© Arcimboldo
Dans un vallon où dort le temps,
Au loin, la grand-route oublieuse,
D’une main sobrement lieuse
La vigne coud, verts ses sarments.
Depuis, l’ourlet de souche en souche,
Se vêt de sang outre maints ors,
Et que s’enflamment les décors
Quelque incendie y met sa touche.
A quand le chant de l’échanson
Pour célébrer la grappe hôtesse
Gavée, où dort d’une promesse,
Ses kirie eleison ?
Dis-moi, pays, la tienne vigne
Dont je te sais un rien jaloux,
De son nectar champêtre et doux,
M’en sers de droit un trait insigne !
Hélas, ce vin jamais ne verse,
A chaque pied plus d’une fois,
Tant c’est le sang d’heures d’effrois,
D’enfants tombés à la renverse.
Ce champ joli trop virginal,
Cache la plaie en sa plénière
Menterie avant la dernière,
Sans trop jamais de point final …
© Claude Gauthier
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits.