© Le Proverbe du dénicheur - Pieter Bruegel l’Ancien
Pauvreté n’est pas misère !
Elles ne sont pas nées du même père…
La misère étouffe tout sens de vie ;
La pauvreté révèle ses harmonies …
Qu’est donc la beauté pour un riche ?
Beaucoup d’argent reposant dans une niche ?
L’illusion du pouvoir acheté à vil prix ?
Impression d’éternité, couleur billets froissés ?
Le pauvre, lui, voit la course du soleil ;
Et la nuit, il contemple la profondeur du ciel.
Il fait des parfums de la nature ses délices,
La chaleur le réjouit : la pluie, il la bénit…
Le riche pense et dit : j’achète ceci, cela.
Il prend, puissant et ravi, mais aussitôt oublie…
Rien ne le comble, l’envie le brûle à jamais ;
Sa quête d’un illusoire bonheur reste sans fin…
Le pauvre caresse des yeux et des mains
Tout objet que son destin lui confie …
Il a le temps de regarder et de recevoir …
Un rien le comble, l’envie n’est pas son avenir.
Au seuil de la mort, le riche est amer ;
Il ne peut acheter un autre destin !
La mort lui enlève tous ses biens…
Il maudit la vie et vomit la mort…
Au terme de sa vie, pourtant difficile,
Le pauvre sourit encore…
Dans ses yeux luisent, intacts,
Mines de souvenirs et trésors d’amour…
© Jean Dornac
1er juin 2008
Publié sur altermonde en 2008 : http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article7001
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