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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 07:15

 

amants-2.jpg

http://emmila.canalblog.com/archives/2013/03/14/26651717.html



As-tu dit " âme ma sœur âme " ?
De cet appel, j’en garde écho,
À mes braises répond ta flamme,
À mon offrande ton écot.

Quand dans ma main, tu reviens boire
Ce qu’elle infuse d’inconnu,
Ta lèvre en frôlant le ciboire,
Dévêt mon cœur et le fait nu.

Lors, puisque ma phrase te touche
Ode, rondo, terza-rima
Alexandrin, sonnet farouche…
L’aime toujours ! Comme l’aima…

Pour moi de superbe importance,
C’est de les savoir tous nichés
Au cœur joli de ton aimance
Et réfléchis par tes psychés.

Après, autour de ma clepsydre,
Il y a tes fouillis charmants,
Tes dits de vins, tes tons de cidre,
Tes contre-jours de diamants.

Tu fais pour sûr bien tes mélanges,
Et quand tu tisses, m’est avis,
Qu’un peu de terre et beaucoup d’anges,
Laissent mes vœux charmés, ravis.

Que mon calame soit superbe
Je n’en sais rien, à toi de voir,
Mais le chêne n’est rien sans l’herbe
Qui le célèbre en reposoir.

Il n’y a pas de grand poète,
De grands poèmes seulement,
À charge pour lui que sa quête,
Le conduise au seuil du moment :

Moment exquis, lorsque l’aiguière
Verse à souhait l’onde qui doit
Unir les sens à la lumière,
Où chacun d’eux comblé s’y voit.

À m’aimer, ton aveu m’oblige
D’être attentif à tout appel,
De m’y porter esclave lige,
Pour en citer nectars et sel.

Et lorsque me viendra l’aurore,
Ayant tressé tant de faisceaux,
Tes rubans les rendront encore
Inévitablement plus beaux.

Souviens-toi de nos incendies,
De nos courses les avenirs,
C’était au bal de nos envies,
Fortune chère aux souvenirs.

Entre mes berceaux et la tombe
Certes, je n’ai pas su glaner,
Tout ce que mon sein-catacombe,
Portait en lui. Et couronner

Tout à la fois les quelques ondes,
Que j’inventais, leurs clapotis,
Entre tes doigts et leurs facondes
Je les sais déjà bien lotis.

Au sortir de mon terrain vague,
Où j’ai trouvé ce ras-de-cou,
Ce bracelet et cette bague,
Chance offerte à moi, sans le sou :

A ton chevet, tout j’abandonne.
Et quelque rêve aidant plus tard,
J’aimerais que ton cœur frissonne,
Au chant d’un vers pris au hasard.

D’un vers et surtout de sa rime,
Qui se veut le meilleur de soi,
Rayon qui vient baiser la cime,
Avant l'envol de tout émoi.

Je te dis là, l’ultime gemme,
Joyaux du temps aux fronts offerts,
Puisque tu sais, " viens ! que l’on s’aime
À tons immergés et couverts ".

© Claude Gauthier
25 février 2002



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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 07:37

 

coeur-goutte-d-eau.jpg

http://www.marcellehardy.com/calendrier.html



Avec ces mots jolis, que ton souffle caresse
Au bout d’un long soupir,
Nos jeux doux débusqués cessant de se tapir,
De rôles font la tresse.

Délicieusement, de-ci de-là partout
Le désir nomadise,
Le moindre rien se fait, touchante friandise,
Le cœur maître à l’atout.

Au bout de ce regard inspiré par ton âme,
Lorsque rôde ma main,
Dans le clos de tes champs ruisselle d’or le grain,
Jusqu'au désiré brame.

C’est notre halte offerte, inaccessible aux temps ;
Et dans ce bol d’ébène,
Plein d'une eau de bonheur, toujours à perdre haleine,
Nos cœurs boiront contents.

© Claude Gauthier



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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 07:43

 

poème

http://gegouska.over-blog.com/article-le-poeme-de-ma-vie-87870162.html



Ils ont cru quelque temps le poème bonasse,
Breuvage liquoreux
Avec quoi contrefait, quelque chétif finasse
Maints projets doucereux.

Surfait comme anodin, quand d’humeur trop crédule
Niais et bon enfant,
Un quidam s’en saisit dont il fait son pendule,
Tel autre un olifant.

Ils l’entendent souvent comme un brame sans force,
Complainte haute en fards,
Dont l’insipide ton, désespéré se force
Sur des matins blafards.

Malheureux qui n’avez soupesé sa couronne,
Ni son glaive tenu,
Trop sourd à ses contre-uts sur lesquels il claironne,
Sans artifices, nu.

Où musardiez-vous donc au jour de sa naissance
Ignorant ses berceaux,
Au lieu de ses coursiers en capter la puissance
Puis en couler les sceaux.

Approche et vois au fond de son œil qui s’enflamme,
La crainte des cochers ;
Entends de son sabot intrépide, la lame
Fracassant les rochers

Les vents dont l’ouragan disperse ses crinières,
Cinglent nos attendus,
Tandis que ses nasaux calcinent nos manières
Et leurs tons éperdus.

Vous êtes-vous risqués à maîtriser l’enclume
De son poitrail de fer,
A lui passer un frein quand son œil noir s’allume :
Qui de vous s’est offert ?

Qui sait d’un bond hardi, lui saisir l’encolure
Et le piquer au flanc,
Pousser ou retenir son intrépide allure,
Dont il mène l’allant ?

Tel est, franc le poème où souffle Polymnie
A son oreille un chant
L’écoute toi de même et tes doutes renie
Puis t’en fais le servant.

Poète, garde nous ton art allégorique,
Source de bon aloi,
Qu’on ne nous serve pas quelque jour historique :
Un poème, c’est quoi ?

© Claude Gauthier



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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 07:53

 

poteaux.jpg

La Butte des fusillés à L'Épine près de Châlons-en-Champagne

http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/lieux/2GM_CA/monuments/butte.htm



Quand soudaine en sa fuite une sente s’esquive,
Ayant abandonné du grand chemin la rive,
Que j’aille l’aller suivre au fil de ses transports,
Pour partager complice et ravi, ses accords…
Comment ne pas me rendre aux accents de l’aubade,
Me livrer à plaisir où porte l’escapade ?
Qu’elle conduise à Rome – et laquelle n’y court –
L’agreste et vif appel m’attire en son séjour,
Dont les charmes aidant subliment la nature…
Tout parle de bonheur et de bonheur augure.
L’air embaume, m’enivre et me grisent ses fleurs,
Les frondaisons d’argent en mêlent les langueurs,
Mon âme, rare instant, que l’accueil réconforte,
Choisit pour aventure énigmatique et forte,
De revisiter bien du passé les rappels,
Mêlée au charme flou de mystiques pastels.
Car si le ciel s’invite et veille en la ramure,
M’interpelle un ruisseau, me trouble son murmure,
Parmi des arbres blancs, hôtes sans vanité,
Il me parle au présent d’un temps d’éternité.
Dans ce séjour sans fard comme un pèlerinage,
Voici le sortilège, ineffable partage,
De l’univers entier au cœur de ce val bleu.
Je frémis de candeur – en tairais-je l’aveu –
Mais c’est au souvenir, de ce matin sans leurre,
D’un mois de Mai qui sut, comptant leur ultime heure,
Donner à des enfants en passe de mourir,
Ce théâtre de joie où chacun dut finir.
Dans le sous-bois sacré, plein de raisons de vivre,
Perfide une agonie collective s’enivre
De les aller faucher. Un seul cri : " liberté " !
Des armes ont vomi ; leurs corps ont culbuté.
La terre a bu sans soif, dans l’incertaine aurore,
Des fusillés le sang, dont la voix parle encore !
Passant, règle ton pas et veuille retenir
D’un martyre passé ce qu’il lui plut d’offrir :
Et s’il n’est point heureux que jamais âme meure,
Partage leur repos, cueille l’instant ; et pleure
Aux marches des tombeaux leur dévorante nuit,
Que ta liberté goûte aux matins d’aujourd’hui.

© Claude Gauthier (août 1989)


1944 – à 27 jeunes fusillés de Mende



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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 08:47

 

aurore.jpg

http://vieuxsinge.blog.lemonde.fr/2009/10/07/cela-sappelle-laurore/



Le ciel à son aurore en mille symphonies,
Allume les brasiers -
Mystérieuse ardeur d'étranges incendies -
De jugements derniers.

C'est l'immense alchimie où l'âme se ressource,
L'appel au firmament
De l'étoile du jour éternelle en sa course,
Fugace en son moment.

L'éther ouvre les bras et se prépare un songe -
Cascade de pastels -
Puis invente des feux que l'infini prolonge,
En précieux rappels.

Dès lors, c'est le pouvoir de fastueux mélanges,
Les courses dans l'azur,
De ces lueurs qui font le regard des archanges,
Aux portes du futur.

Aux nuages partout répondent les lumières,
Les ors de leurs torrents,
La céleste marée engendre en leurs rivières,
Des moraines d'argents.

Autour de sangs vainqueurs, d’éclatantes écharpes,
Frissonne la couleur -
L'indocile velours - de cent teintes les harpes,
Aux arcanes du coeur.

L'ineffable palette entraîne en sa mouvance -
Complaisante psyché -
Qui naît, rêve ses flous, se perd chaque nuance
D'un paradis caché.

Quels mots jamais sauront - inutiles scories -
Rendre le sens jaloux
De ce théâtre offert par de muets génies,
Qu'on écoute à genoux.

© Claude Gauthier
29 octobre 2001



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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 08:53

 

barbeles.jpg

http://actionplan.gc.ca/fr/initiative/programme-des-crimes-de-guerre-et-des-crimes



Quelle est cette rumeur profonde,
A quand la paix…
Ces hurlements de par le monde,
A quand la paix…

Partout l’on rompt, gémit et souffre,
A quand la paix…
Dans les odeurs de feux, de soufre,
A quand la paix…

Depuis jamais les paysages,
A quand la paix…
Ont toujours fait plus que leurs âges,
A quand la paix…

Ils ont pris goût aux maléfices,
A quand la paix…
Ils en célèbrent les offices,
A quand la paix…

Le moindre calme ? Ils sont en manque,
A quand la paix…
L’humanité repart et banque,
A quand la paix …

Foin de tyrans, rois, d’oligarques ?
A quand la paix…
Qu’engendrent à souhait les Parques,
A quand la paix…

Mais le vrai germe de la chose,
A quand la paix…
Est une universelle cause,
A quand la paix…

Petits ou grands, noirs ou bien jaunes,
A quand la paix…
Pas moins les blancs, toutes leurs faunes,
A quand la paix…

Sont à la fois bourreaux, victimes,
A quand la paix…
Experts de riens, pas moins en crimes,
A quand la paix…

Pas un pour racheter ses frères,
A quand la paix…
Même le gnome a ses colères,
A quand la paix…

De plus en plus c’est la démence,
A quand la paix…
Et chacun va de son offense,
A quand la paix…

J’ai souvenir lorsqu’en primaire,
A quand la paix…
On se cognait, façon sommaire,
A quand la paix…

Lors surgissait quelque maîtresse,
A quand la paix…
Vilipendant à notre adresse,
A quand la paix…

Notre noire et naissante haine,
A quand la paix…
Déjà la coupe en était pleine,
A quand la paix…

Chacun de hurler à tue-tête,
A quand la paix ?
« Madam’ c’est elle qui m’embête… »
A quand la paix…

Pas moins « c’est lui ! » Ils sont en selle,
A quand la paix…
Et le garçon, la demoiselle,
A quand la paix…

Pour engendrer d’autres pagaïes,
A quand la paix…
Et bien plus tard d’autres batailles,
A quand la paix…

Toi qui me lis rentre en toi-même,
A quand la paix…
Et si tu veux le bien suprême :
A quand ta paix ?

© Claude Gauthier



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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 08:56

 

turner.jpg© William Turner



Quelle pitié la mer en sa plainte infinie...
Mais son message ému, jamais naïf nous ment,
Tant les flots séducteurs riches en harmonie,
S'appliquent à frapper, hélas impunément !

Combien la grève est belle où l'onde communie...
Pourtant riche en accords, son candide instrument
Cachera-t-il jamais ces pleurs, cris, agonie
De trop d'hommes broyés irrémédiablement ?

Saura-t-elle émouvoir quand sa vague soupire
Vient embrasser la côte et ses récifs et pire,
Éventrer sur leurs pieux, en martyre son sein ?

Regarde et tiens-toi coi ! Ne la suis pas, Poète
Et ne dispute pas pour son âme inquiète...
Elle flaire nos ports dans un mauvais dessein.

© Claude Gauthier



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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 08:44

 

rouge.jpg

http://citationemilie.skyrock.com/



ah ! j'ai le mal de toi! mais me plaît que ne cesse
la morsure de feu dont toujours il me blesse,
cette langueur d'amour qui me ramène à rien,
cette sans-cesse-mort où je me sens si bien.

tu es mon seul pays, mes champs et mes collines,
mes brocards et mes ors, mes refrains, mes rapines,
tu es mon pain, son sel, mes eaux et leur soleil,
mon réel jusqu'à l'aube et mon rêve au réveil.

la nuit c'est en secret cette autre part de vie
que tu portes en toi, pour que l'âme ravie
je la cherche et la trouve en la quête d'amour,
façon de m'accomplir en attendant le jour.

il te plaît, je le sais, que je te fasse offense
en nos duels secrets. otages sans défense,
nous nous restituons l'un et l'autre sa part,
gages, dons ou dépôts, échanges nus, sans fard.

qu'es-tu soudainement ? s'il advient que le monde
plus tard, doive être lu par un oeil qui le sonde,
il verra quelque part la lumière d'un feu :
celui de notre ensemble inscrit dans cet aveu.

sois mon immensité. et laisse moi te boire
quand tu penches ton sein et je n'ose pas croire
que ta sente s'entrouvre en livrant ta cité...
je goûte de l'Amour ses goûts d'éternité.

t'enfuis que je te cherche et déjà je te trouve,
car tes ardeurs ont su sous ma cendre qui couve,
étonner de leurs jeux mon automne surpris,
avalanches d'été dont il se veut épris.

songerais-je à partir ? un souffle de ta bouche
me devient une chaîne et je reste à ta couche,
aussi longtemps qu'il plaît à ton désir vainqueur,
que j'aille lui conter les vœux clairs de mon coeur.

© Claude Gauthier



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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 11:59

 

fontaineplacelouispradel.jpg

http://marcdelage.unblog.fr/2008/06/20/fontaine-de-lyon-2/

 

 

j'aimerais enfermer dans ma mémoire
les secrets de la vie - mais surtout son histoire

pour découvrir alors
jamais plus aparté
les messages en ors
d'une vraie liberté

souvent je m'en vais boire à la fontaine
inspiré par ces vents doux venus de la plaine

où jamais égaré
le coeur s'y sait guéri
ce vieux monde effaré
n'a toujours pas compris...

de qui ces rumeurs - ces chants de sirènes
le monde est un voyou et son bal te malmène

je te vois côté cour
et puis côté jardin
tu vas - tu viens - tu cours
déblaye donc ton chemin...

d'où vient cette voie - où l'énigme humaine
nous parle d'avenirs que l'avenir enchaîne

laisse parler qui ment
puis va chercher ailleurs
moi les commencements
je connais ça par coeur...

dis-moi quand j'irai boire à la fontaine
avec moi viendras-tu - toi surgie de la plaine

mets tes yeux dans mes yeux
mets tes mains dans ma main
chiche et soyons heureux
tout ça c'est pour demain...

dorénavant j'ai en guise d'histoire
les mauves souvenirs - d'une claire mémoire

c'est l'éternelle envie
quand on est aux abois
de mieux aimer la vie
un peu plus chaque fois...

© Claude Gauthier



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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 08:08

 

dormir.jpg

http://www.essentielle.be/



C’est l’immobilité
Dans le moment qui dure,
Chaude, la fixité
De la moindre posture…

Ainsi, l’Amour venu
Abandonne la lice,
Qu’à souffle retenu,
Revisite un délice…

C’est le réel abstrait,
L’instant flou sans mélange,
Qui sur l’ombre distrait
Comme des ailes d’ange…

Ce qui reste du don,
S’inscrit en le message
Du suave abandon,
Candide, presque sage…

C’est l’immobilité
Qui cache à s’y méprendre,
L’acte d’intimité,
Puis en laisse un trait tendre…

© Claude Gauthier



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  • : Ce blog est dédié à la poésie actuelle, aux poètes connus ou inconnus et vivants.
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