© Constance-Marie CHARPENTIER
L’absence vide
Attendre sans plus rien attendre
Regarder le jour qui passe
Le temps qui fuit
Hier, j’étais petite
Je savourais la vie
La savoure plus encore
Présence
Elle porte ton nom
Le soleil joue à cache-cache
avec les nuages silencieux
qui se fondent avec l’oiseau
Des canards se font entendre au loin
Tout est vert, jaune et bleu
Autour de moi
Tout est lumière
Solitude nue
Indécente
Presque
Je viens briser le silence
j’en ai le désir
très fort
M’entendre écrire
M’écouter penser
M’écouter me taire
Aucun regret
Si ce n’est
L’absence
de tes lèvres
d’où ne viendra plus
un mot tendre
Toi l’Oiseau blessé
Restera de toi
Tes Mots
Ceux que tu nous as laissés
Et tu es là
Absence
Tu te souviens
De l’île
Comme je me souviens
De tes sables
Où tu es enfoui
à jamais…
Je prends soin de ma Maison de Mots
et de leurs sens
Je les aime
comme tu les aimais
avec passion
Il faut qu’à la pierre luisante
de la marée basse
On se souvienne
Que l’on écoute chanter les mots
qui s’alignent
comme les vagues
qui remontent
remonteront
jusqu’à marée haute
engloutiront la pierre
cracheront les mots sur la berge
pour que tu les lises
et que tu te souviennes
d’où tu viens
où tu es
et où tu vas...
Écoute le vol de l’Oiseau
il te guidera
le long du Fleuve
jusqu’à l’Atlantique
Tu y ramasseras les galets
pour en faire des statues
Tu les nommeras
de tes noms originels
tu t’y retrouveras
te reconnaîtras
Bien au delà du Rêve
Tu verras la rose s’épanouir
Tu flotteras au-dessus des plaines
et des battures
En cherchant à atteindre l’horizon
que jamais tu n’atteindras
Mais tu atteindras la rive
et la sente qui te conduira
en tes lieux
Nous tournons en rond
Autour de la terre
Depuis la nuit des temps
C’est la quête
Et les Gardiennes du Temple
T’ouvriront enfin leurs bras
…
© Ode
Extrait du recueil « Le Fleuve donne naissance aux Enfants des Etoiles » aux éditions
Les Poètes Français – Paris
Prix Alain Lefeuvre 2010
Visiter son site : http://zodode.5.50megs.com/
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