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Rien ne dérange tant, ne suscite un dommage
Et ne fonde un écueil,
Comme une économie où sombre le courage !
Le reste est boniments et nous prépare un deuil.
Deux grenouilles allaient en ballade, complices,
Pour à la fin franchir, l'audace les poussant,
La porte d’une étable ouverte à leurs malices ;
Des jarres et des pots, trônaient sur leur séant.
Présumant quelque eau claire,
Elles bondirent… plouf, dans le premier pichet,
Pour n'y trouver, horreur, qu'une crème légère
Au désastreux effet !
Chacune y va sombrer, se démène, s'englue
Et ne sait en surface, un bref instant tenir
Qu'en s'agitant au mieux. Pour quelle issue ?
Des deux batraciens, l'un se sentant finir :
- Eh là, je n'en puis plus, je meurs ! Il désespère !
Reverra-t-il ses gens ? - Ressaisis-toi,
Lui lance l'autre, il faut sortir d'affaire !
Hélas, le malheureux n'y croit
Et coule par le fond. La grenouille qui reste,
Force sa chance et se défend
Contre le sort funeste.
Son courage la porte et rien ne la surprend !
Soudain, ce qu'au pays on nomme Providence,
Fait que la crème enfin triturée à l'envi,
Se convertit en beurre et fait cesser l'urgence !
Évidemment ravi,
Notre animal vainqueur haut perché sur sa motte,
Confirme pour le moins l'adage magistral :
« Si le Destin souvent nous veut mettre à sa botte,
Nous en avons la bride à défaut du cheval » !
© Claude Gauthier
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