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31 janvier 2016 7 31 /01 /janvier /2016 08:08
Pourquoi – Victor Varjac
Pierre Puvis de Chavanne, Le rêve
 
 
 
Pourquoi avons-nous la nostalgie
de notre ombre
sur le chemin des rêves
où nos empreintes
encore fraîches
esquissent une ligne pure
comme l’œuvre d’un songe
obéissant à des lois
invisibles et secrètes ?

© Victor Varjac
Antibes, 1996


Extrait de « LE CHEMIN DES RÊVES » aux éditions Chemins de Plume




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30 janvier 2016 6 30 /01 /janvier /2016 07:41
Au loin une Voile – Béatrice Pailler
 
 
 
 
Sous le poids du jour, lassé des longues courses maritimes et des folles aventures, le vent nonchalant, au pont du navire s’attarde et mollement s’affale dans la voilure. Cliquetis et craquements dans la mâture, voici, le chant de nuit du voilier où la vigie s’ensommeille. Une houle discrète babille son doux ramage où clapotis et chuchotements ronronnent aux flancs du vieux gréement. Et sur l’onde vermeille, tiédie de soleil, c’est une invite au repos, là, dans la rumeur secrète des vagues océanes, dans la sérénité du soir et des flots apaisés.
 
Et le navire devient nacelle où l’homme harassé, larguant les amarres du réel, s’endort bercé. Sur les visages, enfantins ou vieillis, du mousse encore gamin, du marin aguerri, passe l’ombre du rêve aimé. L’enfant verra sa mère inconnue lui sourire les bras tendus. Elle a les joues, rouges et rondes, lustrées comme les pommes aux étals dérobées, en cachette dévorées. Il aimerait les embrasser comme il les a croquées. Et le jus acidulé, à peine sucré de cette pomme à nulle autre pareille, soulage sa soif du lait nourricier.
 
L’homme verra sa compagne, amante et mère, son corps fertile qui enfante au rythme des saisons. Il imagine l’enfançon, il est né et a grandi loin de son père ; après tant de filles, il veut un garçon. Une campagne, c’est deux ans, une maigre solde, le danger à chaque instant et dans son regard à elle, il a vu la supplique muette. Rester, non ! Mais que sait-il, lui, de sa vie, de son corps qui s’épuise avec sa jeunesse qui s’enfuit, de sa solitude inquiète ?
 
Pour tous, voici venue l’heure du silence où l’âme se tait où dans les profondeurs du sommeil s’entrouvrent les portes de l’oubli. Alors, comme une offrande faite à la nuit, rêves et regrets s’effacent dans la souveraine lenteur de l’onde assagie.
 
©Béatrice Pailler
2ème Prix de Prose Poétique 2015
Concours international des Ateliers D’arts Servon-sur-Vilaine

 


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29 janvier 2016 5 29 /01 /janvier /2016 07:57
IMMORTELS – Michel Duprez
 
 
 
 
Comment nous serait-il possible d'oublier ?
Quand nous nous sentions pousser des feuilles
comme un enfant ses premières dents
et qu'il nous arrivait d'assister,
sans jamais vraiment pouvoir intervenir,
à d'interminables jeux de forêt
après avoir longuement pris racine
et presque été supplié quelquefois d'offrir un peu d'ombre
à l'une ou l'autre âme solitaire
accroupie dans l'herbe en pensant y cueillir
la fleur d'un rêve.
 
On avait beau nous dépouiller,
taillader nos pourpoints plus tendres que ces lames,
scribes improvisés de l'amour,
tatoueurs-nés aux cœurs loin de ressembler
à ceux dont ils se servaient
pour signer leurs forfaits.
 
Le ciel avait beau nous foudroyer du regard
lorsqu'il se mettait en colère,
la scie produisant un bruit d'enfer
nous démembrer jusqu'au torse
ou l'extrême froideur de l'arrière-saison
barbouiller nos mains vertes de taches de rousseur,
rien n'aurait pu nous empêcher de renaître
un grand jour de printemps
et de recommencer à porter fruits.  
 
©Michel Duprez

 


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28 janvier 2016 4 28 /01 /janvier /2016 07:37
Un atome dans l’univers – Djida Cherfi
 
 
 
 
Une petite goutte au fond d’un verre,      
Fragile de transparence et de matière.
Substance vaporeuse au gout amer,
Prête à s’envoler dans les airs.
Petite goutte dans un grand verre,
C’est mon âme dans le mystère.
Goutte qui s’efface dans le vent,
Légèreté inquiétante de coton.
Se résigne Mon moi profond,
Et s’en va par déception.
Petite goutte s’envole ou s’enterre
Dans l’oubli de l’atmosphère.
Elle peut s’alourdir,
Elle peut se laisser mourir.
Devenir rouge de colère,
Et faire naitre un cœur de pierre.
Cet atome dans l’univers 
Qui ne veut plus toucher terre.
Parce que là on le bouscule
Comme un enfant dans la foule.
Petite poussière s’éloigne du monde,
Rouge goutte n’est plus elle-même.
Elle s’enfonce dans une vérité profonde,
Ou les idées ne sont plus les mêmes.
Je ne veux plus toucher terre,
Je suis un atome dans l’univers.
 
©Djida Cherfi
06/12/2015



 
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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 07:46
Nous nous ferons les mendiants – Michel Bénard
Marc Chagall
 
 
 
Nous nous ferons mendiants d’amour,
Nous protégerons sous nos manteaux d’étoiles
Les liens secrets de notre intimité.
Nous apprendrons à laisser  nos corps chanter,
De cœurs et d’âmes nous irons
Ciseler des signes de beauté
Sur le livre de nos destinées. 
Pareils à des artisans nous œuvrerons
Afin que notre communion devienne
La permanence de nos états de grâce.
Et nous nous promettrons de saupoudrer
Les pigments de nos rêves
Sur les parcelles fragiles de nos vies,
Pour déposer sur nos mots d’amour
Les chatoyantes couleurs d’un miracle.
 
©Michel Bénard.



 
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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 07:45
Une Rose – Ode
Photo J.Dornac©
 
 
 

Je t’offre une rose
Je la dépose sur tes terres
Celles de ton enfance volée
~*~
Jamais plus on ne t’enlèvera tes étés
Les oiseaux et les fleurs
Les grands espaces et la mer
Les sommets des montagnes

Jamais plus on ne t’enlèvera l’amour
Les étoiles ne s’éteindront plus
Le puits ne s’asséchera plus, jamais

Tu as pris le poème
Comme espace de jeu
Et tu as refait ton enfance
En te forgeant des souvenirs

Au poème, tu as tissé tes rêves
Tes jours, tes amours
Tes voyages
Tes sables de feu
Ta vie de l’ombre

Comme brûlure de sel
Le poème t'a donné
Le goût du cinname

Par le poème
Tu as créé des mers d’oiseaux
De fleurs et une folle enfance
Tu as repris la sente des vacances
Et de la lumière

Tu as risqué le poids de la vérité
Vaincu la peur
Sur l’île captive d’un radeau de rêves
Et de dures réalités
Le poème s’est alors enfuit

Sous l'aile de l'oiseau blessé
Le poème est revenu
Dans un fracas déchirant ton ciel
Aux odeurs de chrysanthèmes

Ainsi, je t’offre une rose d'éternité
~*~
Mon poème se hisse à la hauteur de la rose déposée sur les terres de ton enfance
Sur tes terres immortelles
 
©Ode



 
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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 07:50
La voix des amants – Jean Dornac
« Les Amants », Camille Claudel
 
 
 
Ecoute les paroles
De la pluie et du vent
Ecoute le murmure d’Eole
Qui porte le chant des amants
 
Ne cherche pas les mots
Dans le langage des pierres
Cela n’est réservé qu’aux sots
Qui n’aiment que leurs carrières…
 
Si parfois, les amants poussent des cris
Le plus souvent, ils sont douce mélodie
Celle de l’amour des cœurs épris
Qui ne jouent pas la comédie !
 
Leur langage se noue par la bouche
Ils se comprennent par les yeux
Allongés, nus, sur l’accueillante couche
Qui, de bonheur, les mène aux cieux !
 
Ecoute encore leur bruyant silence
Ô combien il semble étrange…
Crois-moi, il ne s’agit pas d’absence
C’est juste que leurs corps se mélangent…
 
Alors, toi aussi, si tu veux te sentir vivant
Sachant que ta vie pourrait devenir épique
N’oublie pas le doux chant des amants
Que dans les bras de l’amour tout est magique…
 
Le corps de ton aimée sera plus doux que la soie
Son regard sera plus puissant que l’éclat du diamant
Ses baisers seront plus brûlants qu’un feu de joie
Et votre bonheur sera un volcan de plaisir désarmant !
 
Oui, vraiment, il n’est que l’amour
Qui puisse ainsi nous transfigurer
C’est l’unique voie au cœur de tes jours
Qui comptera pour l’éternité…!
 
©Jean Dornac
Lyon, le 23 janvier 2016



 
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24 janvier 2016 7 24 /01 /janvier /2016 08:15
LA VERITE ? - Pierfetz
(Pamphlet!)
 
 
 

Nos dirigeants maîtres-chanteurs
Agissent en toute sécurité.
Maîtres à penser ou bons Pasteurs
Nous imposent leurs vérités.

Le premier qui s'en affranchit
Se retrouve vite prisonnier
Traité parfois comme un maudit,
Un malade d'urgence à soigner.

Les Institutions au pouvoir
Privatisent tous les profits
L'ÊTRE n'a plus barre sur l'Avoir
On socialise les déficits !

On parle beaucoup des "Droits de l'homme",
On n'empêche pas l'inhumain
Tout un système bancal en somme
Qui ne saurait aller bien loin

Quel Carnaval des Animaux
La Vérité est bien ailleurs.
Pour les humains un bien grand mot.
L'AMOUR seul rend le monde meilleur.

VERITE est un divin prisme
Dont nous ne sommes que les facettes...
Il me semble que plus d'humanisme
Changerait le monde en guinguettes !!!

Je crois au pouvoir de l'Amour
Je suspecte l'amour du pouvoir.
 
Pierfetz©

Ce poème a obtenu le prix « Insurrection Poétique » organisé par l’Union des Ecrivains Vosgiens et de l’Est  en 2015.
Accessible sur le site de l’auteur- http ://arciel88.fr – Recueil numérique gratuit à charger aussi « La Clef des Songes ».




 
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23 janvier 2016 6 23 /01 /janvier /2016 08:42
POUR TOI‎ QUI T'EN VAS - Marie Alice Theard
 
 
 
 
Elles sont belles les roses que tu m'as offertes hors saison‎
Sur les flancs de la colline de Thomassin il y a si longtemps
 
Baisers esquissés, euphorie langagière nous apprivoisons nos cœurs de vingt ans
 
Hardis et téméraires, nous nous aventurons sur les voies du temps en nous aimant follement
 
Saturant l'air de nos chansons d'amour
Embellissant nos attentes jumelles
 
Alliances, fêtes, confettis, failles et repentances vont souder notre compagnonnage
Forgeant des jours  bâtisseurs d'histoires à raconter
Turbulences en cascades, notre jeunesse vacille sur l'effritement du bonheur
 
Sur les contours de l'écritoire des passions adultères
Sont suppliciés nos serments d'hyménées
‎Jusqu'au bon sens perd ses droits dans le flux orageux des océans dévastateurs‎
 
L'enfer courtise les déchirements tus et les renoncements intimes enfantent de la douleur
Le temps coule sur les écornures de l'âge
Palissent les amours ‎passionnelles
Sombrent les rancunes dans le contre-jour des rivages de sel et de sable
 
Franchissant les hasards des souvenirs endoloris
La langueur du poème est un long sanglot sur l'amertume des fruits trop tôt mûris
 
Aujourd'hui au seuil des départs
Je garde nos enfants, semences de nos délectations et gardiens de notre souffle de vie
 
Je dépose à tes pieds les pétales fanés du bouquet que tu m'as confié il y a tant d'années
Leurs fragrances entêtantes, mêlées à leur charge d'amour, malgré le passage des vents contraires, vont franchir avec toi les sentiers menant à la gloire de l'infinie bonté de Dieu
 
©Marie Alice Theard



 
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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 07:54
Toi – Kacem Issad
 
 
 
Hier, demain et aujourd’hui,
Le jour, l’après-midi et la nuit,
Tu hantes mon corps, mon esprit,
Je te veux près de moi, je suis épris.
J’en veux encore et encore
De ce sourire qui se dessine comme l’aurore.
Tes pas, ton parfum je guette
Pour une romance à la Roméo et Juliette.
Ne me quittes pas, je t’en supplie,
Toi la beauté accomplie.  
 
©Kacem Issad



 
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