Au jardin du ciel,
Il est une terre lancée à la face des nuages.
Une terre qui rend grâce
À la neige de la couvrir,
Au vent de la bénir.
Une terre de pâtures : toiles en escarpe peintes d’herbe.
Une terre rendue grasse
Par la pluie qui l’a nourrie,
Par le soleil qui l’a fleurie.
Une terre de vie
Qui pousse dans l’odeur des sèves jeunes.
Une terre de vie
Comme un drap étendu où le printemps se coule.
Au jardin du ciel, l’estive attrape les nuages.
Une fraîcheur, tel un voile, s’est posée sur le gel.
Il a cédé.
Puis une goutte est venue forte comme un premier sang.
Il a cédé.
Vent brisé,
Soleil allant,
Sèves montantes
L’ont comblé.
Le printemps s’est posé sur le gel.
Il a cédé.
Il a cédé, comme cède la peau sous l’épine du roncier.
©Béatrice Pailler
Revue Traversées n°89
Automne 2018
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits