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2 décembre 2023 6 02 /12 /décembre /2023 07:54

 


Telle une odalisque,
Une femme ashkénaze
Au regard bleu et pénétrant,
Venue des abysses
 Apparait d’ un lointain passé.
Son visage est affecté des signes
D’une mémoire en errance,
D’une vie migrante.
Beauté hiératique,
Profil de cariatide,
Corps en abandon
Aux prémices de l’amour,
Delta intime, vision pubienne,
Personnalisés par le sceau
D’un délicat grain de beauté.
Portrait d’une femme ashkénaze,
D’une fantomale pâleur
Stigmatisé par le poids
De l’humaine condition.

 

©Michel Bénard.       
 
 
 
 
 
 
 

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23 novembre 2023 4 23 /11 /novembre /2023 07:41

 

 

Avec ou sans « dieu » prions,
Afin que le ciel redevienne
Plus pastel qu’un lagon
Sous un soleil polynésien.
 
Avec ou sans « dieu » prions,
Pour que les locataires de la terre
Retrouvent raison, amour
Et flamboiement de la passion.
 
Avec ou sans « dieu » prions,
Loin de l’horreur spectrale,
Pour voir enfin une fleur
Eclore dans le fut d’un canon.
 
Avec ou sans « dieu » prions,
Séchons nos larmes de sang
A l’écart des ruines et désolations,
Avec l’espoirs de retrouver raison..
 
Avec ou sans « dieu » prions,
Côtoyons simplement la beauté
En marge d’un monde aliéné
En rêvant de silence et de paix.
 
©Michel Bénard.       
 
 
 
 
 
 
 
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30 octobre 2023 1 30 /10 /octobre /2023 05:20

               
 
 
 
 

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14 octobre 2023 6 14 /10 /octobre /2023 06:46

15 poèmes tristes, 15 chansons joyeuses -  bilingue français et espagnol – postface Philippe Courtel – Editions les Poètes français – 1 er trimestre 2023 – format 15x21 – nombre de pages 79 –

 

 

Le dernier recueil – 15 poèmes tristes 15 chansons joyeuses -  de la poétesse et essayiste Elena Fernández-Miranda s’ouvre sur un décor de quais de gare réveillant toujours un angle de la mémoire, les images reviennent entre deux brumes, en tourbillons enivrants, la lumière s’imprègne de  séquences parfois joyeuses, la nuit inspire le plus souvent tristesse et nostalgie. La main de l’être cher et proche frémis dans le vide de la nuit, elle lance comme un appel. Ici nous rencontrons une poésie poignante, érigée sur un vécu en déchirure « Que redoute mon âme déjà éteinte ? » L’œuvre est marquée par les traces d’une intense dualité entre ombre et lumière, joie et peine. Voici une écriture émouvante ne laissant nulle place à l’indifférence. Deux langues cohabitent et se répondent en effet miroir. Voix hispanique chaude et déchirante, voix des terres du Nord romantique et tragique enveloppée d’un silence de brume, un souffle intemporel. Notre poétesse tente par l’acte poétique se reconstruire, se réinventer, dans un monde où elle transcende la réalité. Cette écriture est un appel, une espérance tressant un lien entre deux mondes, le temporel fragile et éphémère, le spirituel magnifiquement révélateur et éternel.  Une porte parfois s’ouvre sur la solitude. Au-delà de l’ombre solitaire, l’espoir, la joie, l’allégresse reprennent de temps à autres leurs droits, alors c’est l’heure où l’on court dans le vent, dans les rires d’un enfant. Le temps revient où notre poétesse se tisse des rêves d’argent, des songes enchanteurs, comme clés d’un autre bonheur. Ce recueil touche à son terme en s’ouvrant sur un éventail d’espoir, de vie, de jeunesse, de beauté et d’espérance, entre prières et chimères déposées sur une mèche blonde, éclaboussant tout de lumière : « Ay què dias de flores y què noches de plata / Tejer suenos de espuma /  Como rosas en rama » « Ah que de jours fleuris / Que de nuits d’argent / Tisser des rêves d’écume / Comme roses sur la branche. »  

©Michel Bénard.


Lauréat de l’Académie française.

Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

     
 


 
 

 

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6 octobre 2023 5 06 /10 /octobre /2023 06:32

 

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24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 06:53

Dessin d’Agnès Giuco ©

 

 

 

Tout d’élégance,

De furtives transparences,

Par le miracle du printemps

Le voile des robes légères

Se soulève sous la chaleur du vent,

Libérant la cime d’une cuisse,

L’intime d’une pointe de soie

Apparait, se découvre, puis disparait

Provoquant l’extase

D’un rêve interdit,

D’un désir inassouvi.

L’arrondi délicat

D’une épaule se dénude,

Inspirant en secret

Un jardin aux mille plaisirs.

Le tintement des hauts talons

Rythme le pas chaloupé

Imprimant à la courbure des reins

L’appel du désir.

Puis, comme un ultime mirage

Tout s’efface dans le bruissement

D’un songe de dentelle.

 

©Michel Bénard.       

 

Lauréat de l’Académie française.

Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

     
 
 
 

 

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31 juillet 2023 1 31 /07 /juillet /2023 06:43

Recension : - Claude LUEZIOR – Au démêloir des heures –  Postface Alain Breton -  Liminaire de l’auteur - Editions Librairie-Galerie Racine -Paris- Illustration Diana Rachmuth – Format 13x21 – Nombre de pages 93 -  Avril 2023 –

 

 

Après son remarquable ouvrage : - Sur les franges de l’essentiel. – suivi d’ – Ecritures – Claude Luezior nous revient avec une œuvre clé de haute et forte densité – Au démêloir des heures – un temps de questionnement qu’il dépose devant nous entre la vie, la survie et la pertinence de la folie. « C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fou. » nous rappelle Erasme, lorsque « L’esprit de l’homme est ainsi fait que le mensonge a cent fois plus de prise sur lui que la vérité. »   

Le rêve nous transporte toujours au-delà de nous-même, il surpasse le commun et nous place devant le miroir aux illusions. Le poète nous le confirme, nous vivons dans un monde masqué de doute, la permanence d’une pantomime, juste est de constater que le carnaval est permanent au pays des bouffons.

Claude Luezior donne la cadence à ses vers ainsi qu’il ressent le rythme de la vie, dont les rituels barbares ne sont jamais très éloignés. Notre poète déploie ce don d’user de subtiles métaphores, son langage se déroulant dans un rythme fractionné, se veut parfois quelque peu hermétique et pourtant il se fait révélation.

Dans les rêves mystérieux de la nuit scintille toujours une petite lueur « scories » repoussant les impossibles, les interdits où le poète va toujours au-delà des silences.

Le temps, éternel dilemme, si long et pourtant si fuyant, ne cesse de nous surprendre. Le poète le confirme, ça le rassure, il serait bon d’écarter l’heure qui bat au rythme du cœur. L’existence ne laisse parfois même plus le temps du rêve, il passe silencieux et déjà il s’efface. « Le temps de se perdre de suspendre son vol.../... »

Claude Luezior a son mode d’expression, son code d’écriture, il nous surprend, nous atteint en revers par la bande, il faut savoir et pouvoir mériter sa poésie, elle ne se donne pas, comme une jolie femme elle se livre au jeu des désirs «.../... paradis des sirènes ? »  

La poésie ne porterait-elle pas ses accents de folie d’orgueil et de vanité, dansant avec les bouffons et les farfadets. Cependant ne nous méprenons pas elle nous oriente toujours vers la vérité, qui transmute dans l’athanor de l’alchimiste-poète, avec en perspective ce vieil espoir de voir la parole se transformer en or.    

Parfois Claude Luezior s’abandonne, il se libère, il conjure le sort et défie les outrances,

les démesures, il joue de la dérision et provoque les marabouts de toutes obédiences, jusqu’à la délivrance.

Amoureux inconditionnel de l’art et de la peinture notre ami nous brosse d’étranges scènes en variations multiples, il compose des requiem, des aubes neuves, des horizons nouveaux « la lueur déchire les tulles de l’horizon c’est l’outrage » Il ose parfois le sacrifice jusqu’à la décapitation du soleil sur un horizon sanglant.

  Par la poésie il est possible de créer un monde étrange et singulier de renverser les codes, d’ouvrir les portes du fantastique et de l’imaginaire « Le fou des cartes en mon royaume aurait-il les clefs ? »

Claude Luezior joue avec la transgression, outrepasse les règles, déambule comme un somnambule ébloui qui bouscule l’ordre établi.

Le temps du grand questionnement s’impose, tout est vulnérable, par la parole cryptée le poète serait-il le gardien inconscient d’un langage rescapé, serait-il le conservateur des anciennes connaissances, des anciens savoirs alors que tout va sombrer dans le despotisme  de l’intelligence artificielle et de la numérisation qui s’effacera probablement dans vingt ou trente ans ! Jamais la mémoire ne fut autant en péril. « Tant que nos osmoses partagent leur destin nous recréerons l’éphémère. » Nous sommes dans un monde en perte de mémoire.

Restons sur le degré de la dérision et si les tatouages étaient les garants d’une certaine mémoire des signes et des sentiments. « devant moi cette présence tatouée d’encre mutante »

Le poète a ce besoin de préserver sa part d’innocence, d’étonnement, tel un enfant il boit au sein de la vie, symbole de pureté parfumé d’encens comme une chevelure de femme.

Puisse encore Claude Luezior nous conduire sur les voies détournées allant jusqu’ « Au démêloir des heures » où nous boirons aux sources de la lumière et de l’éloquence.

Nous pourrons croire alors que « Ce fut le jour d’après le grand silence : un jour d’apothéose, peut-être. »

 

Michel Bénard.
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

     
 
 
 

 

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14 juillet 2023 5 14 /07 /juillet /2023 06:45

Recension :  - Jeannine Dion-Guérin Silence à haute voix – Editions Editinter - collection poésie – Illustration couverture Marie-Geneviève Simon-Ballou - nombre de pages 119 – format 14x21 – Mai 2023 –

 

Prétendre aborder un poète de l’envergure de Jeannine Dion-Guérin demande toujours

de l’ humilité, du respect et beaucoup de recul. Car elle appartient à ce cercle très restreint des Princes de la Poésie et croyez bien que ce titre n’est nullement usurpé.

Le grand poète belge Auguste Marin, ne disait-il pas : - Il y a toujours péril à parler d’un poète. Certains êtres, il faut les aimer de loin, d’aussi loin que le silence. -

Voici des ans, des lunes, que je connais la poétesse Jeannine Dion-Guérin, que nous avons souvent échangé pour nous retrouver sur le même chemin, celui de la haute poésie, sur la même fréquence et pourtant dès qu’il s’agit de l’aborder au travers de son œuvre, d’effleurer donc la femme, alors je me sens le besoin de prendre de la distance, car avec Jeannine Dion-Guérin nous touchons au suprême, nous croisons un haut chant de poésie.

Elle a le don de la transcendance avec les gammes de pureté ne révélant que l’essentiel. La note juste et intime.

Une nouvelle fois, avec son dernier recueil – Silence à haute voix – nous démontre si besoin était que sa poésie s’ouvre sur un grand silence épuré, une volonté presque minimaliste.

A la lecture de la poésie de Jeannine Dion-Guérin une énigme m’aiguillonne, car elle a toujours manifesté une certaine complicité avec les corbeaux, ces grands oiseaux si intelligents, il me semble que cela remonte à une période où elle consacra beaucoup de temps et d’énergie à Vincent Van Gogh son peintre d’âme et de cœur. Le corbeau a toujours déposé son mystère sur la poésie de notre amie : - C’est l’heure aux corbeaux, l’aube des matins ambigus qui piaillent à la brume…/… -

Jeannine Dion-Guérin laisse les mots de son imaginaire se mêler aux éléments naturels, recouvrir un galet, l’écorce d’un arbre, perdre leur virginité entre les draps d’un lit nuptial et de marivauder avec l’amour. Elle joue de la métaphore possédant l’art de nous dérouter. Ces mots en goutte-à-goutte finissent par polir la pierre de vie, afin de mieux y graver les initiales de son identité. Son regard s’inspire de l’insolite, des rejets sociétaux, du drame de l’humanité.

L’univers de Jeannine Dion-Guérin s’ouvre à nous en son double sens, imprégné de l’illusion du miroir, de l’image fragile et fugitive, où tout se révèle n’être qu’illusion. J’avoue aimer la facette libertine de notre poétesse malicieuse avec ses clins d’œil là où nous ne l’attendons pas. 

-Ayant du goût perdu le sens au fil du temps s’amenuisant, que me reste-t-il à sublimer sinon le parfum de la « Chose » ? -   

Il faut savoir accepter avec beaucoup de patience le temps qui s’égrène et signer avec lui un pacte de vitalité. Le défi semble absurde, mais à bien y réfléchir il ne l’est pas tant que cela, c’est un acte de bon sens et de bon voisinage. À quoi bon lutter lorsque le verdict de la destinée est inéluctable, mieux vaut composer. Néanmoins la grande question avec Dieu que nous voudrions bon, reste en suspend  et nous permet de douter lorsque que nous dévoilons l’image de l’homme. La vie est souvent masquée comme la nature en automne qui à son déclin nous interprète l’air de l’embellie.

Jeannine Dion-Guérin laisse pousser les vignes vierges jusqu’aux pieds de son bureau, elle  humanise la nature, vois les arbres en prière face au ciel vide et indifférent, mais où est donc Dieu cet éternel absent ?

Dans ses pérégrinations oniriques elle se découvre des lieux communs avec Colette – Bourguignonne, ma sœur éprise d’amour et de verdure – Petits plaisirs fantaisistes de la vie, besoin de croire en l’âme sœur.

Le langage est parfois codé, Jeannine Dion-Guérin y brode ses images, ses métaphores étonnantes, elle fait en sorte de saisir l’éphémère pour en extraire la quintessence.

Il faut se méfier de l’habitude, du quotidien, il faut se renouveler, bien que ce ne soit pas toujours aisé.- Tant de pistes négligées demeurent à arpenter -

Notre poétesse qui malheureusement a déjà connu une guerre lui laissant des stigmates douloureux, se préoccupe de l’actualité et ne demeure pas insensible à l’incohérence et à l’absurdité criminelle des tyrans qui répandent le sang des innocents et jettent la confusion. Comment se peut-il que pour une simple volonté égocentrique et personnelle un seul homme et quelques bouffons puissent mettre en péril des nations, en semant le feu et la mort.

La question reste posée ! Qui apportera une réponse ?

Sans doute la cohorte silencieuse des cœurs et du bon sens.   

Beaucoup de poèmes à double sens sont à lire entre les lignes, d’une image, Jeannine Dion-Guérin nous donne à découvrir son négatif, manière permettant de nous rapprocher du mystère créateur.

Par sa poésie notre amie reste simple et modeste tout en veillant à ne pas tomber dans le piège de consumérisme : - restons « écrivaillon » peut-être mais seul maître à rédiger. -    

Jeannine Dion-Guérin a toujours été une semeuse de vie, une complice de l’amour et même avec l’âge qui avance elle porte toujours bien haut le flambeau d’une lumière d’espérance : -Pourvu que demeure en elle, le plaisir d’écrire. – Elle donne une vie à ses poèmes, ne sont-ils pas ses petits, ses peines, mais surtout ses joies. Un souffle de liberté fleurte avec le libertinage, le plaisir du corps : - Offre-lui du « jouir » les friandise qu’il mérite. - Oui notre poétesse, femme avant tout, peut bien s’octroyer ce droit : - d’en avoir en son temps croqué la pomme. - 

Elle joue et jongle avec les mots, se fait bateleuse et improvise sans partition.

Jeannine Dion-Guérin se met en quête de bienveillance absolue, de pacifisme contrôlé et d’écologie mesurée, loin de toutes velléités et absurdités partisanes : - En finir avec les éclats de voix, de haine des échanges mortifères de répandre les guerres sous de fallacieux prétextes de terres vierges à ensemencer. –

Le doute parfois s’installe, peut-on encore faire confiance en l’homme aujourd’hui trop plein de dilemmes. 

Elle possède ce don de magnifier le Verbe, de le transcender tout en demeurant dans la modestie et la mesure, de détourner les vocables et leurs formulations de leurs sens originels.

Jeannine Dion-Guérin est une éternelle première, sorte de Diane chasseresse inconditionnelle toujours à l’affût du beau, du bien, du bon, du charnel. Dans cet esprit, je resterai sur la marque de fabrique de notre amie, qui est nourrie d’espoir et de confiance en l’Amour et laisserais la conclusion à : - un ultime coït triomphant. –

 

 

Michel Bénard.
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

     
 
 
 

 

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12 juillet 2023 3 12 /07 /juillet /2023 06:29


Editions Copymédia – Format 15x21 – Nombre de pages 107 – illustrations de l’auteure - 2 -ème trimestre 2023 -
 
 
Ce recueil se présente sous la forme d’une sorte de compilation anthologique personnelle où les textes ont été choisis selon des critères de distinctions reçues au fil de diverses joutes poétiques. Nous voici ici emportés dans une turbulence mythologique. Notre poétesse Annick Gautheron déploie son étendard aux armes de la poésie sous « Le souffle de Calliope » muse de la poésie lyrique, libre, insoumise, c’est un signe annonciateur, car c’est bien dans cette perspective que se présente et qu’il faut percevoir l’acte poétique de notre amie. Dans le souffle de la liberté et le droit de rêver.


Notons qu’Annick Gautheron, commence par son inspiration de prédilection l’enfance, les enfants, la famille, ce « Cadeau du ciel » puis évoque les présences mystiques dans les monuments d’antan comme dans l’Abbaye de Cluny, auquel je ne crois pas, je suis justement en train d’écouter au seuil de cette préface : «  Les chants du XII -ème siècle de l’Abbaye de Cluny » composés par Pierre le Vénérable abbé de Cluny.


La plume de notre poétesse nous situe d’amblée au cœur de son jardin d’enfance, là où sans doute elle se ressource pour retrouver la beauté d’une certaine vérité au cœur de l’innocence. C’est ici qu’elle cultive l’espérance, qu’elle ébauche les portraits de l’amour, qu’elle tresse des cœurs dans le ciel.


Inévitablement l’enfance nous conduit, nous projette vers le futur, alors que le nôtre est bien compromis face à cette équation de l’absurde, même le vieux sage ne sait que répondre à l’enfant qui le questionne, sinon que ce monde altéré, violé, exsangue, est le résultat de la cupidité, de l’ignorance et de l’inconscience des hommes : « Dis, Monsieur Rabhi, pourquoi le bleu de ta planète disparait ? » force est de constater : « Mon cher Petit Prince...c’est seulement... la folie des hommes... »


Notre poétesse se surprend à parler aux pierres, aux arbres, aux oiseaux, ce qui nous révèle un petit côté Saint François d’Assise. Cette poésie englobe les présences énigmatiques ressenties dans les vieilles pierres, auxquelles elle donne la parole « Et le temps m’emportera » pour la maison en ruine, le « Manoir infâme » ou « Le moulin du poète », l’Abbaye de Cluny dont l’ombre étend son recueillement sur la poésie d’Annick Gautheron dans les murmures inspirateurs des chants grégoriens. Il n’est pas rare de voir sa poésie passer de l’image afin de se conjuguer avec le verbe. Dans chacun de ses poèmes, il y a une notion de voyage, de découverte de l’inconnu.


La poésie est une surprise qui s’entretient, qui contient toujours un parfum d’innocence, d’étonnement, qui se construit de façon informelle aux sources de l’éphémère, où se compose un nuancier aux couleurs de la mer, du soleil et du ciel, telle est sa conception et composition en forme de liberté : « Relis mon petit poème de liberté, envole-toi pour un voyage rêvé. » 


Prose et poésie se mêlent effrontément, mais se complètent judicieusement. Lorsque la poésie se veut musicale, la prose se fait princière, elle est un refuge qui sécurise, mais également une pérégrination vers l’inconnu. Un vent marin souffle parfois sur les voyelles de la poésie en lui insufflant l’image du voyage.


A la poésie nous pourrions associer l’illustration. Toutefois Annick Gautheron demeure assez discrète sur le fait, elle ne veut rien nous démontrer sur cet aspect graphique, ce n’est qu’un petit supplément à son arc loin d’être négligeable, car par ses compositions en technique mixte, collages, assemblages, photos, pigments divers, notre amie offre une petite touche originale à ses poèmes, c’est une note de fraicheur réhaussant l’esprit.


Annick Gautheron est une perfectionniste, souvent habitée par le doute, l’incertitude, mais toujours en quête d’absolu. C’est une voyageuse qui ferme les yeux et se laisse bercer par ses rêves. Peut-être est-ce une manière de suspendre un peu le temps.


Tout rêveur qu’il soit, le poète n’échappe pas aux coups de boutoirs du cycle de la vie, alors naissent sous sa plume des fragments d’existences, des drames, des joies, des promesses, des détresses, des trahisons, des amours incertaines marquées des stigmates incontrôlés.


L’Amour clé de voûte de l’humaine condition ! L’Amour et la Liberté, thèmes dominants du jardin intime de notre amie. Néanmoins et afin d’entretenir le foyer du désir, je ne vous révélerai rien de plus sur : « Le souffle de Calliope » et j’en resterai à ce texte « Je suis un Poème LIBRE » qui me sensibilise beaucoup, parce qu’il se présente à contre-règles, justement au nom de la Liberté.


Conclusion je n’ai aucun doute sur le fait qu’Annick Gautheron adhère à cette vision, que le poète, comme le peintre, doivent faire en sorte que la beauté devienne visible.

 ©Michel Bénard.       
 

 

 

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3 juin 2023 6 03 /06 /juin /2023 06:28

 

©Michel Bénard.       

 

 

 

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