© Louis Roux
L’humanité sans guide est une mer obscure
Où les vents déchaînés entrecroisent leurs flots.
Rompu le gouvernail, assombris les falots,
Une angoisse de mort étreint la créature.
Ballotté sur l’abîme et privé de mâture,
Déboussolé se voit le meilleur paquebot.
Sa quille endommagée a perdu l’étambot
Et rien ne marque plus sur l’onde sa nervure.
Le bateau dérivant dans un cours torrentiel,
Comment peut-il jeter son ancre dans le ciel ?
Entraîné vers sa fin, mélancolique histoire,
Il ne sait pas le phare installé sur le roc,
Ni l’Esprit détenteur d’une autre trajectoire
Qui pourtant gonfle encor la toile de son foc !
© Luce Péclard
Francis Picabia:
«Mer obscure est l’humanité,
c’est une bien mélancolique histoire
pour le bateau qui veut jeter
son ancre dans le ciel.»
Extrait de « La Sentinelle dit », 38 sonnets
Décembre 2006, Ed. du Madrier
CH 1416 Pailly
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