9 juin 2012
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© Kees van Dongen, Le Coquelicot
Les toiles se succèdent sous les pas tranquilles du visiteur, et pourtant,
Quelque chose se répète, attirant, fascinant,
Comme perdues dans les vapeurs des folles nuits parisiennes,
Les femmes Van Dongen toisent le chaland de leur regard noir.
Grands yeux noirs charbonneux, intenses qui sondent le monde.
Entre certitude d’un pouvoir de femme et vulnérabilité sous le regard du peintre.
Impudents, dompteurs et pourtant presque fumés,
Promesse de mystère, douceur et félicité.
Miroir d’une époque désormais perdue,
Presque de l’insolence,
Emergence de la femme du monde,
La femme Cocotte.
Smokey eyes,
S’y retrouvent force et exquise fragilité,
Femme magnifiée et bafouée,
Sexe cru, érotisme raffiné,
Luxe et misère,
Langueur et puissance.
Rien de simple,
Rien du bon sens,
Tout de la complexité d’un monde brillant qui s’écroule en s’étourdissant d’alcool et de fêtes.
Libérées des corsets et des conventions, elles fument, s’étourdissent.
Lendemains de guerre, espoirs dans les volutes d’opium, argent brûlant,
Frénésie des danses qui agitent les corps.
Elles existent.
Désabusées, amoureuses et magnifiques,
Merveille de la femme troublante.
© Dominique Dupuy
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Dominique Dupuy
8 juin 2012
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© Mark Rothko
Vous avez vu ?
Il a jailli comme une étincelle,
Comme ça, sans prévenir,
Avant de poignarder la nuit
Et de s’enfuir
À longs enjambements,
Des nuages pleins les cheveux.
Il lui a suffi d’un clin d’œil,
De quelques mots bien placés,
Pour mettre fin
À la noirceur du monde.
Il a balayé la mort
D’un seul revers de manche,
Massacré toute la misère
Qui se terrait encore en nous
Comme n’importe qui d’autre que lui
Se serait calmement servi à boire.
Il est bien plus qu’un être humain,
Il incarne l’univers
Et il permet d’être.
Être…
Vous savez qu’il m’arrive quelquefois de me demander
Si lui aussi, au fond,
Pourrait vivre sans moi ?
C’est vrai : à force de jouer au dur
Et d’avoir maintes et maintes fois prouvé
Qu’il n’était pas de la petite bière,
Il n’est et ne restera jamais qu’un vers,
Un tout petit bout de phrase
Au pas cadencé
Qui a intérêt à filer doux
Dans l'espoir d'être accepté.
© Michel DUPREZ
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Michel Duprez
7 juin 2012
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© Arcimboldo
Dans un vallon où dort le temps,
Au loin, la grand-route oublieuse,
D’une main sobrement lieuse
La vigne coud, verts ses sarments.
Depuis, l’ourlet de souche en souche,
Se vêt de sang outre maints ors,
Et que s’enflamment les décors
Quelque incendie y met sa touche.
A quand le chant de l’échanson
Pour célébrer la grappe hôtesse
Gavée, où dort d’une promesse,
Ses kirie eleison ?
Dis-moi, pays, la tienne vigne
Dont je te sais un rien jaloux,
De son nectar champêtre et doux,
M’en sers de droit un trait insigne !
Hélas, ce vin jamais ne verse,
A chaque pied plus d’une fois,
Tant c’est le sang d’heures d’effrois,
D’enfants tombés à la renverse.
Ce champ joli trop virginal,
Cache la plaie en sa plénière
Menterie avant la dernière,
Sans trop jamais de point final …
© Claude Gauthier
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Claude Gauthier
6 juin 2012
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© Michel Bénard
Lorsque les songes s’effacent
Dans les premières lueurs d’aube,
Que la beauté prend naissance
Au frémissement d’un éclat de lumière,
Il nous faut prendre alors la route
Pour renouveler les nuances de l’âme,
Oublier les grisailles coutumières
D’une civilisation au seuil du néant.
L’ouverture d’un premier chemin se profile,
Le voyage vers l’inconnu du destin
D’une péniche dans les brumes,
Frète des fragments d’éternité,
Des zones d’ombres,
Des balles de sèves et de pollens.
Il nous faut poursuivre alors la route,
Oser un pas vers le bleu de l’éternité,
Deux, vers les promesses de l’ailleurs,
Ecouter la partition du silence
Et de la symphonie du monde.
Ils te diront les mystères du cœur
Et l’espérance de l’homme
Dont le corps est un temple vivant.
© Michel Bénard.
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Michel Bénard
5 juin 2012
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© Paul Delvaux
Sous les landaus d'Étoiles
Les Amants Symboliques
Font l'Amour du bout des doigts
Un Ange se laisse porter
En son Ciel étoilé
Depuis plus de mille ans, tant d'années !
Et les Amants Symboliques
Se frôlent du bout des lèvres
Au-delà du Temps et de l'Espace
Pour se rejoindre en plein Ciel
Telle une traînée de feu
D'or et doux comme le miel
Une nouvelle Étoile apparaît
L'Étoile des Amants Symboliques
Autour d'Elle
De très petites lumières scintillent
Larmes sur leurs joues qui ruissellent
« De tes yeux coulent des larmes de rosée
Mon aimé
De ta bouche, un mot :
Amour !
Toi qui m'éveillas
Dans la blancheur de mes nuits
Souriante de plaisir sous tes caresses
Je frissonne comme la campagne
En mes reins
Que le vent creuse
Sous ta rafale amoureuse
Je suis au comble du bonheur
Il fait froid dehors
Mes mains se réchauffent à ton corps
En cette Nuit enchantée
Un son de clochette perdue
Au loin entendue
C'est la Fête des Fées
Pour nous
Amants Symboliques
Tu me frôles du bout des doigts
Du bout des lèvres
De la pointe du cœur
Et tel l'Ange, tu m'enlèves ! »
Ode©
Son site : http://zodode.5.50megs.com/
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Ode
4 juin 2012
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Bonnet_d'Âne
Depuis toujours, je cherche la Clef
Qui expliquerait nos jours et nos attentes…
Quel est le sens du travail
Tel que me l’ont enseigné
Parents, maîtres et curés
Au temps où j’étais écolier ?
Au fil des ans, avec toujours plus d’acuité
Je voyais poindre l’absurdité
Quant aux valeurs apprises
Aux importances admises
À surtout ne jamais contredire
Donner ses heures à un patron
Prit la couleur de la démence
Car je l’enrichissais, là où lui
Ne me faisait que l’aumône
Juste de quoi ne pas déguerpir…
J’ai usé ma santé, gaspillé ma vie
Pour les avantages d’un nanti
Qui n’avait pour moi que mépris
Travailler pour le capital
N’est pas mon essence
On ne peut que se taire
Obéir à une pléiade de petits chefs
Trop souvent méprisants
Ne connaissant rien de l’homme
Ne le prisant pas plus qu’une machine
Vivre, c’est créer à chaque souffle
Et jamais tolérer d’être exploité
C’est donner le meilleur qui nous est inspiré
Sans penser à s’enrichir
Les biens de l’âme étant supérieurs
À cette poussière qu’est l’argent amassé
Vivre, c’est écrire, peindre
Composer de la musique, sculpter
Inventer et aimer avec ce qui nous est donné
Ou passer du temps à plonger dans la nature
Regarder exploser la vie, humer les parfums
S’abîmer dans les formes et les couleurs
Vivre, c’est prendre le temps d’adorer la création
De sentir combien nous sommes petits
Combien nous sommes chanceux
D’avoir des yeux et des oreilles
Pour entendre les bruissements du vivant
Vivre ce n’est pas suer sang et eau
Pour remplir des comptes d’égoïstes
Qui ne sont jamais que des morts-vivants
Qui se prennent pour des dieux
Là où ils ne sont que vermine
Vivre, c’est se laisser éblouir
À tout instant par les merveilles
Toujours gratuites, du génie inventeur
Qui agit dans tout l’Univers…
Vivre, c’est écouter nos voix intérieures
Qui disent la beauté et l’Amour
Et la valeur de nos jours…
© Jean Dornac
le 28 mai 2010
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Jean Dornac
3 juin 2012
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http://aquablue03.skyrock.com
Je déposerai sur ta tombe un poème et une rose
Je signerai les rimes en paraphe bucolique
Sur les pétales duvetés j’écrirai en prose
Dans un suintement de pensées actiniques
Je choisirai la rose parmi les fleurs numides
Cueillie dans les verdures des paysages sans bornes
En chauffant de mon cœur les bosquets humides
Pour que la rose éclate entre l’obier et les viornes
Le reflet de mes yeux sur ta tombe toute blanche
Transporte goulûment ton parfum apaisé
Dans l’anonymat d’une généreuse branche
Je lirai de mes mains la rose et la rosée
Je te caresserai, mère, de neuves mélodies
Les chants de mon pays achwiq et le hawzi
Je serai tout de feu tel l’oiseau du paradis
Je chanterai incessant en souffle d’aphasie
Sur ta tombe nulle couronne nul encens
Seuls les oiseaux joueraient sur les arbres
Je te dirai en vers mes souvenirs d’enfance
Je déposerai mon poème et la rose sur le marbre
J’ajouterai une larme dans un coin quelque part
J’iriserai de couleurs les rimes de ma prose
Sur la toile de mes rêves j’imaginerai le soir
Sur ta tombe posés mon poème et la rose
© Abderrahmane Zakad
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Abderrahmane Zakad
2 juin 2012
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http://www.teva.fr/photos
Amour
Toujours
Je t’aime
Tu m’aimes
Serment
Amant
Amante
Aimante
Embrasse
Embrase
Passion
Passons
Etreinte
Ereinte
Baiser
Biaiser
Serment
Mentir
Trahir
Haïr
Absence
Silence
Larme
Désarme
Amour
Mourir
Je t’aime
plus
© Annie Mullenbach-Nigay
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Annie Mullenbach
1 juin 2012
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http://blog.seya-art.com/wp-content/uploads/2010/01/Transhumance_Quest/Interactive/arrivee_desert.html
Hier, revenu de loin
Aujourd’hui, à bord
Tu brûles, épis et foin
Dis-le moi si j’ai tort.
Hier, courant, le plus
Pour arriver à l’heure
Après le train, le bus
Du gérant tu avais peur.
Hier, comme lui, moi
L’épicier se souvient
A chacun son petit soi
En toi il y avait du bien.
Hier, comme lui, moi
La file pour un billet
Avant la fin du mois
Le jus se faisait prier.
Hier, usé par le froid
Le vent faisait le reste
Frêle, à côté de toi,
Tu n’avais qu’une veste.
Hier, tout était ailleurs
Nous aimions la bonté
Aujourd’hui, couleurs,
Des sbires sans compter.
Hier, tu étais poids coq
Un sandwich te suffisait
L’éclat remplace la cloque
Que de foyer tu as brisé.
Entre hier et aujourd’hui
Nos chemins se séparent
J’ose, j’écris, je décris
A chacun son code barre.
Que dieu rende la raison
A toi qui l’a perdu
Il y a bien quatre saisons
Que faire contre l’imprévu ?
© Mouloudi Mustapha
Alger le 21/05/2012
Que dieu me préserve des excès, de la modestie je m’en charge. C’est quoi une vie si ce n’est pas une page sur laquelle, malgré
nous, nous comptabilisons nos faits et nos dires. Seulement elle n’est pas éternelle et à un moment ou à un autre elle sera pleine et là, juste là, en une fraction de seconde l’âme rejoint son
créateur et là, juste là, il va falloir solder les comptes…
Quand le droit piétine le devoir, on peut parler de tout sauf de liberté, de démocratie et de religion.
Même si nous reconnaissons que l’érosion peut avoir raison, des collines, des montagnes et même des blocs de fer, elle est
impuissante pour venir à bout de l’espoir lorsque son porteur cultive la foi. L’humain qu’il soit ce qu’il soit pour peu qu’il oubli sa raison d’être peut tout détruire, tout arrêter, tout
transférer, tout confisquer…Mais que peut-il contre le temps ?
Ai-je tort ? (dédié à mon ami Khodja Mustapha de Draria Alger) (Mouloudi Mustapha)
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Mouloudi Mustapha
31 mai 2012
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06:33
" Courtisans " BERNARD CHARDON
Comme des paons pavanant, ils aiment se montrer,
Organisent soirées et autres mondanités,
Usent aussi bien du charme que des plus gros mensonges,
Rusent pour satisfaire l'appétit qui les ronge…
Tutoyer la " jet-set ", ignorer le " commun ",
Inviter à sa table " quelque " politicien…
Sans honte ni fausse pudeur, lécher les " beaux derrières "
À quoi bon la fierté, si elle gêne les affaires !
Naviguer dans la haute est bien plus important,
Si l'on veut s'élever et paraître puissant…
~~*~~
© Thierry Deschamps
Son site : www.le-spleen-de-zarathoustra.fr/index.htm
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Thierry Deschamps