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Illustration proposée par l’auteur.
Filles et fils de prophètes
Ombres éparpillées sur les chemins de larmes
Vous qui louez la foi répandue par les armes
Exhortez le Sacré porté en amulette
Les chants de vos prières s’agrège en vacarme.
Conduites à la fosse commune, agenouillées
Bousculées vers le piège que leurs bras ont creusé
Et qu’eux seuls savaient
Vous les avez suivis
Jusqu’au creux de leur nid
Innocentes
Confiantes
Abasourdies de certitudes
Celles que psalmodiait leur menteuse servitude.
Toi, tu étais si fière de t’avancer première
Aveugle pénitente parmi les mécréants.
Ils t’ont poussée sur le devant
Entre leurs mains, le Livre Saint.
Pas une seule fois tu ne t’es retournée
Ni même une prière
Pour l’agneau prisonnier qu’on allait immoler.
Et le coup a claqué
Brusque déflagration éructée du bâton qu’ils t’avaient octroyé
De ta main a saigné le cœur qui te portait
L’enfant que tu étais.
Ombres disséminées dans un désert de larmes
Héros imaginaires d’un syndrome millénaire
Une clameur muette brûle dans vos artères :
Dieu est mort à la guerre.
©Serge Lascar
Nouveaux Cahiers de Poésie
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