Deux mains sortant de terre
pour clamer leur désespérance.
Et pourquoi vers le ciel,
vers quel Dieu ?
quand l’espace
ne comporte ni haut ni bas.
Le soleil en train de s’éteindre :
Il mangera bientôt la terre ;
La mouche seule a survécu
Qui regarde à travers la vitre
D’une ruine oubliée !
Sur quel cadavre d’homme
Ou d’animal
A-t-elle bien pu naître ?
Sont-ce des mains de robot
Qui sortent de cet amas
De boue
Et pour clamer quelle désespérance ?
Enseignant, Peintre et poète reconnu, souvent primé, il a écrit de nombreux recueils de poésie
illustrés par lui-même. Auteur de plusieurs romans et chroniqueur de revues poétiques ( : Le journal à Sajat, L'Albatros, Florilège...) C'est un plaisir que de lire ses textes pleins de fraîcheur, à la fois beaux, simples et didactiques. Jeanne Champel Grenier
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La main de grand-père est une plage de chair
Où mon petit doigt fébrilement se promène ;
Là, c’est une crevasse, une blessure ancienne
Et là-bas des rochers qui surplombent la mer.
Il y a si longtemps c’était du bois vert,
Si longtemps qu’on portait de petites mitaines ;
On ignorait alors qu’il s’agissait d’un chêne,
On se moquait par mal des pincées du pivert.
Mais aujourd’hui l’on sent la morsure du ver ;
Dans le milan du coeur on découvre les veines :
C’est le travail des ans, c’est l’atteinte des peines
Et la lente métamorphose des hivers.
Sur la main de l’aïeul sont des sentiers amers
Mais aussi, quelque part, une route sereine
Qui évite les heurts et la mauvaise graine,
Toute bordée d’enfants qui poussent de travers.
Il y a des marins qui savent les vieux airs
Et de blonds paysans qui chantent leur rengaine ;
Quelquefois un gros sou que l’on baptise étrenne,
Une poignée de fruits pris au diable vauvert.
C’est là que j’ai mes champs, mes antres, mes déserts
Je tire sur les doigts qui sont pourvus de rênes
Et je n’en finis pas d’arpenter mon domaine
Car la main de l’aïeul est tout un univers.
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...