9 juillet 2018
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Il n’était pas Caïn
Je n’étais certes pas Abel
Nous étions plutôt
Deux doigts d’une même main
Inséparables en dépit des distances
En dépit des absences.
Alors oui, il manque celui qui est parti
Sans en avoir eu envie…
Celui dont la vie a été tranchée
Sans raison ni motif
Départ, ô Dieu, que rien ne justifiait !
Qui suis-je pour dire cela ?
Je suis né du même sang
La vie me l’avait donné comme frère !
Elle me l’a enlevé sans pitié
Comme on enlève et jette
N’importe quoi :
Un sarment, des feuilles jaunies,
Un souvenir, des déchets
Quelque chose d’inutile…
Sans compassion
Sans amour et brutalement !
C’est de l’insondable néant
Qu’est venue la décision !
C’est le vide qui happe nos vies !
Il n’y a rien derrière le rideau
Rien qu’apparences et suppositions !
L’homme s’invente mille dieux
Mais nomme l’argent comme maître des lieux,
Une sorte de consolation
Face à la brièveté de nos jours
Comme pour se rassurer devant le trou noir !
Face à l’inéluctable destinée !
Je pleure le frère qui n’est plus
A jamais, il me manquera
Car jamais plus je ne le verrai
Je ne l’entendrai
Jamais plus je ne pourrai
Admirer son intelligence
Et aimer ses capacités d’amour…
Il fut un homme, un vrai
Refusant la violence
La haine ou le mépris.
Il voulait aimer
Apprendre à tout le moins
Car qui peut prétendre
En ce bas monde
Savoir aimer vraiment ?
Disparu de la vie
Il poursuit la sienne
Dans mon cœur
Si triste, si désemparé…
Qu’ils furent beaux
Nos jours ensemble
Aux temps de l’enfance
Aux temps de l’innocence…
Qu’ils furent bref
Nos jours ensemble
Trop vite usés
Trop vite effacés
Mais que je n’oublierai jamais…
La vie est une garce sans pitié
Mais parfois, elle offre l’amour et la beauté…
©Jean Dornac
Lyon, le 8 juillet 2018
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