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21 mars 2016 1 21 /03 /mars /2016 07:37
Depuis toujours - Jean Dornac
 
 
 
 
Depuis toujours, je t’attendais
Mon cœur vibrant t’espérait
Toi que je ne connais pas
Que le choix du destin
Avait depuis toujours
Promis à mes plus beaux jours
 
Pourquoi nos routes et nos chemins
Ne se sont-ils pas croisés ?
Pourquoi ne se sont-ils pas entrechoqués ?
Où t’es-tu perdue ? Sur quelle galaxie ?
Dans quelle lassitude es-tu partie ?
Dans quel désespoir as-tu choisi de glisser ?
Savais-tu au moins que j’existais
Et qu’avec espérance, je patientais ?
 
La destinée peut-elle être trompée ?
Peut-elle se mentir à elle-même ?
Où c’est l’un de nous qui l’a rendu parjure ?
La vie est étrange qui, parfois
Semble nous montrer
Un chemin tout tracé
Puis, sans prévenir
Fait tout pour nous égarer
Sur des chemins sans issue
Comme pour mieux nous abuser…
 
N’est-il pas fou celui qui fait confiance
A ses jours, à ses nuits, pour tout dire, à la vie ?
Y a-t-il autre chose qu’un éternel néant
Que creuse toujours plus profond
L’illusion d’une éternité
Déjà finie avant d’avoir commencé ?…
Toi qui n’es jamais venue
Ton absence a creusé
Le trou où l’on va me jeter
Pour une solitaire nuit d’éternité…
 
Et tu ne verseras pas une larme
Pour ce soupirant inconnu
Qui se meurt de ton indifférence
Torturé par ton ignorance…
 
Je t’avais pourtant réservé
Mille trésors de tendresse
De douceur et de baisers…
Nul doute que tu aurais adoré
Mais tu n’es jamais venu
Tu as perdu ce bonheur
Que ton extrême beauté
Avait de tout temps mérité…
 

©Jean Dornac

Lyon, le 20 mars 2016 



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20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 07:34
Chagrin - Florence Issac
©Monique Vincent
 
 
 
 
Comme il m'est doux de pleurer,
La nuit quand mon coeur plein de douleur
Chuchote à mon oreille,
Des mots de peur, des mots d'enfer

Vidée, le visage en catastrophe :
Ne plus se cacher,
Laisser échapper de ses yeux
Sa poésie d'amour
Enfin pure, vraie, nue :
Soulagée de tout mensonge

Comme il m'est doux de pleurer
Car ma tristesse n'attend plus alors
Qu'une larme essuyée
Pour effacer les regrets
Et croire aux lendemains

Se dorloter, se cajoler, s'attendrir
Sur son petit rien chagrin
Les souvenirs bougent s'agitent
Un frisson, deux frissons, tout redevient présent

Comme il m'est doux de pleurer
Et je ne veux pas d'un matin
Aux yeux secs et absents
Alors que sur mon oreiller
La pluie n'est pas tombée

© Florence Issac

 
"Juste un peu d'Amour avant la fin"
Editions "L'Echappée Belle"
91 pages
Illustrations ©Monique Vincent



 
 

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19 mars 2016 6 19 /03 /mars /2016 07:50
Zyklon – Thierry Deschamps
" Au pays noir " CONSTANTIN MEUNIER
 
 


Zona de la planète, industries de pollueurs,

Yakuzas de l'économie, qui pillent la société,

Kapos qui règnent en maîtres par la force de la peur.

Lobotomie télévisée, gavage de publicité.

Où est la place de l'Homme, où est la force du cœur ?

N'abusez pas trop de ce monde, il va finir par exploser !


~~*~~
 
 ©Thierry Deschamps 
 
 

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18 mars 2016 5 18 /03 /mars /2016 07:43
Le terroriste – Kacem Issad
 
 
Il est sans foi,
Sa bouche sans voix,
Ses yeux sans lueur,
Son cœur plein de rancœur.
Son âme s’est évadée,
Sa conscience évaporée.
Sa couleur,               
Le noir de la douleur.
Et la magie des vers
A désertée son univers.
Si vous le reconnaissez ? Dites le moi
A mi-voix, ou en le criant sur tous les toits.
 
©Kacem Issad




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17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 07:48
Couleurs d’automne – Michèle Freud
Photo J.Dornac©
 
 
 
Avant la chute des feuilles, la nature se revêt de pourpre, d’or et d’argent : c’est la féerie de l’automne avec toute sa symphonie de couleurs chatoyantes dont les nuances riches et variées nous ravissent et nous enchantent.
 
Près des bastides, les tilleuls, les platanes et les mûriers, dans leur costume jaune soleil, illuminent le paysage ; çà et là, dans la forêt, des feuilles dorées se marient avec le vert des pins et le bleu du ciel. Les buissons d’églantine se parent de rubis tandis que les arbres fruitiers enfilent leur habit chamarré. Dans les jardins, les courges, les citrouilles et les coloquintes nous en mettent plein la vue avec leurs teintes vives et leurs formes curieuses. Les champignons, ces étranges fleurs d’automne, égayent les sous-bois de leurs couleurs exubérantes : en voici des oranges, des violets et ceux-là, avec leur chapeau écarlate, ne ressemblent-ils pas à de joyeux lutins ?
 
Plus haut, en altitude, les sorbiers, les érables et les sumacs s’habillent de pourpre. « Qui donc a embrassé la montagne et laissé sur ses pentes le rouge de ses lèvres ? »
 
Je connais un endroit magique dans la montagne : là, les mélèzes sont si dorés qu’on les croirait  peints avec des gouttes de soleil…  C’est un spectacle unique, enchanteur. Pour quelle noce, la nature a-t-elle mis cette parure somptueuse ?
 
Dans ce décor féerique, je vais de beautés en beautés, tandis que près de moi, sur des aiguilles d’or, l’oiseau bleu du bonheur picore la lumière et là haut, dans le ciel, deux petites feuilles rouges dansent joyeusement en se tenant la main…
 
©Michèle Freud




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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 07:41
Le Don – Denise Bernhardt
 
 
 
 
J’emplirai ton cœur
Des mots que tu cherchais,
Et tu délaisseras ta quête éperdue.
Car je te dirai
La vanité de l’espérance,
Et que le plaisir tout entier
Réside au seuil de l’âme.
Je viendrai vers toi,
Nue de mes peines anciennes
Et d’anciennes blessures.
J’ouvrirai mes doigts
Sous tes baisers,
Pour nous aimer
Sans faire appel, jamais
Au jeu de l’écriture.
Parce que tu es pur
Comme une lame,
Quand la nuit s’accomplit
Dans les rites sacrés de l’amour.

© Denise Bernhardt

Extrait du recueil de Denise Bernhardt, « La mangrove du désir », aux éditions Le chasseur abstrait.




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15 mars 2016 2 15 /03 /mars /2016 07:40
UNE Espagne – Luce Péclard
 
 
 
 
A perte de vue :
            Les sierras qui accourent
            A l’appel du soleil levé
            Sur l’eau incendiée.
 
A perte d’ouïe :
            Le ressac millénaire,
            Les récifs crépitant d’écume,
            Les points d’orgue des îles.
 
A perte de goût :
            Tortillas, paëllas,
            Bancs de friture et fruits de mer,
            Sucs miellés des oranges.
 
A perte d’odeur :
            Les effluves du port,
            L’air épanoui de fragrances,
            Les effusions des fleurs.
 
A perte de tact :
            Les sables veloutés,
            L’ovale parfait du gommier,
            Les marbres sous les palmes.  
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier

 


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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 07:48
Première Soirée – Arthur Rimbaud
Henri de Toulouse-Lautrec
 
 
 
Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près. 
 
Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d'aise
Ses petits pieds si fins, si fins. 
 
Je regardai, couleur de cire
Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein, mouche ou rosier. 
 
Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un doux rire brutal
Qui s'égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal. 
 
Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent: "Veux-tu en finir!"
La première audace permise,
Le rire feignait de punir! 
 
Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux:
Elle jeta sa tête mièvre
En arrière: "Oh! c'est encor mieux!. 
 
Monsieur, j'ai deux mots à te dire."
Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien. 
 
Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près. 
 
Arthur Rimbaud
Mars 1870.
 
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13 mars 2016 7 13 /03 /mars /2016 07:39
Chevauchées par l’automne – Victor Varjac
Vincent Van Gogh
 
 
 
Chevauchées par l’automne
les tombes suivent le pas
des promeneurs distraits
sous le regard austère
des grands arbres sans voix… 
 
Une à une les feuilles
ont drapé de couleurs
les pierres alignées
comme une caravane
prête pour le voyage…
 
Le chant de l’existence
enfourche la lumière
l’espace d’un instant
puis se fond dans la nuit
sans la moindre parole…
 
La dernière demeure
ne porte plus la trace
des secrets de la chair
la mémoire du sang
n’habite plus le cœur…
 
L’étoile de la joie
anime l’espérance
mais nous marchons sans but
au milieu de ce temps
qui reflète l’oubli
sur le front des tombeaux…

©Victor Varjac
Arles, décembre 1998 (Visite aux Alyscamps)

Extrait de « LE CHEMIN DES RÊVES » aux éditions Chemins de Plume




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12 mars 2016 6 12 /03 /mars /2016 07:53
Enfermement – Béatrice Pailler
 
 
 
 
 
Voici la fin d’une histoire sans faim.
Cruelle mon ange
Me tourne le dos
Et cru elle mange
Gros et petits tournedos.
Absurde fin d’une si belle faim.
Pour ce corps si beau
Filiforme
A l’œil noir corbeau
De fille informe
Se renouvelle sans fin l’obscure faim.
 
©Béatrice Pailler


 
 
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