© Lydie Godbillon
Ton corps est un buisson
d’ambre et de silence
où j’entre doucement
pour jouir de ton cœur…
Ô calice de flammes
que je porte à mes lèvres
la braise insatiable
coule dans ma chair
comme l’orgueil immense
d’une fièvre qui se dresse
et chevauche mon désir…
Tes yeux… tes yeux prolongent
les doigts de mon regard
et j’oublie la douleur
qui me possède et me traverse…
Peut-être oserai-je dire
ce que je ne vis pas
car l’écriture se nourrit
d’un tout autre langage…
Elle achève et libère
le cercle démesuré
qu’exige l’avenir…
Que le temps d’une parole
mon ombre s’échappe
et vienne s’agenouiller
au chevet de ton souffle
et sente la douceur
de verger de ta peau…
Je ne puis demeurer
au bord de ton chemin…
Laisse-moi te saisir sur l’échafaud des heures
que devant toi mon rêve
jaillisse de la nuit…
Il est temps de connaître
le dragon qui nous pousse
vers la grande fêlure
qu’engendre notre sang…
… car les mots de l’adieu
viendront bien assez vite
réduire mon visage
et je ne serai plus
que trois grains de poussière !...
© Victor Varjac
Antibes, le 15 juin 2002
Extrait du recueil « Le Dragon de Poussière » aux éditions
MELIS
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