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19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 06:46
AMPHIBIE – Luce Péclard
Photo J. Dornac©
 
 
 
Accepter peu à peu
De chercher sans trouver,
De frôler la réponse
Impossible à cerner,
Laisser les choses dans le flou
Comme brume au petit matin
Ou brouillard au soleil couchant,
Peut-être sans les dégager,
Naviguer dans l’imprécision,
L’à-peu-près, l’insécurité,
Donner sa chance à l’imprévu,
L’invisible et l’impondérable,
Rester entre deux eaux,
Mi-poisson, mi-canard,
Dans un jeu de nageoires
Et de pattes palmées !  
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier




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18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 06:40
ÊVE - Nancy Turnier-Férère
©Gustave Courtois
 
 
I
 
Femme
 
en pleine jeunesse
à la feuille de vigne
 
tu caches ton sexe
et non tes seins
 
tu offres le fruit défendu
ce philtre magique
à ton homme
 
pour lui ouvrir les yeux
et faire du paradis
votre lieu de délices
 
sans quoi
 
il serait encore nu
tout nu à l’œil nu
 
les yeux fermés
avec ce serpent damné
 
ou serait-il encore
derrière les halliers
ou sous les pommiers
 
à attendre la nuit
pour se défaire
de sa feuille de vigne
 
II
 
Êve
 
femme rebelle et forte
tu fus la première
 
à m’ouvrir les yeux
de grands yeux
à me porter aux nues
 
après avoir dégusté
ce nectar défendu
en admirant tous ces hommes
derrière les halliers
 
ou sous les pommiers
en plein jour se défaire
de leurs feuilles de vigne
 
sans quoi
 
je serais encore nue
toute nue à l’œil nu
 
ou serais-je encore
à attendre prudemment
à déguster ce fruit défendu
 
à espérer en plein jour
jeter une œillade tendre
à mon homme tout nu
 
sans sa feuille de vigne
à l’entendre me dire
 
ô que tu es belle
 
©Nancy Turnier-Férère
 
 
 
 
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17 mai 2015 7 17 /05 /mai /2015 07:15
Ai-je perdu la voix – Victor Varjac
 
 
 
Ai-je perdu la voix
périssable des hommes ?...
Je ne reconnais plus
les mondes à venir…
Tout mon être dérive
et le Temps se retourne
pour effacer l’enfance
au visage si pur
et perdre mon présent
dans l’ombre de mes doutes…
L’Automne maintenant
a sorti ses couleurs
pour donner au sommeil
ce petit air de fête
avant de disparaître
dans la bouche du soir…
Est-ce toi ?... Est-ce toi ?
cet œil qui me regarde
dans les feuilles qui brûlent
lorsque le crépuscule
éclate la lumière
en milliers d’incendies ?...
Serait-ce cette fée
Qu’on ne dessine pas ?...
Ce mirage de cœur
frissonne et se change
en cet espoir sans nom
qui me pousse à franchir
le cercle des douleurs ?...
Ton silence affreux glace
les lèvres de mon cri…
Sans ta présence hélas
je détourne mon corps
de ce monde cruel
car rien ne pourra naître
sur le fleuve des jours
qu’une fièvre trop pâle
et dans le mal d’Hiver
je lis en toutes lettres
ma défaite d’amour !...

©Victor Varjac
Antibes, le 4 novembre 2011


Extrait du recueil de Victor Varjac « Les Fiançailles de l’Aube » aux Editions Chemins de Plume

 
 
 
 
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16 mai 2015 6 16 /05 /mai /2015 06:57
FANFARONNADE – Alphonse Daudet
 
 
 
Je n'ai plus ni foi ni croyance !
Il n'est pas de fruit défendu
Que ma dent n'ait un peu mordu
Sur le vieil arbre de science :
Je n'ai plus ni foi ni croyance. 
 
Mon cœur est vieux ; il a mûri
Dans la pensée et dans l'étude ;
Il n'est pas de vieille habitude
Dont je ne l'aie enfin guéri.
Mon cœur est vieux, il a mûri. 
 
Les grands sentiments me font rire ;
Mais, comme c'est très bien porté,
J'en ai quelques uns de côté
Pour les jours où je veux écrire
Des vers de sentiment pour rire. 
 
Quand un ami me saute au cou,
Je porte la main à ma poche ;
Si c'est mon parent le plus proche,
J'ai toujours peur d'un mauvais coup,
Quand ce parent me saute au cou. 
 
Veut-on savoir ce que je pense
De l'amour chaste et du devoir ?
Pour le premier allez-y voir ;
Quant à l'autre, je me dispense
De vous dire ce que je pense 
 
C'est moi qui me suis interdit
Toute croyance par système,
Et, voyez, je ne crois pas même
Un seul mot de ce que j'ai dit.
 
Alphonse Daudet
 
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15 mai 2015 5 15 /05 /mai /2015 08:51
Tout ce sang répandu - Michel Duprez
 
 
 
 
Tout ce sang répandu dans la nuit du langage,
Ce sang bleu, noir, blanc, rose, en rêve éparpillé,
Preuve de mon passage en ce lieu redouté,
Ce paradis perdu poignardé par l’orage.
 
Tout se sait, nul n’échappe à cet œil sans visage
Qui vous condamne un jour au silence glacé,
Comme si l’on pouvait cacher le feu sacré
Qui nous a rendu fous et donné l’air sauvage !
 
Tous ici, morts ou vifs, toujours montrés du doigt,
Parfois contraints de vivre envers et contre soi,
Pauvre de nous, les seuls à seuls avec nous-mêmes.
 
Tout savoir nous est dû mais, là-bas, nul ne sait
A quoi peut bien rimer ce terrible secret :
Être nous malgré tout quand dorment nos poèmes.
 
©Michel DUPREZ

 


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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 06:38
La vicieuse. – Djida Cherfi
 
 
 
Elle titille mon esprit,
Elle réveille mes ennuis.
Elle me nargue avec mes soucis,
Parfois je l’entends qui rit !
Elle gratte mon âme,
Pour m’empêcher d’être une femme.  
Elle écrase ma poitrine,
La vicieuse, la maline !
Elle m’empêche de bien respirer,
Pour mieux me dominer.
Elle vide de vieux placards,
Pour me mettre le cafard.
Elle efface les souvenirs,
Qui me rendent le sourire.
Elle s’installe en confort,
Elle frappe de plus en plus fort.
Elle m’arrache le cœur,
Qui s’habitue au malheur.
Elle refroidit la chaleur,
Qui atténue la douleur.
Pour que jamais plus je ne me sente,
Assez forte et puissante.
Elle affaiblit mon corps,
Pour que ça ce voit au-dehors.
Elle m’impose cette fragilité,
Que je refuse d’accepter.
 
©Djida Cherfi
28/04/15

 


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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 06:56
Entre rougeoiement de braseros – Michel Bénard
 
 
 
 
Entre rougeoiement de braseros
Sous l’arche étoilée
D’un couchant « joalien »,
La frontière est fragile
Du rêve à la réalité.
L’objet du désir se profile
Esquissant la gracieuse silhouette
D’une femme obsidienne,
A la peau soyeuse et au corps luisant.
Simplement se confier à l’intime
D’une page blanche,
C’est déjà dispenser les reflets
D’un amour utopique et passionné.
Partir en pèlerinage
Sur le mirage d’un voyage,
C’est se mettre en offrande
Mendiants que nous sommes
Tous assoiffés d’intimes tendresses.
Illuminés de subjectives beautés,
Il ne nous reste plus qu’à replacer
Nos images dans l’herbier de la mémoire,
Pour aller jusqu’à la sacralisation
D’une impression d’éternité
Aux senteurs d’une nuit africaine.
 
©Michel Bénard.

 

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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 07:00
Ce jour là – Ode
 
 

Tu me tenais la main ce jour là
Tu me parlais d’amour
Sur la plage, nous nous sommes arrêtés
Tes mains sur ma peau
Tes lèvres sur ma bouche
Nos deux corps soudés
Sans qu’un seul souffle du vent ne passe

Dans ma tête, il y avait tes yeux
En mon corps, le désir
Je nichai mon nez au creux de ton cou blanc
Je sentis sous ta peau battre le flux de ton sang

Ah ! Respirer ton odeur qui m’enivre encore
Et toi qui te laissais couler dans mon corps
Comme un bateau ivre
Dans l’océan de tendresse assoiffée, de caresses de feu
Emmêlant nos boucles en une course folle
Vers nos rivages
Écoutant le vent chanter pour nous
Les corps emmêlés comme rubans de soie

Montaient le soleil des brumes
Et les odeurs végétales

Dans le creux de tes mains tu me tenais
Dans mon corps, je te gardais au chaud
Au fil argenté de l’eau
Nous avons chaviré jusqu'au creux du monde
Jusqu’à la petite mort
Ce jour là...
 
©Ode

 

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 06:57
La Veuve Noire - Jean Dornac
 
 
 
Grinçante, méchante
Jamais elle ne manque
De piquer sa proie
Fixant son venin
Dans les âmes désemparées

Jalouse jusqu’à la maladie
Ses paroles blessantes
Écorchent les êtres sensibles
De ses pattes, elle se dresse
Comme un mur inviolable

Elle impose sa volonté
Sans égard pour la société
Alliée des plus noirs desseins
Attirant ses victimes
Par de douces mélodies

Elle endort les méfiances
Par sa sinistre science
Promettant d’une patte
Ce qu’elle supprimera
D’un seul coup de dard

Hideuse image
De ce qui fut un jour
Une frêle femme
Elle devient monstre
Au service de ses intérêts

Un jour pourtant,
Elle trouvera face à elle
Un être plus futé
Qui lui fermera le bec
Par quelques mots bien sentis

Elle partira s’enfermer
Dans sa laide tanière
Fulminant contre ce monde
Qui rejette ses manières
Maugréant sa misère…

©Jean Dornac
Paris, le 26 janvier 2011


 
 


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10 mai 2015 7 10 /05 /mai /2015 06:40
DILETTANTE – Pierfetz
Dilettante façon Dali ! - AFT©
 
 
 
Goutte la pluie.
Tonne l'orage.
Derrière les vitres je m'ennuie.
Je guette le prochain nuage.
 
Je suis arrivé plein de rêves
Que je pensais réaliser.
Je n'étais pas un bon élève
Dans ce monde tétanisé.
 
Foudroyée par ses inventions,
L'Humanité atomisée,
Encombrée de contradictions
Se retrouve désorganisée.
 
Au diable les gens de conventions,
Les Savants et les Moralistes,
Les encaisseurs de commissions...
Ils méconnaissent la vie d'artiste.
 
L'Artiste apporte par son travail
La Fantaisie qui nous enivre,
Ecarte les épouvantails,
Sème Plaisir et Joie de Vivre.
 
Pleurer souvent, parfois en rire,
De la réalité aux rêves,
Dilettante savoure ses Soupirs
Volés sur une portée de trêves.
 
Pierfetz©

 


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