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7 septembre 2018 5 07 /09 /septembre /2018 06:52
Brian Kirhagis, peintre surréaliste

 

 
 
 
                                                                            à Jean DORNAC
 
 
Disons que, pour nous,
la poésie, c’est comme une fleur.
 
Ça commence par une toute petite graine.
On lui propose un peu de terre
en précisant bien, pour la rassurer,
qu’elle aura toujours le champ libre.
Elle accepte et grandit peu à peu,
partageant avec nous son parfum
et ses couleurs tellement diversifiées.
 
Comme une fleur, aussi,
un jour, hélas, elle se fane,
elle finit par nous manquer terriblement,
on ferait tout pour qu’elle revienne
et, quand la chance, enfin, de nouveau nous sourit,
quelqu’un se souvient de ses racines,
son corps entier reprend vigueur,
ses feuilles reverdissent
et la regarder fleurir redevient un plaisir.
 
D’autres, au contraire, émettront l’hypothèse un peu folle
que la poésie, c’est n’importe quoi
qui devient quelque chose
aspirant de tout son être
qu’un trait de plume inspiré par la vie
nous traverse l’esprit
et qu’on réussisse à l’agripper
juste avant qu’il s’efface
en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.
 
Or, à mon humble avis,
la poésie, c’est tout.
Tout, sauf une chose.
 
Seulement voilà,
personne ici n’est sûr de rien et,
du coup,
seule la poésie sait.  
 
©Michel Duprez
  



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10 août 2018 5 10 /08 /août /2018 06:47
Bernard Buffet : Les clowns
 
 
 
 
 
Ah, les arts ! Beau sujet, mais pas vraiment de quoi amuser la galerie.
En peinture, par exemple, on ne sait jamais à quoi l’on s’expose. À peine terminé, ne voilà-t-il pas en effet que mon portrait en trompe-l’œil commence à perdre de l’huile, tout cela sans motif apparent… Vous voyez d’ici le tableau !
Même moi, qui ai toujours été verni et maintes fois pris comme modèle, je commence sérieusement à me poser des questions sur nos perspectives d’avenir.
Non, croyez-moi, à moins d’être bien encadré, et encore !....
Mes tubes ? Je croyais pouvoir en tirer un meilleur parti en musique : eh bien, détrompez-vous. D’après certaines voix, dites « autorisées », il ne s’agirait là que d’airs empruntés. Il est toutefois hors de question pour moi de rembourser quoi que ce soit. Parce que je suis innocent, totalement innocent en ce qui concerne les faits dont on m’accuse. Si on devait d’ailleurs me reprocher quelque chose, ce serait au contraire d’avoir fait trop souvent des avances. Mais attention : uniquement par amour !
Pour vous aussi, les petits rats, gare aux coups de balais, car c’est fini le temps des entrechats, du grand écart, des pirouettes et ronds de jambe sur fond de cancans. Si vous voulez encore être de celles qui font battre le chœur de l’opéra, sachez rester cha-cha-cha, car aujourd’hui plus personne ne sait sur quel pied danser.
Oh, mais ne vous inquiétez pas, tout est relié. Moi-même, qui ai pourtant toujours été à la page, il suffit que je bénéficie d’une bonne couverture quand un de mes enfants passe en revue pour qu’en général l’envie de coucher par écrit m’obsède et se retourne contre moi.
Et toi, la femme de chambre noire envoyée en ces lieux en vue d’immortaliser nos illustres tronches, arrête un peu de nous mitrailler ! Tu vois bien qu’y-a pas photo. On a les traits bien trop tirés pour que tu nous tires en portrait. Allez, sois gentille, s’il-te-plaît, tire-toi, tire-toi en douceur.  
 
©Michel Duprez  



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27 juillet 2018 5 27 /07 /juillet /2018 06:29

 

 

 

N’ayons pas peur des mots. Les siens ne sont d’ailleurs pas si différents de ceux que nous employons au cours de nos échanges quotidiens, même si les nôtres ont l’air beaucoup plus candides et donnent l’impression de couler de source.
 
Pour tout vous dire, ce langage-là n’aspire qu’à chanter aussi bien nos joies que nos peines. Celui qu’il s’est choisi après son réveil et maintes hésitations n’a rien fait pour cacher son penchant naturel pour le rire en gardant malgré tout un œil bienveillant sur ce qu’il pense être bon d’exprimer en vue de rendre également la douleur supportable.
 
S’il s’avère cependant inapte à imposer ses idées et encore moins à vous convaincre, il est important que vous sachiez que chacun d’entre vous possède en lui - et pour cause ! – à tout moment le pouvoir de le transformer selon la façon strictement personnelle avec laquelle il appréhende les choses.
 

©Michel Duprez
 
 
 

 
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13 juillet 2018 5 13 /07 /juillet /2018 06:54
La poésie du chat de Geluck

 

 
 
 
Vous avez la main ? Super !
Profitez-en, l’occasion est trop belle.
Écrivez au plus vite une poignée de vers qui chantent,
quelques morceaux de cette magie
dont se délectent nos mémoires d’enfants,
un nombre impressionnant de ces plaisantes métaphores
qui seraient encore susceptibles
de donner un sens à l’existence,
au destin si hasardeux qui nous attend,
loin de cette éternelle rengaine
affirmant être nous malgré nous,
et rien d’autre.
Et, surtout,
osez respirer !
Lentement,
mais sûrement.
À tous ces spécialistes en littérature appliquée,
ces donneurs de leçons d’anatomie sèche
espérant disséquer un nouveau « cadavre exquis »
et qui s’efforceraient de vous prouver par A plus B
que le fruit de nos pensées ne ressemble à rien,
répondez-leur sur-le-champ « Tant mieux !».
 
Qui serait selon vous encore assez fou pour vouloir mourir de rire
en empruntant la voix de quelqu’un d’autre
face à la Poésie ?
Mais, attention, pas n’importe laquelle, non :
Entendez bien « La Poésie »,
sans accent grave.
 
©Michel Duprez
 



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15 juin 2018 5 15 /06 /juin /2018 06:42
© Igor Morski

 

 

 

 

 

Le temps ? Tu parles !
 
Euh… Un instant s’il-vous-plaît… Tout compte fait, vous avez raison, puisqu’on y est, justement, parlons-en.
 
Primo : pour moi qui vis de son air – je ne m’en cache pas –, il s’agit avant tout d’une maladie chronique. Et contagieuse, en plus !
 
Secundo : remettons les pendules à l’heure et acceptons l’idée que rien ne puisse l’arrêter. Le sentiment – tentant, je l’avoue – de passer son temps sans le laisser passer reste un des effets secondaires les plus courants d’ailleurs constatés en la matière.
 
Tercio : prendre le temps demeure important, même essentiel, car si, par malheur, vous le perdez, c’est lui qui vous prendra ou vous reprendra selon que vous soyez ou non déjà parvenu à lui échapper au moins une fois au-delà de la ligne rouge.
 
Au-delà…. Autrement dit l’autre nom qu’il se donne en accueillant l’ombre d’un nouvel être humain porté disparu.
 
©Michel Duprez
 



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1 juin 2018 5 01 /06 /juin /2018 06:44
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18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 06:43

 

 
 
 
 
Bravo ! Vous arrivez pile pour le face à face.
On a terminé de lui arranger le portrait.
 
Vous avez raison, il s’agit bien d’un cas de figure,
ou d’école, aussi, naturellement.
 
Un sacré exercice à l’évidence,
un véritable coup de maître,
plutôt classe, entre nous, j’en conviens.
 
La question de son examen de conscience,
actuellement à l’étude,
eut l’heur de susciter pas mal d’interrogations.
 
Il nous avait pris pour des collégiens,
mais loin d’être dupes et de mordre à l’hameçon,
on est parvenu quand même in extremis
à lui damer le pion
jusqu’à le contraindre à revoir sa copie.
« Épithète, épithète, et patati et patata … »
Devant un tel manque de confiance en soi,
comment envisager sérieusement qu’un recueil digne de ce nom
ait encore des chances d’aboutir
sans recevoir une bonne leçon !
 
Et maintenant, vous voyez d’ici le tableau ?
Dans ce cas pas la peine de s’attarder sur ce sujet.
Le plus sage, selon moi,
serait de passer l’éponge.
 
©Michel DUPREZ
 



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27 avril 2018 5 27 /04 /avril /2018 06:37
 
 
 
 
 
Sans vous, que serais-je,
vous tous, mes souffleurs de vers
dont la liste des noms
serait bien trop longue à énumérer.
Qu’aurais-je pu faire
sans vous, sans votre amour fou
entré discrètement dans mes veines ?
 
Les mauvaises langues
raconteront sûrement que j’avais l’air d’un perroquet
après vous avoir longuement écouté,
vous toutes, mes sources sûres,
ensemble ou séparément.
 
Un perroquet vert surpris à divaguer
à cent mille lieues de sa réserve naturelle,
avec, en plus, un bec de papier
pour tout moyen d’expression,
pensez-vous donc que ce soit crédible ?
 
Tout cela tandis que vous trempiez vos plumes
dans l’encrier du réconfort
pour essayer d’empêcher les ciseaux
d’une autocensure injustifiée
de me rogner les ailes.
 
C’est un peu léger ?
Bien sûr que oui : grâce au poids des mots
si vite envolés.
 
©Michel DUPREZ  
 
 
 
 
 
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13 avril 2018 5 13 /04 /avril /2018 06:56
 
 
 
 
Ne restez donc pas là bouche bée.
Le fait de m’être saoulé pendant si longtemps de voyelles
et d’avoir consommé tant de consonnes
ne signifie pas pour autant qu’il soit dans mes intentions
de changer de langage en mangeant ma parole
une fois le dernier mot arrivé à son terme.
Celle ou celui qui aurait la faiblesse d’en déduire
que je serais apte à dominer la situation se trompe
et tout ce qu’on raconte un peu partout sur mon compte
relève en général de l’imaginaire.
Il n’y a absolument personne ici, hormis vous,
qui fasse autorité.
Pour ma part,
je ne suis dur qu’à la détente,
parfois aussi un peu de la feuille,
et, bien que n’écoutant que mon courage
en répondant toujours du tac au tac,
même après l’avoir retourné comme un gant
avec le doigté qui me caractérise,
je n’ai jamais réussi qu’à dresser l’oreille.
Alors, de grâce, eu égard à tous ces aveux d’impuissance :
Motus et bouche cousue.
 
©Michel Duprez  



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30 mars 2018 5 30 /03 /mars /2018 06:38
Le silence est d’or (Roger Bezombes 1968)

 

 

 
 
Vous pensez que je déraille ?
On croit rêver !
Ouvrez un peu les yeux :
Voilà justement qu’il rapplique à nouveau en quatrième vitesse
et pleinement conscient du péril encouru.
Le train où vont les choses m’a encore filé sous le nez
sans crier gare,
à tel point qu’il m’a laissé sans voix,
pour ne pas dire muet d’admiration.
Ce qu’on voit à présent n’est d’ailleurs plus que son ombre.
Il m’a carrément coupé la parole,
menacé de représailles
s’il me venait par hasard l’idée saugrenue
d’oser ne fût-ce qu’un simple signe de la main
pour tenter de l’interrompre.
 
Un grand moment de paix intérieure
envahit depuis mon pauvre corps de fortune.
 
Pardon ? Comment est le silence en cet instant précis ?
Enfin, nom d’un chien !
Mais d’or, voyons, mais d’or !
 
©Michel Duprez
 
 
 
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