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24 février 2021 3 24 /02 /février /2021 07:31

 

Chronique de Sonia Elvireanu

 

 

Orientaliste, prosateur, essayiste, traducteur de plusieurs langues, Christian Tămaş écrit une prose compliquée, avec une structure épique qui renvoie à la psychologie abyssale, focalisée sur le labyrinthe psychique et mental de l’homme.


Son nouveau roman Un nom sur le sable (Ars Longa, 2021) fait partie d’une trilogie : Le Chevalier noir (1992), La malédiction des cathares (1993). C’est un roman énigmatique où les fils narratifs se mêlent de manière à ne pouvoir se démêler qu’à la fin. Les aventures, les personnages, les scènes sont très bizarres.


Le romancier explore en fiction une maladie psychique qui modifie la réalité et plonge dans l’irréel. Dès l’incipit, le lecteur a l’impression de projection onirique par lieux, personnages, atmosphère, faits et objets étranges. La narration hétérodiégétique se déroule en France, en lieux réels, mais enveloppés dans l’irréalité du rêve. Les personnages ne sont que des fantoches, dépourvus de tout trait individuel, y compris celui principal, un homme sans physionomie, ni nom, un médecin bouleversé par un vécu bizarre. L’auteur surprend ses états contradictoires, ses gestes dictés par ses impulsions et l’angoisse d’une obsession : une femme en blanc, sans visage, un fantôme associé à la mort.


Les lieux traversés, les personnes rencontrées, les aventures dont il est témoin semblent des hallucinations, les projections de son imagination malade. Ils ont l’apparence du cauchemar avec la captivité dans l’indésirable et la conscience qui ne distingue plus entre le réel et l’irréel. Les obsessions envahissent le réel, altèrent la réalité. La femme rencontrée dans le train se dématérialise un instant sous les yeux de l’homme, soumise à la même métamorphose de l’irréel. C’est une femme sans visage, le fantôme de la femme en rouge qui porte accrochée à son cou la clé étrange découverte toujours sur les lieux où quelqu’un disparaît. La même ambiguïté persiste sur décors, personnages, objets, atmosphère.


Une scène se répète comme un motif en peinture : quelqu’un meurt brusquement, le médecin est sur les lieux, le témoin ; une femme en blanc, sans visage y apparaît comme un fantôme, on découvre une clé, celle du pendentif de la femme en rouge qui accompagne un homme étrange. Elle se montre aussi en haut des murailles du Mont St. Michel, son embrassement est mortel.


La suggestion de la mort est présente dans les aventures étranges où apparaissent les deux femmes et les éléments énigmatiques empruntés aux légendes celtiques et orientales : triskel, corneille, louve, clé, eau, lettres mystérieuses sur le sable.


La trame du roman tourne autour de la psychose d’un homme hanté par l’obsession d’une femme en blanc qui trouble sa vie et sa psychologie, et fait de lui sa victime.


Les escapades nocturnes de l’homme semblent des hallucinations oniriques, l’apparence du réel est contredite par l’irréel des aventures, des lieux, des couleurs, par la présence d’un nom indéchiffrable sur le sable.


Le médecin vit le cauchemar de son esprit au seuil de la folie. Il avait tenté de guérir un homme souffrant de gynophobie (peur morbide de femmes accompagnée de haine), mais il s’est « contaminé » de la maladie de son patient, coupable de la disparition d’une femme dont le fantôme le hantait. Il est sous l’effet d’un transfert mental de personnalité du patient au médecin.


Le sujet du roman est donc la psychose, l’attaque de panique transférée au médecin. Les fantoches féminins, en blanc et en rouge, sont les images superposées de deux femmes, l’une du passé, l’autre du présent, confondues dans celle de la vie et de la mort.


À la fin on comprend que le médecin, victime de son patient pendant la thérapie, sera guéri par une femme qui lui apparaît en rêve, mais déformée par l’obsession de l’autre, empruntée au subconscient de son patient. Le fantôme en blanc de ses cauchemars est la femme médecin qui le surveille et le délivre de son obsession par un descensus ad inferos dans son subconscient pour trouver la source de sa maladie.


Le roman de Christian Tămaş explore un cas de psychanalyse, ce qui justifie la présence de l’onirique et du fantastique, l’irréel cauchemardesque où plonge le personnage. Le romancier s’intéresse à la psychologie, au soi profond où gisent les traumatismes refoulés qui peuvent perturber l’existence et déclencher d’impitoyables maladies psychiques.


Le fantastique onirique, l’exploration du soi, l’alternance réel/ irréel, le pathologique sont les éléments spécifiques à la prose de Christian Tămaş. Cela donne à ses romans la structure de labyrinthe, la vacuité des personnages, la focalisation sur leur psychique, la sensation d’irréalité, l’ambiguïté et la récurrence des expériences, la confusion entre la réalité et le rêve.


Malgré l’impression d’incohérence, délire, captivité obsessionnelle, le romancier mène le lecteur dérouté jusqu’à la fin pour lui livrer subtilement la clé du récit habilement imaginé et lui faire découvrir le mystère du nom indéchiffrable griffonné sur le sable, le leitmotiv du roman et le code de la compréhension du roman.

 

©Sonia Elvireanu      

 

 

 

 

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9 février 2021 2 09 /02 /février /2021 07:42
William Blake, 1757-1827, Le rêve de Jacob

 

Versions française et roumaine de Sonia Elvireanu


 

 

Au Poète
              
deux voix graves s’entendent sur l’échelle de Jacob,
l’une s’élève, l’autre descend du Très Haut,
confondent leurs murmures en prière,

 

des signes bizarres d’une langue inconnue
s’alignent sur une feuille, impénétrables,
sages comme les hiboux, les voix continuent leur prière,

 

la voix étrange du Poète s’élève,
l’autre descend du Très Haut,
un seul murmure en une langue bizarre,

 

chaque voix est limpide, cérémonielle,
elles se rejoignent  dans l’harmonie
d’une fugue de Bach,

 

des lettres étranges sur la feuille, comme
la peau de lézard, n’éclairent pas les mots pour moi,
je n’entends que le murmure des voix rituelles,

 

la voix du Poète s’élève comme une offrande,
l’autre descend d’un Sommet invisible,
toutes les deux en parfaite communion.

 

©Sonia Elvireanu      
 10.05.2020

 
Sonia Elvireanu, extraits du manuscrit Ensoleillements au coeur du silence

 

 

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* * *


Vocile

              Poetului

 

două voci grave se-aud pe scara lui Iacob,
una urcă, alta coboară din Înalt,
se unesc într-un murmur, o rugă,

 

semne bizare dintr-o limbă necunoscută
se rânduiesc pe o foaie, nu se pot descifra,
grave ca bufniţele, vocile îşi continuă ruga,

 

vocea stranie  a Poetului suie,
cealaltă coboară de Sus,
amândouă murmură într-o limbă ciudată,

 

fiecare voce e limpede, gravă,
împreună ating armonia
dintr-o fugă de Bach,
 
pe foaie,  litere stranii ca pielea de şopârlă
nu dezleagă pentru mine cuvântul,
aud doar murmurul vocilor grave,

 

vocea Poetului se-nalţă ca o ofrandă,
cealaltă coboară dintr-un Vârf nevăzut,
amândouă în desăvârşită comuniune.

©Sonia Elvireanu

10.05.2020

 

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18 janvier 2021 1 18 /01 /janvier /2021 07:38

Collection Accent tonique - Poésie
L’Harmattan © octobre 2019
155 pages

 

Le livre est dédié à l’être aimé. Celui-ci est comparé à l’une des plus belles manifestations naturelles : l’arc-en-ciel. Un phénomène que rend sans doute plus magnifique encore son peu de durée d’existence. L’amour est éphémère, l’aimé devient l’absent.
Je flâne dans la lumière pour retarder
la nuit avec l’étrange absence de toi.

Absent mais espéré.
A chaque tombée du soir je suis toujours
plus loin, mais si près de toi, mon amour

Cette absence, cependant (que le lecteur devine vite définitive), est refusée comme telle par le poète. Sonia Elvireanu évoque le passé au temps présent afin d’immortaliser le moindre souvenir ou peut-être pour espérer revivre le rêve d’Orphée :
Fais-moi découvrir que tu vis
quelque part dans un autre temps

Quel miroir traverser, quelle dimension investir pour que puisse s’accomplir le retour de l’aimé ?
tu n’étais nulle part, je t’ai appelé […],
je t’ai cherché, tu n’étais nulle part

Si le présent borne le passé et ignore le futur il est avant tout l’inverse du perpétuel. Les saisons passent cependant et se renouvellent. Le temps épouse son orbe. C’est grâce à la contemplation du monde et la compréhension de ses cycles que le poète va pouvoir incarner le disparu dans tout ce qui existe alentour ainsi que dans une temporalité sans limites. Cette communion nécessite des liaisons permanentes entre le moi profond et la réalité. Voilà pourquoi, dans ce recueil, abondent les références aux arbres, aux fleurs, depuis l’humble pommier fleuri au jardin, jusqu’à un rosier jaune, en passant par un bouquet de bouleaux. Mais aussi au terreau nourricier, au vent, à la pluie, au feu (très présent dans les allégories employées) ou bien encore à la neige, à la fulgurance d’un ciel au Levant. C’est parce que la beauté du monde a été partagée qu’elle s’éternise. Cette certitude acquise perpétue l’amour. L’aimé vit partout, peut ressurgir, regarder en se taisant ou interpeller. D’où le recours à des bribes de dialogues — rêvés ou rappelés ?
« Ouvre, ma bien-aimée, le jour est en train de mourir,
je suis venu te caresser […] »

En déployant une incantation lancinante, parfois traversée par le cri (ou, plutôt, par le désir d’un cri qui jamais ne vient), entre le souffle vital qui la porte malgré tout et la fascination du silence, Sonia Elvireanu tente d’exorciser l’impossibilité de ce deuil.
Tout le texte est bercé par un ton élégiaque. Le choix de l’exergue est révélateur. Cette citation de Rilke est extraite de la Première élégie de Duino. L’élégie, composante du classicisme germanique, excelle à exprimer le sentiment humain. Elle s’avère souvent mélancolique, parfois plaintive :
l’absence et l’ombre font souffrir
Si le distique élégiaque n’est pas toujours de mise ici, les strophes demeurent brèves et le rythme des vers, s’il n’est pas à dessein régulier, révèle toujours cette fluidité nécessaire au genre. Aucune hystérie, pas d’excès, mais beaucoup de pudeur, d’humilité. C’est en usant de douceur que Sonia Elvireanu choisit non pas d’effacer la mémoire de l’aimé mais bien de la conserver dans le moindre repli de la vie, non pas d’oublier l’absent mais d’incruster littéralement ses traces, comme si elles demeuraient palpables, dans chaque élément d’un paysage.
Mais le choix de Rilke nous éclaire également sur la démarche de l’auteur. A l’instar du poète autrichien, Sonia Elvireanu tisse des liens entre l’espace invisible de l’intériorité humaine et l’espace visible de la réalité de l’univers. A de rares exceptions près, comme il a déjà été constaté, c’est à l’aune du présent que l’auteur considère ces perspectives. Comme si le temps et l’espace se doivent de constituer une seule et unique dimension, comme si l’intimité de l’être et la vastitude du monde ne peuvent à terme que fusionner.
les nuits et les jours ne meurent pas aux tréfonds,
le vif d’hier nourrit mes matins vides,
leur lumière murmure dans le sang du jour

Par ailleurs, on constate le recueil pétri de mysticisme, de religiosité même. Comme le démontre la lecture de plusieurs titres : Psaume / Le baptême de l’eau / La dernière confession / Entre les saints et les oliviers / Croix votive / Prière / La bénédiction de la mer, etc. Mais cette première impression s’avère incomplète tant la création poétique est empreinte de sensualité, d’amour de la vie, du désir d’accéder aux révélations terrestres. L’élan ne se brise pas au contact du monde fini ; il se fond en lui pour se gorger de son énergie. De nombreuses références à l’antiquité, mais aussi à la reine de Saba, figure solaire s’il en est, à un souvenir de voyage en Grèce viennent confirmer cette dimension païenne qui s’arrange fort bien du panthéisme évoqué plus haut.
Dès lors, invoquer un dieu apparaît presque réducteur. Le poète sait que l’aimé n’a jamais été le centre de l’univers ; il n’en est qu’un élément. Il en va ainsi de tout être humain, simple partie d’un tout. La création est traversée par une sève unique et organisatrice. Une énergie sans commencement ni fin, universelle. Son dynamisme se manifeste dans le mouvement perpétuel qui détermine les trajectoires des planètes dans l’infini du cosmos au même titre que les ellipses des électrons au sein de la matière finie de nos corps.
Je suis une ronce dans la plaine,
le vent me courbe, mais ne m’arrache pas,
le soleil m’étouffe, mais ne me brûle pas […]

Cette énergie « dédaigne de nous détruire » (Rilke). Jamais elle ne nous terrasse mais, au contraire, nous renforce, décuple l’amour, abolit la distance qui pouvait nous séparer de l’absent :
le ciel m’enlève, la lumière me caresse,
les feuilles me bercent,
me tissent un manteau pour que la froideur
de la pierre ne m’envahisse pas […]

L’espérance violente, les rêves éveillés, tant de souvenirs si vivants, toutes ces promesses d’aubes encore lointaines, pour le poète, sans cesse se perpétuent dans «le souffle du ciel ».

 

© 2020 Gérard Le Goff

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31 décembre 2020 4 31 /12 /décembre /2020 07:30
Photo JDornac©

Traduction en roumain par Sonia Elvireanu
 

 

une mouette rêveuse
égrène la nostalgie
sur la pierre d’un château,

les rochers arrêtent la mer,
comme un seuil où l’on attend
l’amour et le ciel,

comme sur un fil fragile,
on peut plonger
dans une seule eau.

©Sonia Elvireanu      

 

 

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* * *

 

Pe stâncă - Sonia Elvireanu
Photo JDornac©


un pescăruş visător
deapănă nostalgia
pe piatra unui castel,
 
stâncile opresc marea,
ca un prag  pe care aştepţi
iubirea şi cerul,

ca pe o sârmă subţire,
te poţi scufunda
într-o singură apă.

©Sonia Elvireanu      

 

 

 

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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 07:37
Photo JDornac©


 

 
étrange journée
lorsqu’un fourbe masque
te sépare du souffle de la mer,
 
de la brise, de l’air, du vent,
de l’odeur de pierre
contre laquelle s’appuie le rêve,
 
du bleu ondulé
jusqu’à l’horizon,
telle une montagne,
 
étrange figuration
de l’interdiction de respirer
avec la mer, le vent,
 
pétrifié en silence
sur la muraille ébréchée,
tel un malade,
 
seul,
face à face
avec la crainte et le vol,
 
avec le goéland,
le ciel
et la mer.

©Sonia Elvireanu
5.09.2020
 
 
 

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24 octobre 2020 6 24 /10 /octobre /2020 06:46
Photo JDornac©


 

 


Je t’écris en septembre,
 
dans la clarté qui caresse mon feuillage
 
où toutes les choses parlent
 
dans une langue pure,
 
parler c’est lumière,
l’infini y coule et éclaire
les mondes que l’on ne voit pas,
le miracle où tu grandis chaque jour
telles les feuilles nourries d’eau et de soleil,
 
aux tréfonds
frémit ton silence,
l’argile au lit de la rivière
aux bords verts et à l’eau vive,
 
des jardins de silence en moi,
des torrents d’eaux prêts à parler
traversent la prairie que j’aimerais
toucher des semelles de l’amour
qui articule mon silence.       

©Sonia Elvireanu
 17.09.2020
 
 
 

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24 septembre 2020 4 24 /09 /septembre /2020 06:18
Photo : podcast.ausha.co/j

 

 
 
 
parfois j’ai envie de poésie,
comme si je n’écrivais pas de poésie,
 
j’ai l’impression d’être à l’attente
du mystère qu’elle porte en soi,
avec son pouvoir de te prendre aux tréfonds,
pour te faire sentir la vie,
 
mais en tant de visages,
s’émerveillant de ses mots,
de ton image en miroir
lorsque tu te rencontres avec toi et le monde,
 
il te semble que c’est alors que tu vis,
 
dans ce jeu fascinant de paroles
qui roulent sans cesse le monde
et toi en même temps,
et tous les mondes qui ont existé et existeront,
 
comme un vieux chant venu de très loin
ou de tout près qu’il te semble
te reconnaître comme dans un miroir
ou peut-être ne serait-ce pas toi,
 
parfois j’ai envie de poésie,
comme si je n’avais jamais écrit un seul vers,
 
je me cherche à travers elle,
comme on cherchait
l’eau miraculeuse
de la guérison,
 
avec chaque mot vient vers moi
le murmure d’un secret à peine perceptible
et l’étrange certitude que je suis autre chose,
et ceux que j’aime, j’aimerais alors leur dire :
 
- Arrêtez-vous un instant de ce que vous faites,
écoutez le susurrement de mon eau,
buvez-en avec moi,
 
laissez guérir toutes vos blessures
et attachez à vous l’arc-en-ciel comme une ceinture
qui relie au ciel cette argile miraculeuse,
 
n’épuisez plus votre corps qui sent la douleur,
le plaisir, toutes les tentations,
à le connaître vous pouvez le comprendre,
 
vous aimerez  la lumière,
vous serez à même de l’élever en vous,
 
l’eau de la guérison coule en chacun,
et l’envie d’être la poésie même,
 
parfois j’ai envie de poésie,
comme si je n’écrivais pas de poésie,
 
c’est alors que je commence à sentir la vie,
être le poème que j’écris.
 
©Sonia Elvireanu
1.09.2020
 
 
 
 
 
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25 août 2020 2 25 /08 /août /2020 06:14

J'ai le plaisir et l'honneur d'accueillir aujourd'hui par l'un de ses poèmes, Sonia Elvireanu dont nous avons fait la connaissance il y a quelques jours grâce à la recension de l'un de ses recueils écrite par Claude Luezior. J'espère que vous lui réserverez un bel accueil ! C'est une grande richesse culturelle d'avoir la chance que divers auteurs venant de diverses cultures se retrouvent ici. Grand merci à elles, eux, tous ! Jean Dornac

appho sculpture par Claude Ramey

 

 

 

la sandale de Sappho

flâne à l’aube sur les sentiers,

 

cueille sur la semelle la rosée,

la pourpre des pavots,

 

les herbes bruissantes,

le souffle des vents,

 

l’eau des sources

et les sorts,

 

elle agite ses lacets de soie

dans les cheveux des ondines,

 

tels les susurrements de l’envie

sous les bras des nymphes,

 

ses traces, des ondoiements diaphanes

et des feux sur l’eau.

 

©Sonia Elvireanu

24.07.2020

 

 Sonia Elvireanu, Poèmes du recueil en manuscrit Ensoleillements au cœur du silence

 

 

 

 

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