Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 08:22

 

(contre-chant)

CreditMunicipalCamera4726b

http://www.tanbou.com/2012



De tous les horizons, sur terre,
Maints vents disent un magistère,
Autans d’ailleurs, forts en décrets,
Vont-ils enfin de leurs secrets,
En briser l’ampoule indocile ?
Vœux éternels sans codicille,
Nous drapant les points cardinaux,
Sous l’œil glacé d’aigles royaux,
Fatras de règles et d’ukases,
En leurs imperturbables phrases,
C’est pour bientôt, demain, c’est sûr,
La liberté sur fond d’azur…
Jusque à quand la race humaine
Orpheline de cette aubaine,
Installera tel piédestal
Taillé dans le plus pur cristal,
Pour un fantôme de comptine
Dont la conclusion patine…
La liberté, mais de quel droit ?
Bel esprit à ce point étroit,
Bardé dans son trop d’exigence,
Rejetant la moindre allégeance,
Tient à ce que tout lui soit dû :
Corde certaine pour pendu.
Cesse donc d’agiter ta cendre,
Avec tes peurs d’y redescendre,
Puisque ton père est le néant,
L’imite et sois moins fainéant !
La liberté ? Ça se mérite,
Revendiquer, le pâle rite,
Tant que tu ne comprendras pas,
Le peu de prix de tes abats !
Avant de vouloir qu’elle tombe,
Dans ton berceau, c’est à la tombe
Faisant mine de t’embrasser,
Qu’elle vient de débarrasser,

Le sol de tes impertinences,
Couche après couche tes offenses,
Alors qu’être libre s’apprend,
Qui ne le croit lors, se méprend.
Qu’il aille visiter l’Histoire,
Du haut de son sot promontoire,
Et se refasse le bilan,
De tous ceux qui d’un seul élan,
Prétendaient le monde refaire,
Rien n’a changé de cette affaire !
Il s’imagine l’aigrefin,
Qu’il y a droit chaque matin,
Quand la liberté qu’il évoque
Traîne avec elle une équivoque :
Plutôt salaire et moins octroi,
Surtout devoirs, bien avant droit.
Si donc tu en attends l’aurore,
Sois moins la chétive pécore,
Laquelle aux jours des nécromants,
N’ont jamais été ses amants.
Trêve de rêves, de foutaises,
De tes antichambres niaises,
Pour être libre il faut, petit,
Lâcher son os… lâche on t’a dit… !

© Claude Gauthier
5 août 07



Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 08:51

(près de la stèle de 24 fusillés à Mende-Lozère)

450px-1439-Col_de_la_Tourette.jpg

Le monument des Maquisards au pied du col de la Tourette



……la joie a pour symbole une plante brisée – Musset


Quand soudaine en sa fuite une sente s’esquive,
Après avoir quitté du grand chemin, la rive,
M’invite à l’aller suivre au fil de ses transports,
A partager complice et ravi, ses accords…

Vais-je me rendre sourd, aux accents de l’aubade,
Différer le plaisir d’aller en escapade ?
Que la route aille à Rome – et laquelle n’y court –
L’agreste et vif appel m’attire en son séjour,

Tous les charmes aidant de la pleine nature…
Tout parle de bonheur et de bonheur augure.
L’air s’invente un bouquet des parfums de cent fleurs
Et les branches d’argent en mêlent les langueurs,

Mon âme, rare instant, que l’accueil réconforte,
Se livre à quelque ivresse et savoureuse et forte :
Celle de découvrir du destin, les rappels,
Mêlés au charme flou d’insondables pastels.

Car si le ciel m’assiste et veille en la ramure,
M’envoûte un ruisseau, m’enchante son murmure,
Moussus, des arbres blancs, hôtes sans vanité,
Me parlent au présent d’un temps d’éternité,

Dans ce séjour sans fard comme un pèlerinage.
C’est l’ineffable tour qui consent au partage
De l’Univers entier, au cœur de ce val bleu.
Je frémis de candeur – en tairai-je l’aveu –

Mais c’est au souvenir, de ce matin sans leurre,
D’un mois de Mai qui sut, comptant leur ultime heure,
Donner à des enfants, en passe de mourir,
Ce théâtre de joie où chacun dut finir.

Dans le sous-bois sacré, plein du bonheur de vivre,
Perfide, une agonie et dont le fiel enivre,
Va les faucher ici. Un seul cri : " liberté " !
Des armes ont vomi. Leurs corps ont culbuté.

La terre a bu sans soif, dans l’incertain aurore,
Des fusillés le sang, dont la voix parle encore.. !
Passant ! Retiens ton pas et veuille retenir
D’un martyre passé ce qu’il voulut t’offrir :

Et s’il n’est point heureux que jamais quelqu’un meure,
Que soit permis au moins qu’un autre y songe et pleure…
Leurs tombeaux en s’ouvrant ont payé de leur nuit,
Ta liberté de voir les matins d’aujourd’hui.

© Claude Gauthier



Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 08:35

 

basse-cour_defaut_820pxL-medium.jpg

http://www.rouja.fr/illustration/basse-cour-sur-le-chemein-de-la-ferme



Je connais un vieux coq clopinant sur ses serres,
De-ci de-là traînant, en quête de son grain,
Sont couchés les soleils qui couronnaient ses guerres,
L'air ne vibrera plus de ses clameurs d'airain.

Nul soir ne le voit plus, sur la plus haute branche
Préméditant de nuit, dans l'attente du jour,
Une expédition virile et nette et franche :
Dilater à loisir ses intérêts en Cour.

Il tient plutôt le sol parmi poulets, gallines,
Les uns encor niais, les secondes couvant,
Tandis que des pigeons revenus de collines,
Le narguent ingénus, chacun à tout venant.

Amer il cherche l’ombre, y range ses oracles,
Ce qu’ils avaient de gloire et d’ardeurs et de fers,
S’il lisse sa rémige il en fait un spectacle,
Façon d’exorciser sa descente aux enfers.

Viendra bien un moment au cœur de la journée,
Où tiédeurs aidant lui reviendront ses chairs,
Au point qu’il tentera car de race bien née,
L’exercice royal de brasser haut les airs.

Ce sera juste assez pour atteindre la cruche
Ebréchée où se niche un regain d’escargots,
Cherchera qu’il n’est plus susceptible d’atteindre,
Son célèbre contre-ut perché sur ses ergots.

Passeront de la sorte et les heures saumâtres,
Les manèges du jour que berce son ennui,
A d’autres de jouer, crédules, les bellâtres,
S’imaginant l’avoir de leur fait éconduit.

Il a bien quelques fois avec force marmailles,
Fils des fils de ses fils, un semblant de caquets,
Mais ça ne va pas loin, non plus chez les volailles :
Un vermisseau surgit et dévient leurs acquêts.

Ainsi dans le cortège inexorable ou glousse,
Pépie, éclate et chante un peuple en mal de quoi ?
Chacun s'affaire et pense à va comme l’on pousse,
Circonvenir un sort qui le laissera coi.

Aussi l'aimè-je bien ce morceau d'infortunes
Vainqueur, sans écarter de finir aux rancarts,
Me plaît de consoler qui vécut pour des prunes :
Génie irrésolu qui coiffe tous les arts.

© Claude Gauthier



Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 08:19

 

liberte.73179.jpg

http://images.toucharger.com/fiches/graphique/liberte/73179.htm



… j’ai vu la Liberté
ombre superbe, en aparté…
ce matin-là, je n’avais d’autre envie,
à l’aurore levant,
que de humer la vie
sans après sans avant,
une voix dans mon cœur me dit : « avance
fais de ce jour un devoir de vacance,
doute de toi, retourne à l’essentiel… »
et je la vis, ombre insolente
à ce point excellente
qu’elle en remplit mon ciel
me dépouillant alors d’un dernier oripeau,
pour la saisir et partant à ses trousses,
je l’ai revue errante en brousses…
sa main qu’elle tendit… était noire de peau !

© Claude Gauthier
12 octobre 07



Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 08:25

 

J-C-Bemben-14-juillet.jpg

© Jean-Claude Bemben



Quels sont ces heurts, ces cris
Dévorants, par le monde,
Ces fantasmes, ces bris,
A l’humeur inféconde ?
Les aubes ont frémi,
Aux vains fracas des Aigles,
Et chacune parmi
Les derniers champs de seigles,
Annonce nos déserts,
De sangs jamais exsangues,
Ni de slogans diserts…
Eh ! Planète : « tu tangues » ?



© Claude Gauthier
15 février 08





Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 08:28

 

Le-don-de-soi.jpg

http://o2ladesmots.blogspot.fr/2010/04/le-don.html



Il y a quelque part un enfant seul au monde, 

Dont le regard perdu te demande d’oser, 

Toi, ce signe d’ailleurs qui court et vagabonde

Veut-il que son chemin puisse le sien croiser

Ami, ne tient qu’à toi de superbe alchimie, 

D’animer dans ses yeux qui te sont inconnus, 

L’assurance qu’il peut en tout début de vie, 

Croire en des jours meilleurs, plus décents et moins nus.

Qu’importe dans l’instant le futur grand Partage, 

C’est ici, maintenant, qu’un rien va le guérir, 

Façon de récuser qu’à la fleur de cet âge, 

Quelque fatalité le contraigne à mourir.

Cette fatalité, la réduit ton aumône, 

Ouvre la cage et vois, l’oiseau prend son envol, 

Un autre toi, conforme, et pas du tout un clone, 

Dont l’immédiat besoin a la forme d’un bol.

Il est en ton pouvoir, une grande puissance,
Ton superflu devient pour lui l’essentiel, 

Dans un fond de tiroir ? Son droit de renaissance 

Attend, que tu l’envoies où s’étiole son ciel.

Si par tel abandon de ce qui ne nous prive, 

Nous aiguisons nos sens et nous tendons la main,

Il devient que le cœur qui voit sur l’autre rive, 

S’y découvre étonné : il y voit son prochain…

© Claude Gauthier

2 avril 08





Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 08:11

 

feminite.jpg

http://www.beatricebissara.com/sculpteur/fr/sculpture/eveil-d-une-feminite.html



Laisse-moi
ô laisse-moi ta beauté parfaire
du fruit de ton émoi
t’en prie laisse-moi faire
que ta féminité
soit fille de ton ventre enfin revisité

© Claude Gauthier



Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 08:22

 

Jean-Claude-Bemben-objectif-copie-1.jpg

© Jean-Claude Bemben



souhaiter la Concorde, est-ce un exploit mon ange,
contre la guerre, autant ses indignes forfaits...
le premier prédateur dans le moment qu'il mange,
veut tout pareillement qu'on lui fiche la paix !

est-ce si novateur de proclamer au monde,
son désir de justice en forme de credos,
allons, tu viens de naître et ta belle faconde,
nous dit que toi si jeune en aurait "plein le dos".

je vais pourtant souffler à tes tympans, sans rire,
que tu portes en toi d'identiques ferments
et, si jusqu'à ce jour tu n'as rien fait de pire,
c'est que le sort t'ignore en sachant que tu mens.

eh ! oui, brasseur de mots, éternel don Quichotte,
dérouler des vertus le tapis rouge aidant :
c'est l'instinct prédicat qui ne parle mais rote,
d'autant que ta carpette est d'un rouge sanglant.

ce que je dis naïf, quand tu chantes ta fresque,
c'est que la guerre est fille avant tout, de quelque art,
à quoi tu dois songer d'opposer "plus que presque",
tel autre en contrepoint, le fils d'aucun hasard.

alors réponds, phraseur, la question se pose :
que sais-tu donc des lois conduisant à la paix,
que ta claire candeur nous récite, qu'elle ose,
réveiller de leurs voeux tellement de distraits.

et quand j'aurai compté les traits de ta science,
susceptibles déjà de nous mieux rassurer,
dis-moi ce que tu fais - cela dit sans offense -
pour juguler nos maux et nous en libérer ?

tu vois ! Il y a loin de la coupe à tes lèvres,
gémir, donner leçon est un aisé combat,
au point que l'argument fera "d'eux tous" des... chèvres,
la vérité du jour est celle du soldat !

tout n'est pas dit ici, il y manque mon ange,
ma présence, ma main, mon regard, un baiser,
pour que la vérité passe et moins te dérange,
rien ne rend si petit que d'en trop deviser.

la nuit s'achève amie, à nouveau c'est l'aurore,
choisis l'ombre d'ici, où les clartés d'ailleurs,
les mots - ô ! comédie, ô ! chétive pécore-
servant à mieux cacher pas mal de rimailleurs.

résumons-nous, veux-tu, la paix que l'on désire,
est peut-être après tout affaire de tribuns,
mais la chose étant dite, à peine de délire,
fait les tribuns guerriers et pas forcément Huns !

nous vivons un moment unique dans l'Histoire,
où se délitent noirs des siècles mensongers,
je veux participer à l'oeuvre transitoire...
...j'irai demain t'aimer sous les blancs orangers.

Claude Gauthier©
22 janvier 02



Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 08:41

 

Katia-Gobeaut-Voile-de-neige.jpg

© Katia Gobeaut



Si je t’embrasse moins, c’est que j’aime l’attente,
En quoi tel un phœnix nous revient le désir,
Puisque sans frein courir, fait notre envie absente,
Et si vous possédez trop bâillonne le plaisir.

L’appel, ne craint rien tant que cette turbulence
De la caresse offerte et prise à tout venant,
Trop de facilités engendre l’indolence
Puis ami l’on devient à force d’être amant.

Ne t’étonne ma mie, aux basques de ce rêve,
Ce n’est pas un départ, juste à peine un détour,
Fruit de quatre saisons - quand ailleurs il s’achève -
Alchimiste prudent, te reste mon Amour…

© Claude Gauthier



Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 07:28

 

YVANEL-hiver.jpg

© Yvanel



Avant les noirs fusains du proche hiver qui rôde,
Larcins d’un bel été, l’automne frappe d’ors
De sanguines, de bruns foisonnants sa rapsode,
Bientôt les froids linceuls toutes neiges dehors.

Au-delà des halliers entre deux avalanches,
J’envoie en émissaire un semblant de souci,
Il dansera, lutin, sur d’insolites branches,
Soucieux de ne pas tomber à leur merci.

Car j’imagine lors, ta marche singulière,
Son lascif mouvement avec le temps qui fuit,
Quand toi, tu reviendras, douce hôtesse oiselière,
Ma constante saison, avant la pleine nuit.

L'âtre est chaude et la braise, à peine colorée,
N'attend qu'un souffle pour encore irradier,
Voici ! La porte s'ouvre et sur sa froide orée,
Je me revois en gueux : que vais-je mendier ?

L'aiguière est prête. Aussi, quand ta lèvre la frôle,
De capiteux parfums me promettent ce soir,
Que des heures durant de l’un à l’autre rôle,
Rouleront feux et eaux sur ton ventre ostensoir.

C'est là que flotte nue avec la connivence,
Tel souvenir amer et tel autre enchanteur,
C'est le toujours-jamais, la désirable offense,
L'instant qui ne ment pas car non plus le menteur.

Ainsi lorsque tu pars et remonte les sentes,
Faisant gémir la neige où s'inscrivent tes pas,
Chaque chose laissée, après que tu t'absentes,
Ne craint - ni moi non plus - que tu ne rentres pas.

© Claude Gauthier



Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Couleurs Poésies 2
  • : Ce blog est dédié à la poésie actuelle, aux poètes connus ou inconnus et vivants.
  • Contact

  • jdor
  • Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...
  • Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...

Recherche