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3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 06:29


 

 
la chair froide de l’eau qui se dénudait
des vagues perdues sur le sentier qui mène vers toi
cette montagne qui s’élève de l’eau
arrêt pour les innocents,
combien de flèches dois-je tirer vers le nord,
le nord de la vérité ?
là-haut sur la montagne je sens que tu m’appelles
et pourtant, je me heurte aux vagues qui endorment  l’oubli,
 
je suis la coquille d’où tu me parles
je sens le silence qui se fait tache de sang
de l’automne au-delà des cailloux
au-delà du chemin
un silence qui coule, envahit l’eau
incantations païennes, voie éclairée d’interrogations.
mais la réponse est si simple et claire
mes yeux purs peuvent voir la montagne alors que
mon corps devienne lui aussi être de l’eau
au-delà du chemin les feuilles murmurent des prières
mon sang a déjà envahi les arbres et l’eau
seule la montagne reste immobile
 
là-haut au sommet immaculé
mon corps de sang va arriver tout nu
je ne le saurai moi non plus
des cœurs coquille ou des cœurs feuille
berceront la vague jusqu’à toi.

 

©Elina Adam
du recueil en préparation La Blessure de l'amphore  

 

 

 


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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 07:45

Versions française et roumaine
 
 

 


J’ai vu un impala bleu qui courrait
dans sa peau toute la tristesse du monde s’encerclait,
comme le blanc de la robe de mariée elle brillait.
je cours, dans mes yeux, cette histoire s’est mise à saigner,
une blessure…
son cœur bat tout doucement, de plus en plus faiblement.
je cours comme un impala bleu et sur la robe de mariée
la tache dans mon cœur s’agrandit
comme l’épouvante de son œil
qui s’écoule à l’intérieur,
limpide, de plus en plus limpide,
comme dans nos yeux le bleu coule doucement,
rien ne peut l’arrêter.
je cours allongée sur un impala bleu
toujours et toujours.

 

                                 * * *

 

ultimul poem
 
am văzut o impala albastră alergând
în blana ei se-ncercăna toată tristețea lumii,
ca albul unei rochii de mirese strălucea.
alerg și-n ochi a-nceput să-mi sângereze,
ca o rană, toată această poveste.
inima ei bate din ce în ce mai plăpând.
ca o impala albastră alerg și pe rochia de mireasă
pata din inima mea se lărgește
precum spaima din ochiul ei
care se prelinge pe dinăuntru,
tot mai limpede,
așa cum, prin ochii noștri, albastrul curge lin,
nimic nu-l mai oprește
 
alerg pe o impala albastră.
iar și iar.
                                                 

©Elina Adam  
 

 

 

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20 janvier 2021 3 20 /01 /janvier /2021 07:50


Elina Adam, jeune poète francophone de Roumanie, prosatrice et traductrice, licenciée en langues modernes appliquées, anglais et français.

 


 

 

ô, l’oiseau qui revient
j’entends ses soupires hiératiques
il tremble ses plumes dans un froid muet, sans écho,
susurré comme la nuit qui déchire sa respiration
de même que mon cœur se fend lui-même...
cet oiseau est la nuit dans laquelle je m’enveloppe,
comme la solitude qui se contracte tel un fœtus,
c’est le souvenir d’un corps qui embrasse,
le baiser glacé qui se brise en mille flèches,
le sang qui palpite dans la neige
sous l’épouvante de l’œil à la paupière mourante.
mon cœur ne veut pas s’arrêter,
il continue de se déchirer alors qu’il se cherche,
la tache de neige s’agrandit comme l’œil
de l’oiseau qui veut m’avaler

©Elina Adam  
 

Du recueil en préparation La Blessure de l’amphore

 

 

 

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***


Version d’origine en roumain

 

 

oglindă
ah, pasărea vine din nou,
o aud cum suspină, hieratic,
își tremură penele într-un frig mut, fără ecou,
susurat ca și noaptea în care își sfâșie respirarea
așa cum inima mea se despică pe ea însăși…
pasărea asta e noaptea în care mă strâng,
așa cum singurătatea se strânge în poziția fătului,
amintirea unui trup care îmbrățișează,
e sărutul înghețat care se sparge în mii de-ascuțișuri,
sângele în zăpadă palpită,
sub spaima ochiului cu pleoapă muribundă.
inima mea nu se oprește,
ea continuă să se despice, căutându-se,
pata de zăpadă se tot mărește ca și ochiul
păsării care vrea să mă-nghită.

©Elina Adam  

 

 


 

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15 décembre 2020 2 15 /12 /décembre /2020 07:30
Photo www.rtbf.be

 

 
 
je suis entré comme un païen, admirant en secret ta beauté de jade,
ses flammes pâles ou trop intenses m’appelaient d’entre les buissons,
mais je marchais près de toi avec l’arrogance de celui qui est seul.
 
mes pas pesaient trop lourds sur ton corps,
car je voulais tant faire semblant de ne pas te voir,
ô, combien j’ai voulu t’ignorer,
te sourire arrogamment d’un poème trop court
mais je n’ai pas su comment le faire...
 
je me suis allongé par terre près de toi
et nous sommes devenus cadavres
que la neige de leurs rêves couvrait trop tôt,
la neige où trottaient des agneaux
et le cri étouffé des nourrissons jamais nés,
le cri des silences impalpables aussi
qui auraient pu se revêtir de chair,
mais nous ne leur avons jamais permis de dire la vérité,
la vérité qui aurait pu nous rendre libres.

©Elina Adam
 

 
 

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13 novembre 2020 5 13 /11 /novembre /2020 07:42

Sonia Elvireanu m'a proposé d'accueillir Elina Adam, jeune poète prometteuse ! J'ai accepté avec joie, car les poètes, féminins comme masculins, de tous les pays sont bienvenus ici et sont toujours un enrichissement pour nous tous ! Bienvenue à Elina Adam (Jean Dornac)


 
nos corps minces et hauts jusqu'au ciel
descendent le long des murailles en pierre.
tu ne dois me dire rien, car je sais.
je sais que les arbres aussi
respirent en notre sang, voici :
 
le blanc de leurs fleurs
est lumière de nos oiseaux bleus.
leur vol atteint les tréfonds
et nous rend plus légers,
émissaires parfaits de la candeur.
 
nous portons au creux de nos paumes
les coeurs les uns des autres,
avec enchantement,
l'amour ruisselle en doux effluves rythmés,
comme la rive accueille l'embrassement de l'onde
après s'être troublée jusqu'aux tréfonds,
 
parfois je flâne encore sans toi le long des vieilles murailles
et je sens mon coeur battre comme autrefois.
ton ombre me sourit encore d’entre les châtaigniers
ou sur les dalles en pierre.
 
je descends avec crainte et doucement
comme sur une eau que je ne veux pas troubler.
un oiseau m’appelle du ciel
de ses yeux, larme et prière.
                                                 

©Elina Adam
9.11.2020


 
 


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  • Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...
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