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12 février 2015 4 12 /02 /février /2015 07:43
Reviendrez-vous… - Christian Boeswillwald
 
 
Reviendrez-vous de l’Ombre avec l’ultime gare
Qui fume ces chansons en refrains barbelés
Quand les cris de vos yeux sont à peine épelés
Par vos noms disparus dans un clin d’œil barbare...

Souviens-toi du jamais car lorsqu’il reviendra
Il sera bien trop tard pour pouvoir le confondre,
La Bête est toujours là qui revient pour se fondre
A l’Amour qui n’est plus... la Bête est toujours là!...
 
© Christian Boeswillwald



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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 08:33
Lettre à mon poète – Denise Bernhardt
© Fragonard
 
 
Je partirai un jour
Vers le pays sans retour
Où les étoiles sont des âmes qui s’aiment
Je t’attendrai dans cet espace
Où le temps se dilue.
J’attendrai que tu vives tes rêves
Que tu rencontres l’amour, le vrai,
Celui qui dure plus
Qu’une nuit de plaisir.
J’attendrai que tu voies tes enfants grandir,
Comme poussent les fleurs
Et que tu construises
La Maison Bleue
Alors quand tu seras bien vieux,
Tu verras mon sourire,
Tu comprendras,
Pourquoi il est si long
De retrouver
L’autre moitié de soi-même.

© Denise Bernhardt


Extrait du recueil « Que l’espérance demeure » écrit à deux plumes par Denise Bernhardt et Webert Charles. Éditeur : Le Vert-Galant.



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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 08:29
PRÉCONSCIENT – Luce Péclard
© Photo J. Dornac
 
 
Au sortir du sommeil,
De très loin je me hisse
A la surface matinale,
 
Le réel y clapote,
Imprévisible,
Comme la mer,
Et je dérive au large
Sur les roulis
Et les tangages.
 
D’où viendront les dangers,
La menace du jour ?
 
Aucune terre en vue
Où accoster d’urgence !
 
Je m’accroche à ton bras,
Bouée de sauvetage.  
 
© Luce Péclard

Extrait du nouveau recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier




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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 07:54
Le Léonard Café – Michaële Bernos
© Léonard Foujita
 
 
Un jour, en cheminant vers République
Je m’arrêtai chez un patron de bar Sympathique
 
Sous les regards bienveillants de Mona Lisa
Et le sourire pétillant du modèle de Léonard
 
J’ai dégusté les consos au bar
Servis avec l’entrain et la générosité de Réda
 
La cliente d’un soir est devenue une habituée
Du bar d’Arts et Métiers, le Léonard Café
 
© Michaële BERNOS
 
 
 
 
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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 08:59
Lorsque mon cœur s’appuie – Victor Varjac
© Photo J. Dornac
 
 
Lorsque mon cœur s’appuie
nostalgique et muet
comme un regard errant
sur la vitre du jour
je sens monter en moi
cette indéfinissable
agonie des couleurs
embrasant dans sa course
la houle des collines
et l’ombre des vallons…
Le serpent de l’Automne
à la cape de brume
a mordu au visage
Octobre qui résiste
Jusqu'au sommet des arbres
Mais telle une fissure
qui coupe la matière
la fièvre lentement
s’empare de ma sève
l’entraînant dans sa ronde
où pousse le sommeil
et le fleuve incolore
se couche pour l’Hiver
dans le lit des racines…
Contre la vitre sombre
mon cœur cherche l’étoile
qui donne à cette nuit
la beauté d’une image
mais la ténèbre emporte
sur la mousse des feuilles
le rêve des couleurs
qui doucement… s’endort…

© Victor Varjac
Antibes, le 18 octobre 2011


Extrait du nouveau recueil de Victor Varjac « Les Fiançailles de l’Aube » aux Editions Chemins de Plume

 
 
 
 
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7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 08:18
Si lointaine et pourtant si brillante – Béatrice Pailler
 
 
 
Si lointaine et pourtant si brillante
Elle illumine l’éther. Radieuse et fulgurante,
Cette luminescence précieuse malgré sa beauté,
Est l’appel de détresse d’une étoile en danger.
Elle subit les assauts d’un être noir
Et retenue prisonnière n’a plus d’espoir.
 
Inexorablement elle est mise au supplice,
Par un ogre qui la déguste avec délice.
Pour ce goinfre boulimique toujours plus et encore,
Sa seule raison d’exister, dévorer ce corps.
Goulûment il la mord jamais rassasié.
La voilà aspirée par cet être affamé.
Avide il se nourrit de sa matière
Et sa chair de douleur irradie de lumière.
 
Sombre destin gravé dans nos mémoires,
Aux confins de l’univers une étoile est avalée par un trou noir.
 
© Béatrice Pailler



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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 07:44
La marche (suite) - Djida Cherfi
© Dessin de Djida Cherfi
 
    
 
    Le lendemain, Mohand et Zahir se retrouvent sur leur lieu de méditation habituel et voient passer une femme qu’ils avaient croisée la veille en revenant de la marche. Ils décident d’aller vers elle pour s’expliquer.
 
   En effet, à leur retour de la marche, ils passent à côté d’une femme d’une cinquantaine d’années environ, et ils ne la remarquent pas. Puis soudain, ils entendent une voix très douce les appeler, ils se retournent et la voient qui leur fait signe d’approcher. Les deux garçons vont voir la femme et la saluent. Elle les salue à son tour et leur demande si ça va. Zahir répond :
« Ça va, merci madame, et toi ? »
« Tu as besoin d’aide madame ? » reprend Mohand « Si quelqu’un t’embête, il n’y a pas de problème, on va s’en occuper ! » ajoute-il
La femme répond en souriant : « Non, non, personne ne m’embête, je vous remercie. J’ai juste une petite question à vous poser ».
Et, tout de suite, Mohand dit : « Tu veux qu’on t’indique le chemin quelque part ? »
« Non, je connais mon chemin » dit-elle, puis elle murmure : « Je le connais comme si je l’avais fait ». Après ça, elle ajoute : « D’où venez-vous comme ça ? Vous avez l’air fatigués ».
 
     Après avoir couru et marché pendant des heures, Mohand et Zahir sont épuisés et complétement débraillés. Ils transpirent et se voient obligés de remonter leurs pantalons à chaque pas qu’ils font, comme s’ils avaient perdu dix kilos !  
« On revient de la marche » dit Zahir.
« La marche ? » demande la femme.
« Oui madame, la marche de la rovondékatio » répond Mohand.
Et la femme dit : « Ah, celle de ce matin, et… qu’avez-vous revendiqué ? »
Les deux garçons répondent en chœur : « Rien madame ! »
« Et pourquoi ? » demande la femme.
Zahir répond :
« Ce n’était pas pour aujourd’hui, ça sera pour une prochaine marche. »
« Aujourd’hui ce n’était qu’un échauffement » réplique Mohand. Et les deux jeunes hommes se mettent à rire en se donnant des coups d’épaule.
 
     La femme pose alors une question qui semble déstabiliser les deux garçons qui se regardent comme pour trouver une réponse sur le visage de l’autre : 
« Si vous aviez pu, qu’auriez vous revendiqué ? »
     Comme ils ne répondent pas, la femme reprend : « Quels sont les problèmes dont vous auriez aimé parler ? »
Mohand dit alors avec rage :
« Il n’y a que des problèmes, beaucoup de problèmes mais jamais des solutions. Tu comprends madame ? On manque de tout, il n’y a rien pour nous dans ce pays. C’est de la « hogra », nous les jeunes, nous sommes lésés. » Il continue : « Il y a aussi le problème du travail, la femme l’interrompt et demande :
« Ah vous cherchez un travail ? » et, là, Zahir répond :
« Non, mais… on sait qu’on en trouvera pas de toute façon, et même si on en trouvait ça ne servirait à rien. Ils te donnent un salaire de misère, et tu ne peux même pas te payer une paire de chaussures ! »
« Comme celles que vous portez ? » lui demande la femme. Et, là, Zahir, gêné, lui dit :
« C’est ma mère qui me les a ppp… offertes ; »
« Que voudriez-vous faire par exemple ? » demande la femme.
     Sans hésitation Mohand prend la parole pour dire quelque chose de positif  et qui pourrait faire de son père le plus heureux des hommes : « On peut tout faire. Nous, on est des hommes ! »
« C’est très bien. Pourriez-vous faire de la maçonnerie ? » demande la femme.
Encore une fois les deux garçons répondent en chœur : « Ah non, surtout pas ca ! »  Et Zahir continue : « Nous… on veut travailler dans une société… Quelque chose comme ça. »
 
     La femme leur demande alors s’ils ont un diplôme et, comme ils répondent que non, elle leur explique que c’est une mission impossible et, que même s’ils parvenaient, par miracle, à se trouver une place dans une société, ils auraient le salaire de misère dont ils ne veulent surtout pas. A ce moment là, Mohand donne une solution digne des plus grands « penseurs » en disant : « Nous irons dans une grande société qui a beaucoup d’argent ». La femme sourit, les salue et s’en va.
 
     Le lendemain, donc, Mohand et Zahir vont demander des explications sur un détail qui semble les avoir heurtés. Ils se dirigent vers cette femme et, en arrivant près d’elle, ils ne remarquent même pas le gros sac qu’elle porte sur son dos. Les trois se disent bonjour et Mohand dit :
« Tu nous as menti hier madame ! »  Zahir confirme puis demande :
« Tu savais que la marche d’hier était pour les morts de la guerre ? »
« Les martyrs » rectifie la femme avant d’ajouter : « C’était en hommage aux chouhada et, oui je le savais ».
« Pourquoi tu ne nous l’as pas dit alors ? » demande Mohand. « Tu t’es moquée de nous ! »
« Et vous deux comment ce fait-il que vous ne l’ayez pas su !? » demande la femme.   
    Les deux garçons baissent la tête et ne répondent pas.
La femme épuisée prend alors une longue respiration et dit :
« Les enfants, il est évident qu’en allant à la marche hier, vous pensiez vous rendre à une manifestation. Maintenant dites-moi… Si vous aviez su qu’il s’agissait d’un hommage, y seriez-vous allé ? »
 Zahir relève la tête et dit avec fierté : « Et toi, pourquoi tu n’es pas allée à cette marche ? » La femme répond, l’air triste et désolé :
« Je pensais que vous le faisiez pour moi !!! »  
« Ah, c’est ça !! Toi tu restes à la maison avec les enfants pendant que les hommes sont dehors. »
« C’est ça, je reste avec les enfants, je les mets au monde, m’occupe d’eux et les aime sans être sûre qu’ils me le rendent plus tard ! » dit-elle, en regardant les deux garçons droit dans les yeux, et elle demande : « Comment vous appelez-vous ? » 
Mohand répond : « Moi c’est Mohand et lui c’est Zahir. » La femme dit d’un ton très calme et triste :
« Mohand et Zahir…… Mes enfants ! Combien êtes-vous ? » Mohand étonné répond :
« Madame, on est deux ! »
« Combien êtes-vous ? » répète la femme d’un ton un peu plus élevé. Et Zahir répond en se moquant et en pointant son index droit vers son ami et lui-même :
« Un … deux. Mohand Plus Zahir ça font deux. » Et, cette fois, la femme leur dit d’un ton ferme : « Non mes enfants, Mohand plus Zahir ne font pas deux, Mohand plus Zahir font toute une génération ! » Elle ajoute avec désolation : « Je dois y aller à présent, j’ai un poids sur les épaules et je suis fatiguée. Que dieu vous protège mes enfants ».
 
      Elle s’éloigne en laissant derrière elle un silence oppressant pour les deux garçons qui la regardent s’en aller en se posant mille et une questions. Ils semblent complétement perdus ; ils  se rendent bien compte que quelque chose cloche, mais ils ne comprennent pas très bien ce que c’est. Puis, comme s’ils venaient de recevoir une claque, ils réalisent qu’ils n’ont même pas proposé à cette femme de la soulager en la débarrassant de son fardeau ! Pris de remords, ils continuent à regarder la mystérieuse Dame qui s’éloigne encore et encore. Puis une voiture passe laissant flotter un large foulard, léger comme de la soie et qui s’étend au passage de la femme dont la robe verte et blanche semble se confondre avec les couleurs du drapeau algérien. Ne voyant plus la mystérieuse, Mohand et Zahir se dirigent vers leur lieu de méditation tels deux points d’interrogation ambulants.    
       
© Djida Cherfi.
23/01/2015.



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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 07:43
Après tout – Michel Duprez
© Giorgio de Chirico
 
 
J'ai cette chance incroyable
de ne jamais ramasser que des mies de pain,
d'être un sujet à risque,
au mal de l'air
quand le verbe à l'envers
commence à prendre de l'altitude
et que la grammaire elle-même
est sur le point de perdre son latin.
Cette chance inespérée de croire
qu'il existe encore un espoir au delà de tout espoir,
autrement dit :
qu'il y aura toujours quelque chose après tout.
La chance de ne pas être un chercheur,
mais seulement un trouveur,
un tout petit grain de folie
emporté par le courant
que les éléments déchaînés s'amusent
à rendre encore plus muet qu'une carpe
et qui réapparaît de temps à autre ici-même,
transformé en poisson-clown,
puis de nouveau en homme.
Heureusement pas le plus chanceux,
mais pas non plus le moins nanti.
Juste un homme,
un vieux loup de mer lançant sa ligne
aussi loin qu'il le peut dans la chair des choses,
avec, pour seul appât,
cette espèce de prière adressée au présent
et déjà presque futur
de continuer à marcher en silence,
mais, surtout,
de bien garder son ombre d'avance
après être passé devant nous.
 
© Michel DUPREZ



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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 07:59
Inconsciemment laisser fuir – Michel Bénard
 
                                                               
 
Au peintre et ami Gérard Stricher.
 
 
 
 
Inconsciemment laisser fuir le temps
Jusqu’à la fragilité noire et trompeuse
D’une ligne médiane imprécise,
Là, où tout risque de vaciller.
Un violet susurre quelques tendres mots
Sur les lèvres d’un véronèse candide
Qui passionnément s’empourpre.
Le feu des couleurs en fulgurance
Embrase le jardin de l’enfance
Jusqu’à prendre l’insolite apparence
D’un ciel féerique en exil.
Perpétuel combat du quotidien
Au cœur de l’humaine démence,
Rêves ou cauchemars en révélation,
Juste affleurement d’un souffle mystique
Où un flot de vie en liberté palpite.
La lumière frissonne sur l’énigme
D’une trace secrète,
D’une gestuelle codée,
D’une ébauche insoumise.
La vie comme un jeu,
Se dévide avec frénésie
De la matière en gésine
Remplie de promesses fécondes.
Ambiance suave, sensuelle,
Jaillissements silencieux
D’ombre et de lumière,
Entre le non dit
D’une innocence éblouie,
Inconsciemment laisser filer le temps.
 
 
© Michel Bénard.



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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 07:51
Phoenix – Ode
 

Tel le Phœnix, je renais de mes cendres
Ce n’est ni à l’hiver ni en saison autre que le printemps
En ces jours resplendissants
Que l’Oiseau unique vient, lumineux, s’épandre

Immortalité et résurrection de l’âme
Feu des corps rouges qui enflamme
*
Mon bel Oiseau sacré
Qui ne te nourrit que de rosée
Toi qui ramène les herbes odorantes
Le soleil, la joie, la vie trépidante
Ainsi, ramène-moi l’Amour
Dans ma saison mes toujours

Toi qui marques les heures qui s’envolent
Conduis ses pas sûrs jusqu’à moi
Guide-Le dans la rectitude de ton vol
... Jusqu’aux premiers émois

Que ton chant harmonieux Le séduise
Dans les nouvelles clartés de la saison
Que son corps ne brûle et ne se brise
Qu’Il s’arrête sur mes rives, tel le Papillon

Œuf primordial, Chrysalide des chrysalides
Qu’Il vienne goûter le nectar de mon amour
Goûter de mes fleurs les parfums humides
Dans le soir bleuissant de mon séjour

Qu’Il soit l’Amour écarlate de mes étés
De mes automnes, le Bonheur orangé
La Chaleur blanche de mes hivers
Ma Joie d’émeraude printanière

Qu’Il soit mon bel Oiseau empourpré
Que ses yeux, telles deux améthystes
Me transportent jusqu’au ciel étoilé
Vallée de plénitude que plus rien jamais n’attriste
*
…J’aime l’Oiseau, car il porte ton nom, Amour…
 
©Ode



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