
La musique du calame
Devient le plus beau
Chant de l’homme,
C’est la note sublime,
La ligne qui transcende la poésie,
Où grandit la prophétie,
Où s’embrase la beauté.
C’est la trace du cœur,
Le signe devenant visible
Sur un fond de ciel bleu.
C’est l’enluminure d’un souffle universel
Qui voudrait déposer sur le monde
Le voile de la connaissance.
Lorsque le noir d’encre
Dispense l’éclat de sa lumière,
C’est un fragment de parole sacrée
Réfugié au grain du parchemin.
© Michel Bénard.
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Michel Bénard
22 mai 2012
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06:24
© Henri Fantin-Latour
Tu m'aimes ou tu crois m'aimer
Toi le rêveur et de la femme l'amant
Tu veux ta tête poser
Là où ma rune est cachée
Entre mes Gardiens tant désirés
Je m'abandonne à ta rêverie
Je m'abandonne tout simplement
Je m'ouvre à toi, telle la mésange bleue, ses ailes
Je m'offre à toi sur l'autel
Des sacrifices délirants
Des anges tombés de Charybde en Scylla
Aux déités les plus anciennes
Nous participons des noces païennes
Les plus belles, les plus primitives
Dans la Beauté des Symboles Sacrés
Je suis la Fée du Soleil Couchant
Rituels nocturnes, envoûtements
Je t'appelle, ma voix tu entends
Je suis là, te sers mes appas
Mais n'oublie pas, je suis aussi la Wacca
Dans un tourbillon de caresses
De gestes d'amour et d'ivresses
Nous spiralons dans le Temps
En corps à corps subtils
Reliés par le Fil d'Argent
Soyons humbles, vivant ce Mystère
Car nous sommes de la Terre
Soyons nobles mon ami
Car nous émanons aussi des Étoiles
Baissons du Temple le voile
Aimons-nous !
Ode©
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Ode
21 mai 2012
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06:33
© Rubens - Adam et Eve
Ô chastes âmes
Outrées pour un peu de peau nue
Prêtes à dire de certaines femmes
Qu'elles appartiennent au trottoir
Pour seul motif qu'elles savent aimer
Ô chastes âmes
Si promptes à vous choquer
À invoquer le ciel
Pour protéger vos hypocrisies
Et montrer du doigt les pécheresses
Ô chastes âmes
Supposés remparts de la chasteté
Au nom d'un dieu adoré et prié
Farceur ingénu qui nous créa nus
Et nous combla d'adorables atours
Ô chastes âmes
Qui usez vos genoux dans les églises
Et la langue par trop de médisances
Vous m'amusez follement
Car vous blasphémez votre dieu
En maudissant les corps qui s'aiment...
Ô chastes âmes
Qui tenez pour sale
Ce que votre dieu a voulu
Vous ne savez que damner
Ceux qui honorent leur créateur
En aimant l’amour à la folie...
Qui donc, entre eux et vous
Fait honneur à Celui
Que vous dites vénérer ?
Vous qui maudissez
Ou eux qui aiment
Sans fard ni péroraison ?
© Jean Dornac
Paris, le 4 avril 2010
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Jean Dornac
20 mai 2012
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07:08
© Etienne Dinet
Ton regard chevauche le couchant
Fille des sables, du liseron et du vent
Je me noie dans tes bras longtemps
Dans l’éternité et les baisers sanglants
Et tu livres la nue offrande de tes cuisses
Attelé aux caresses je deviens géant
La douceur de tes mains protectrices
Tu m’emprisonnes et me réduis au néant
Aux seins sahariens de dunes neuves
Je brûle inextinguible d’un amour hyzien*
La fille de l’oasis se mire et s’abreuve
Dans l’eau de mes yeux, le regard nubien
Mon étreinte s’éteint en un faible soupir
Dans le silence de ta pose immobile
La beauté de ton corps m’emporte à mourir
Sous les palmiers d’où la pudeur s’exile
Amour oasien aux pensées vagabondes
Du grand soir lorsque somnole la raison
Un oued sans rivage un peintre qui inonde
La fille sur la toile, Dinet figeant son nom
© Abderrahmane Zakad
* Hyzia est un bel hymne à l’amour. Poème de Benguittoun écrit vers 1880 à la demande de Said pour Hyzia sa
cousine, une jeune fille de Sidi Khaled (Biskra).
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Abderrahmane Zakad
19 mai 2012
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07:09
© Poète dans la mansarde – Daumier
Je t'ai connu, poète
Tes mots étaient des îles
Tu en semais partout sur tous les océans
Des mots d'amour passion
Et de révolution
Des mots pour réveiller les consciences endormies
Pour dire Amis debout il est temps il est tard
Si tous les gars du monde
Tu nous tendais la main par-dessus les frontières
Tu nous offrais tes lignes où les mots impatients
Crevaient en grosses bulles sous l'encre de ta plume
Et s'en allaient voguer vers d'autres continents
Et tes vers étaient libres comme l'était ta vie
Tu créais de l'espoir comme d'autres font du pain
Et de ta foi en l'homme tu régalais chacun
En criant liberté au-dessus du tumulte
Si tu parlais de mort c'était pour dire la vie
Je t'ai connu, poète
Tes mots étaient des îles
Et tes îles de mots ont ricoché partout
De leurs doigts tachés d'encre d'autres les ont saisies
Pour chaque soir chaque nuit en noircir leurs lignes
Et les jeter à l'eau
Et je rêve à mon tour d'un archipel d'îles
Un chapelet de mots qui n'aurait pas de fin
Qui enserrerait le monde dont la seule folie
s'appellerait
Poésie
Ami, donne-moi la main.
© Annie Mullenbach-Nigay
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Annie Mullenbach
18 mai 2012
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06:37
http://monia2009.centerblog.net/7721-animaux-oiseaux-liberte-de-la-colombe
Tu es un cœur, un esprit
Respectueuse, tu honores
Pour toi seule, j’écris
Je ne suis pas encore mort.
Sous mes yeux ton image
Là-bas je t’ai bien connu
De moi, tu as fait un sage
A ta noblesse, suspendu.
Sous mes yeux ton paysage
De mains de maître dessiné
Dans ma mémoire ton passage
Tu as semé, éclairé le laminé.
En ton for, mes idéaux
Je souscris à ta lumière.
Mon seau, vide d’eau
Que faire d’une pierre ?
En ton sein mon espoir
J’aime ton nom féminin
Que faire pour te revoir
Détourner ce triste destin ?
Blessée, cible de la ruse
Tu trembles de partout
Les charlatans t’usent
Pourquoi autant de fous ?
Toi oui toi, douce liberté
Berceuse du sain bonheur
Tu es mon tout, ma fierté
Ton absence me fait peur.
Toi oui toi, belle liberté
Chemin d’espoir, de vérité
Seau et sabre de la dignité
Ne t’ai-je pas mérité ?
© Mouloudi Mustapha
01/05/2012
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Mouloudi Mustapha
17 mai 2012
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06:35
© Thierry Deschamps
Une ombre plane sur le monde
L'enserre d une brume nauséabonde
Voici venir la bête immonde
La haine et le mépris abondent
S'éveillent les anges de l'enfer
Ils jouent des faibles sans repères
Qui dans la jalousie s'enferrent
Quand haine et misère vont de paire
Leurs suppôts sont de grands acteurs
Face à un peuple dans la torpeur
Ils savent se faire tentateurs
Quand de la haine naît la peur
Ils désignent les boucs émissaires
À la vindicte populaire
L'étranger devient l'adversaire
La peur mène vite à la colère
Qu'importe aux dirigeants du monde
Que le malheur frappe à la ronde
Quand haine et violence grondent
Leur tirelire devient plus gironde…
~~*~~
© Thierry Deschamps
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Thierry Deschamps
16 mai 2012
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07:04
© Léon-Ernest Drivier
En ces temps de fin du monde
Bouillonnent à la surface
Des magmas de paroles
Des laves de mots
Alors que des fleuves de sang
Circulent sous le manteau.
L’homme n’est que fétu de paille
Dérivant au hasard des courants.
Un cadavre enfoui parmi des milliers
Sous les mausolées de l’horreur
Non, personne ne voulait
Etre inscrit dans l’histoire :
« Porté Disparu »
Sous l’épaisse poussière
Précédant le silence.
Non, personne, ne voulait
Avoir le premier rôle
Dans la dramaturgie du siècle.
Mais la terre en avait décidé autrement
Et depuis jour et nuit se mêle
La complainte des morts
Aux pleurs déchirants des vivants.
© Denise Bernhardt
2 Mars 2010
« Tremblements de Cœurs » avec YR Toussaint
Poème 12
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Denise Bernhardt
15 mai 2012
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06:47
© Eustache Le Sueur - Allégorie de la poésie
Poètes, ici-bas nous sommes
Lame de fond inépuisable.
Etions-nous tant baignés de nuit
Que nous affleurons en surface !
Un courant céleste nous porte,
Divine potentialité,
Et maintenant nous éclatons
Aux feux étoilés des possibles.
Nous avons l’opiniâtre élan
Du levain dans le pain d’espace,
Lente présence en communion
Avec l’esprit, le cœur et l’âme
Des humains qui ne savent plus
Où et quand retrouver leur souffle.
© Luce Péclard.
6 avril 2010
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Luce Péclard