© Céline Chhuon - Paris
Montmartre
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C’est un matin bien ordinaire,
Les rues commencent à s’animer
Gamins qui s’en vont à l’école,
Qui courent et crient, et qui rigolent
Comme ils le font toute l’année.
C’est un matin bien ordinaire…
Dans sa chambre au deuxième étage la vieille dame git à terre.
La pauvre est tombée cette nuit, elle n’a pas pu se relever,
Le col du fémur est cassé, elle n’a personne qui appeler,
Elle attend donc le moment, en faisant une dernière prière.
C’est un matin bien ordinaire,
Les gens commencent à se presser,
Ils se dirigent vers la gare
Tremblants d’arriver en retard,
Comme tous les jours ils sont stressés.
C’est un matin bien ordinaire…
Sur un banc près de la mairie un SDF est allongé.
Deux policiers le voient et crient : Déguerpis de là tas de crasse !
Ils essaient de le réveiller, la mort la déjà emporté…
Il pouvait pas crever ailleurs ! Va falloir faire de la paperasse !
C’est un matin bien ordinaire…
C’est un matin bien ordinaire,
Les rues sont déjà encombrées.
On klaxonne et on s’invective
On se bouscule ou on s’esquive,
Tout le monde a l’air si pressé !
C’est un matin bien ordinaire…
Elle a des poches sous les yeux d’avoir passé la nuit dehors.
Elle voudrait bien dormir un peu après avoir vendu son corps
Mais d’abord elle doit rendre comptes, elle va se faire dérouiller
Cette nuit les clients étaient rares, son mac ne va pas apprécier…
C’est un matin bien ordinaire,
On s’entasse devant le comptoir
Parlant de courses ou bien de foot
En avalant un petit noir
Avant de continuer sa route.
C’est un matin bien ordinaire…
Après des heures de travail, la mère est enfin soulagée !
Elle tient sur son ventre son bébé, de vernix encore tout couvert
Les parents ont les larmes aux yeux en contemplant leur nouveau né
Au grand jamais ils n’oublieront ce matin extraordinaire.
© Thierry Deschamps
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