http://navegaciones.blogspot.fr/2010_10_01_archive.html
QUE reste t'il des feux qui brûlaient dans mon âtre,
SONT-ils à tout jamais éteints dans ma maison ?
MES brins d'amours sont froids et couvrent ma saison ;
AMIS, ce soir, tout seul, la cendre m'est noirâtre...
DEVENUS trop grisants, j'ai songé sans débattre
QUE mes mots soient blessants jusqu'à la déraison :
J'AVAIS peur d'être fou, petit dans la raison,
DE froisser le bon droit, de n'être qu'un bellâtre.
SI loin que je peux voir mon être est désormais
PRES de ses souvenirs parfumés dans la moire,
TENUS en grand secret, et rangés dans l’armoire...
ET dès lors, fatigué, je pleure, réprimé,
TANT pour tout ce gâchis qu'en regret sublimé...
AIME mais trop âgé, je ferme mon grimoire.
© Robert Bonnefoy
22 avril 2012
Ruteboeuf (1230-1285)
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