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De Picasso à Cocteau,
Nombreux sont ceux
Qui dessinèrent et s’inspirèrent
De l’énigme poétique de Rimbaud.
Fernand Léger, s’aventura inconscient
Dans les méandres « des illuminations »,
Valentine Hugo, maria son décor de rêve
Aux sillages des semelles de vent.
Ernest Pignon Ernest, par la magie du crayon
Le fit devenir résolument moderne
Et lui rendit ses lettres de noblesse
Par l’instinct de la liberté.
La sculpture de Moirignat,
Sublime de légèreté, éblouissante d’élévation,
Transpose l’alchimique fusion du sang.
Le poète n’est plus qu’un funambule
Entre terre et ciel
Pierre angulaire des signes de l’amour.
Ladislas Kijno saisit la main de Rimbaud
Pour danser avec lui dans une folle
Arabesque d’encre et d’éternité
Rejoignant les voleurs de feu.
Avec lui Sonia Delaunay
Retrouva la musique de son Orphée.
Zao Wou Ki en transcenda l’éblouissement
Sur l’espace aux vides transparences.
Jacques Moretti esquissa passionnément
L’étrange errance des nuages,
Il partit vers l’infini d’une fresque
A jamais inachevée.
Germaine Richier, gravera dans le cuivre
Le parcours du juif errant,
L’ivresse du désert, la puissance des tempêtes
En d’étranges arcs en ciel.
Jeanne Esmein, imagina sa bohême
Sur les cris des corbeaux
Dans les espérances de l’aube.
Luc Simon, échafaudera « la parade sauvage, »
Le voyage des dernières caravanes.
Ipousteguy offrit au poète les ailes
Dont il avait rêvé toute sa vie,
Pour fuir l’humaine comédie
« Les semelles devant » (1)
Se résumant à une seule empreinte
Gravée sur un granit d’Ardenne.
©Michel Bénard.
(1) Titre de la sculpture d’Ipousteguy
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Texte dédié au fabuleux dessinateur Ernest-Pignon-Ernest
Visions prémonitoires,
Corps brisés, mêlés d’angoisse
Comme vielles bigarrures
De linges séchés sur des fils
De fers barbelés.
Les fantômes prisonniers
Errent encore derrière
Les barreaux rouillés,
Les messages perdus
Comme bouteilles à la mer,
Sonnent le glas du désespoir
D’un suaire drapé
Sur les cadavres oubliés.
Une âme anonyme passe
Dans le silence extasié
D’un ange aux ailes froissées.
©Michel Bénard.
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Texte dédié au grand peintre et graveur Safet Zec.
Simple note d’ocre rouge,
Juste rehaut de céruse blanc
Révélant toute la dramaturgie
De l’étreinte poignante.
Les veines se font saillantes
Sur les mains tourmentées,
Le suaire gris du calvaire
Gît sur la chaise abandonnée,
Les doigts déchirés, torturés,
Se font plus émouvants qu’une prière.
Une dernière lueur d’espérance
Filtre par l’étroite meurtrière
Soulignant de ses rais
Ce qu’il reste d’un frugal repas.
Les cages sont vides,
Les barques en errance glissent silencieuses
Sur les brumes du grand canal,
L’existence se fait sourde et fuyante,
Sous la misère d’une chemise ouverte
La poitrine est haletante.
Le monde pareil à la table de la Cène
Demeure à l’abandon,
Le corps de l’homme est en déposition,
Larmes, sidérations, blessures, torpeurs,
Soulignées d’un rouge fil de sang
Comme ultime rappel à la vie.
©Michel Bénard.
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Se taire,
Lorsque le supportable ne l’est plus,
Se taire,
Migrant en terres et forets défoliées,
Se taire,
Regardant des bibliothèques incendiées,
Se taire,
Face aux femmes, enfants brulés ou mutilés,
Se taire,
Dans les ruines silencieuses des villes,
Se taire,
Témoins de milliers de morts anonymes,
Se taire,
Devant barbelés, murs et frontières,
Se taire,
Au constat des barbares d’un autre temps,
Se taire,
Ecoutant ceux qui évoquent d’obscurs dieux !
Parler enfin,
Tout avouer même bouches bâillonnées,
Parler simplement,
Pour réapprendre le sens de la beauté,
Parler librement,
Pour épeler le verbe aimer,
Parler à tout vent,
Pour refonder l’humanité
Avant que le temps n’en soit passé.
©Michel Bénard.
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Nicole Portay : « Fileuse d’espoir » Editions les Poètes français –
Préface Michel Bénard – Illustrations Auguste Haessler -
Format 15x21 – Nombre de pages 83 -
Préface
La poésie est révélatrice de signes, sans doute est-ce pour cela qu’il me fallut les ailes de l’ange de Reims et les chants Grégoriens de l’abbaye de Solesmes pour prendre mon envol avec ce recueil des plus prometteurs de Nicole Portay « Fileuse d’espoir. »
La route suggérée est longue, semée d’embûches, de méandres, d’arcanes, mais aussi de lumière forte d’espérance.
Là tout est brodé de vers riches, personnalisés, d’un vocabulaire précieux aux symboles incontournables et chargé d’images imparables.
Et si la poésie était une question de survie, de salut, alors mieux vaut sous le sceau de la confiance emboiter le pas sécurisant de la « Matriarche ».
La « Fileuse d’espoir » est en fait une semeuse qui patiemment veille en son jardin refuge à la germination des graines sacrées.
Si l’ombre est parfois présente dans cette œuvre, c’est pour mieux percevoir la lumière, la caresser et la déposer à sa juste place, là, précisément au centre du cœur et de l’esprit jusqu’à l’enchâssement escompté.
Nicole Portay avance en poésie dans une posture semblable à celle du pèlerin de station en station sur les degrés de l’élévation. Ses vers sont assoiffés de liberté, sont ciselés, sont peaufinés, la qualité d’une écriture soignée est la meilleure garantie pour l’élévation et la compréhension de la poésie, cela notre poétesse l’a parfaitement compris.
Bien loin des textes des premières heures, désormais nous sommes face à une véritable métamorphose, similaire à l’image de la chrysalide carapacée allant jusqu’à l’éclosion d’un merveilleux papillon multicolore.
Si Nicole Portay rêve parfois de devenir poète, elle l’est bel et bien et sur une margelle élevée.
Le poète est assimilé au magicien, au sourcier qui avance avec sa baguette de coudrier et c’est bien ce qui est évoqué dans le poème « Baladin », il traverse le miroir, il parsème de poudre d’or les terres en jachère et :
« ...rend la semence de l’univers
Au sillon de la terre. »
Il faut donner du corps à la poésie, de la composition, passer à l’action, au partage, à l’échange, à la valorisation, imposer pacifiquement la poésie en « humble magicien ».
Le simple titre de ce recueil « Fileuse d’espoir » n’est-il pas synonyme des présages les meilleurs, vision symbolique de cette fileuse de lumière qui tient patiemment et confiante le devenir du monde entre ses doigts d’expérience
L’actualité impose son drame à notre poétesse, elle la taraude, surtout lorsqu’elle atteint des sommets de honte et d’injustice. Alors, Nicole Portay avec ses modestes moyens part en campagne, porte haut sa bannière contre la : « .../... violence annoncée/ Par l’anathème barbare. »
Savoyarde de naissance, un souffle provençal nourrit sa plume et c’est une belle aubade qu’elle offre au « Pastoureau » des abeilles, une sorte de défi à féconder lorsque « sonne le glas de l’univers » jusqu’à voir s’épanouir les graines de l’espoir.
Cette poésie est une véritable mosaïque constellée de tesselles colorées, de joyaux révélant toute la richesse d’un langage pertinent et précieux.
Des mots choisis, des mots sélectionnés, des mots clés sont les ingrédients glanés par Nicole Portay pour donner de l’intensité à la pensée fondamentale de sa poèsie.
Cette dernière se suspend souvent à la voûte céleste, aux espérances des étoiles, ne cherchez pas entre ses lignes une connotation religieuse, mais plus précisément un geste agnostique ancré dans le sacré, dans les sphères du mystère de l’univers.
« Gestuelle sculptée d’une irréelle prière. »
La poétesse Nicole Portay porte des yeux d’amour protecteur sur ses petits-enfants et les invite à danser au bord des étoiles.
« Comme le pain respire
Je te donne le souffle
D’une première lueur du jour »
Musique et poésie furent toujours intimement liées, âme sensible et vibrante comme une corde de violon, notre poétesse n’échappe pas à la règle, et à la musique des hommes se mêle celle de la nature, du vent, des oiseaux, du silence.
« Ecoute, c’est un souffle d’âme qui passe,
Il nous effleure. »
Les textes sont porteurs de leur propre musique, de leur cadence, ils s’écoulent enrobés d’un verbe miellé porteur des parfums des collines.
Ici et là, nous croisons quelques néologismes des plus sympathiques et évocateurs tels, « poésiamour » ou « créaction » etc. Belle preuve d’une vraie volonté novatrice.
Sur cette voie poétique, ce ne sont que nuances douces et légères, dentelières et roses à cœur, intimes et solaires. Sorte d’initiation sentimentale pour l’amour informel, celui dont on rêve mais qui demeure impalpable.
Il est parfois des blessures qui saignent au fond du cœur, cachées, secrètes, clandestines qui s’habillent et se cautérisent des baumes de la poésie pour redevenir flammes résurgentes, bourgeons renaissant à la vie.
« Offerte par le Verbe alchimiste.../...
.../...Comme une eucharistie charnelle. »
La vie nous place sans cesse sur un fil en équilibre, où tout à chaque instant peut vaciller, basculer, mais ici encore le poète se fait funambule, allant de son balancier effleurer l’espérance jusqu’à tutoyer les étoiles.
Dans la poésie de Nicole Portay il y a toujours une promesse, un merveilleux instant de providence, une lumière nouvelle qui voudrait soulever le monde et faire naître dans un jardin protégé des essences nouvelles.
Sous certains aspects cette poésie subtile est érigée sur la frange d’un mystère ésotérique, avec ce ressenti d’aller au-delà du miroir, de surpasser les illusions et de pénétrer enfin dans le temple de lumière. Cependant notre poétesse a conscience que la voie initiatique pour retrouver l’origine de l’amour la plonge dans l’épreuve des défis et des tolérances.
Alors peut-être est-il sage de se fier à son ange qui viendra de ses ailes :
« Enlacer les blessures de ton âme
Sur un fil d’argent naissant. »
Au nom de la « créaction », racine première de l’acte de poésie, il ne nous reste plus qu’à nous faire les émissaires de la paix, de brandir les bannières de l’amour universel et de nous nourrir d’espoir dans :
« Le reflet d’une goutte d’eau
Blottie dans le bec du colibri. »
Par cette note sublime de vie, le temps est venu pour vous de rentrer en poésie portayienne.
Michel Bénard
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres
Poeta Honoris Causa.
« L’acte créateur lié à l’Intuitisme, est une respiration de l’âme et son élévation vers l’universel. Un geste premier sans repentir.» MB.
L’Intuitisme s’adresse à toutes les formes d’expressions, à tous les arts en privilégiant le Verbe se faisant passerelle à la Matière, penseurs, poètes, peintres et sculpteurs composent sur le même instrument, celui de l’intuition. Souffle de la libre création où chacun puise dans sa réserve d’imaginaire, d’impressions fugitives, de ressentis, où dominent les forces d’un souffle informel, d’une symphonie cosmique.
Un nuage, un mirage viennent de nous auréoler la tête et cela suffit pour déclencher tout le principe de création qui verra naître une œuvre où seul ne peut transparaître que le ressenti, l’informelle impression, la révélation de l’instinct en un mot de l’intuition spontanée. Souvent les œuvres des plasticiens se font l’écho des vers improvisés ou composés des « scribes » poètes.
L’acte créateur « Intuitiste » est de desceller ou d’extraire la beauté indéfinie d’une impression informelle, la luminosité diaphane d’une rupture esthétique. C’est un peu vouloir cueillir le souffle qui passe, saisir la petite voix ténue de l’intérieur, écouter la musique des sphères.
L’intuition, « l’intuitisme », est en quelque sorte un peu l’histoire de toute l’humanité et de l’évolution de l’art et de la notion toute relative de la beauté, depuis les grottes de Lascaux, un des berceaux balbutiants de plus de 35000 ans de l’histoire de l’art. A ce titre les graphistes de la préhistoire étaient sans doute les plus vrais et plus grands « Intuitistes », car rien ou presque n’avait influencé ou pollué l’environnement de leur vision sinon les phénomènes liés à leur environnement direct de survie ou au mystère cosmique souvent synonyme de frayeur ! A ce stade nous en étions à l’instinct premier.
L’intuitisme, c’est également préserver les codes ancestraux de la beauté et les réinterpréter avec un regard de modernité.
C’est un dialogue en quête de routes différentes, au-delà de nous-mêmes, au-delà de nos conditionnements habituels. C’est vivre une sorte de rupture avec le conventionnel.
Vu sous cet angle, nous pourrions presque avancer que l’art « Intuitiste » est un peu cet art ancestral, ce geste pariétal, ce réveil d’une image pétrifiée pour les regards et interrogations du futur et ce besoin d’authenticité pour demain.
L’art inné, instinctif, désintellectualisé !
Par déclinaison avec l’abstraction et en particulier l’abstraction lyrique, nous approchons, mieux que dans nulles autres formes d’expressions, des fondements de l’intuitisme.
Ce lyrisme gestuel, nous le retrouvons entre autres chez des artistes majeurs tels Georges Mathieu, Jackson Pollock, Antoni Clavé, Robert Motherwell, Sam Francis, Zao Wou Ki, Che Ten Chun, Willem De Kooning, etc.
Le signe est informel, la révélation inconsciente.
Il faut sortir du paradigme passé, laisser évoluer le geste, sorte de grande calligraphie indéfinie, écrite ou plutôt tracée dans une sorte d’automatisme linéaire qui déclenche l’imagination se révélant intuitivement.
Nous nous retrouvons dans une sorte de lâcher prise où l’on tente d’exprimer l’invisible, le non représenté.
L’intuitisme se doit de révéler le signe (signifiant ou signifié).
Il faut revenir sans cesse à l’acte créateur libéré, à l’impermanence des formes, des volumes, briser les automatismes, se déconditionner, devenir libre, mettre nos semelles de vent comme notre cher Rimbaud, intuitiste sans même l’imaginer bien avant l’heure.
L’intuitisme est une manière de croiser des univers différents et d’en rassembler divers fragments, soit sur une toile pour le peintre, dans la matière pour le sculpteur ou sur une feuille pour le poète.
Mais à ce propos, je laisserai toutefois une place plus importante aux plasticiens, car mieux que par l’écriture qu’il nous faut interpréter, l’œuvre d’art, elle, nous rend l’intuition plus lisible, elle fixe et matérialise la spontanéité « le geste intuitiste » devient visible.
L’intuitisme doit donner à l’œuvre une reconnaissance, une musicalité tout en conservant un esprit de pureté, demeurer aux sources et aux racines, en veillant surtout à ne pas sombrer dans l’artifice.
Le peintre, le sculpteur devront tenter d’aller au-delà de la matière pour se rapprocher du Verbe et par la poésie rendre visible en échappant à réalité !
Il s’agit ici d’une évolution entre le tangible et l’intangible, le temporel et l’intemporel.
Nous devrions nous rapprocher de cette idée rimbaldienne du grand Opéra du monde où tout se mêle, s’entremêle, en arrive « au dérèglement de tous les sens », vieille image je vous l’accorde, mais si proche de l’intuitisme, à tout prix devenir « voyant », se faire visionnaire comme l’a écrit Michel Random dans son remarquable ouvrage : « L’art visionnaire. »
« La vision est une errance au sein de la perfection. »
En forme de conclusion, j’aimerai vous transmettre en témoignage les « dits » d’un de nos plus authentiques visionnaires-intuitistes, véritable médium canalisateur des fréquences cosmiques, Franco Cossutta, pur exemple et modèle de l’intuitisme instinctif. Inné !
Au terme d’un entretien que nous avons eu voici ses « dits.»
« Je m’efface par rapport à l’existence, capte les influences extérieures avec ce ressenti de m’intégrer à la peinture, de me mêler aux pigmentations colorées et de me couler dans les formes qui naissent sur la toile.
Ce sentiment « d’intuition » me vient non pas nécessairement lorsque j’exécute une peinture, mais plutôt lorsque je la peaufine, la corrige, la modifie très légèrement du premier jet.
Il ne m’est possible de peindre que lorsque je me retrouve en communication avec l’espace, le cosmos ou un autre environnement parallèle.
Je suis sous influence, tel un récepteur, je deviens le médium de ce qui m’est envoyé ou que je ressens comme tel.
Il m’est très difficile de pouvoir donner des explications logiques car je ne réagis que sous impulsions externes.
C’est comme si j’étais en perte d’identité, de personnalité pour me fondre dans l’univers, me mêler au grand tout !
Je peux passer d’une sorte de libération extatique à une forme de crucifixion interrogative !
Formule classique. « Qui sommes-nous ? Que deviendrons-nous ? Quel sens a la vie ? »
Autant de questions dont je perçois la réponse mais qui cependant demeurent en suspens.
Pour moi créer ne devient possible que dans l’émotion « intuitive » et non pas dans la réflexion intellectuelle qui fausserait toute l’authenticité de l’œuvre que je ne fais que transposer.
Je ne peux agir dans mon acte créateur tout à fait relatif, qu’intuitivement, sans calculer, sans réfléchir, simplement guidé par des phénomènes externes sur lesquels je n’ai aucune réelle maîtrise.
Dans ce souffle fugitif, sans aucune préparation, les formes, volumes, couleurs se mettent en situation naturellement, automatiquement, si je m’aventure à vouloir reprendre le contrôle tout se bloque et déraille.
Toute explication logique ou cohérente m’échappe, je ne peux rien dire de plus.
Je ne suis que l’intermédiaire de forces cosmiques, telluriques, spirituelles dont je ne peux donner aucune révélation tangible. »
Tel est le ressenti de Franco Cossutta relatif à « l’intuitisme » ce qui en fait est vouloir cueillir le souffle qui passe, être attentif à la petite voie ténue du fond du cœur, c’est percevoir la musique des sphères.
Peut-être même pourrions nous évoquer le troisième œil.
Alors fève d’or dans le gâteau royal, écoutons ce que nous dit de l’intuition en poésie, l’un de nos plus grands poètes, Marc Alyn, authentique Princes de poètes.
L’intuition : Troisième œil.
Il y a l’œil et l’œil du fond de l’œil
l’œil du centre
du côté droit
du côté gauche
l’œil du dessus de l’œil
et celui du dessous
chacun cherchant à joindre les deux bouts
de l’image.
Puis viennent d’autres yeux captifs du dedans
tissant le clair-obscur au sein des cécités.
Mais l’œil dissimulé au plus loin de l’être
que nul ne vit jamais
et qui rayonne pour lui seul dans le noir
cet Œil majeur est le seul à tout voir.
Marc Alyn
Le geste « intuitiste » relève de la lumière intérieure, où le plus important est le retour à l’originel, en quelque sorte à l’acte créatif premier.
©Michel Bénard.
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Ce n’est plus qu’une longue
Complainte nocturne,
Où les anges déchus
Tombent sur la terre brulée
Accompagné du requiem
Du long piano rouge.
Ce n’est plus qu’un rictus
Ironique du disque d’argent,
Ample stigmatisation
Se découpant dans la nuit,
Sous les doigts effilés
Du grand marionnettiste.
©Michel Bénard.
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Ce texte très fort de Michel Bénard se suffit à lui-même. Cependant, je veux dire quelques mots au regard de ce qui se passe ces derniers temps dans notre pays et en Europe. La bête hideuse du racisme imbécile tente à nouveau d’hypnotiser nos esprits ! Alors, soyons forts, crions un non ferme et définitif à cette saleté innommable que des gens à l’esprit noir et limité veulent nous imposer ! Jean Dornac
Quand les inconcevables et insoutenables errances de ce siècle retournent vers l’obscurantisme inconscient, les religions d’autres époques, réductrices et humiliantes, les fanatismes aveugles, canalisés et superstitieux, la xénophobie primaire et haineuse, il est rassurant de croiser sur sa route, des hommes, des poètes, des artistes, des penseurs osant nous faire encore croire que l’Amour universel existe, autrement que dans les flèches d’un innocent petit Cupidon, qu’il demeure toujours en nous au plus profond de l’âme et du cœur et que nous devons absolument le cultiver dans tous les sens du terme.
Peut-être peut-il encore sauver l’humanité, il serait bon de l’envisager !
Que sont devenues les espérances du siècle des Lumières ? La tolérance ? La libre circulation des idées ? L’humanisme ? L’universalité ? L’amour déculpabilisé ?
L’Amour est une fenêtre ouverte sur le bleu de l’infini, il vibre comme une symphonie printanière dans les premières lueurs de l’aube ou les irisations d’un vitrail au soleil couchant.
L’Amour est le germe de la beauté et de l’harmonie, il est bon alors de confier ce germe à des jardiniers de l’esprit, de la sagesse, du bon sens tout simplement, pour qu’ils rendent vie à ce jardin que nous avons tant piétiné, pour y revoir fleurir en toute Liberté, l’Amour dans tout le scintillement de sa Vérité.
Convaincu à l’instar de mon maître, le grand poète Marc Chesneau,
que « Dans un instant d’amour un siècle peut tenir… /… »
©Michel Bénard.
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En vous j’imagine cette beauté
De bois flotté aux racines lissées
Par l’effleurement du sable,
Le clapotis des flots,
La caresse du ciel
Et, les reflets de lune.
Etreint par tant d’émotion
En cet ineffable instant,
Tout me semble si fragile,
Alors délicatement
Je pose mon doigt
Sur ce silence satiné,
Et tel un miracle
Vous devenez
Mon embrasement d’automne.
©Michel Bénard.
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