
Habillée de rêves et d'un voile de brume, elle inventait sa vie au fil des heures, au fil des jours.
L'archet de son âme vibrait sur le violon du vent. Une musique limpide jaillissait alors et s'égouttait, câline, dans un pré, parmi l'éclairette et la menthe sauvage. Tout en écoutant ronronner les ombres, elle tournoyait, légère dans l'air frais du matin jusqu'à perdre le souffle dans les bras d'un vieux chêne. Son écriture-étamine, seul l'oiseau la déchiffrait. La lecture du ciel lui était familière.
Elle disparut un jour dans un champ de bruyère. Personne ne la revit, pas même l'oiseau de lune qui nichait, solitaire, dans les clochettes mauves.
Mais cet être mystérieux avait eu le temps de transmettre à la terre, une graine, une graine vivante, une graine d'espoir qui, bientôt, germerait et s'épanouirait en une fleur précieuse : la fleur de la paix durable...
©Michèle Freud
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