© Les mains - Rodin
Il suffit d’une main
qui marche dans le noir
une main à peine ébauchée
tel un rêve perdu
qui s’effiloche
et passe devant nos yeux
comme un espoir
qui se referme…
Une main tissée
par un visage distrait
tel un frémissement
à la recherche
d’un sourire insaisissable…
Il suffit d’une main
qui se lève
comme la première étoile
et qui porte la trace
de toutes nos tempêtes…
Une main envoûtée
par la lumière sulfureuse
d’un péril ancestral…
Une main
invisible et hautaine
qui provoque l’adieu
sur le seuil du passé…
Une main tendue
tel un échange
ou un signe ébauché
qu’un glaive d’ombre efface…
Il suffit d’une main
pour franchir
le Grand Passage
où disparaissent
toutes les créatures
à la faiblesse des heures…
Il suffit d’une main
une main innocente
à la chair de lune
désignant l’orgueil
de notre ridicule chemin
pour jeter notre existence
dans la gueule ouverte
de la chute éternelle !...
© Victor Varjac
Antibes, le 6 juillet 2001
Extrait du recueil « Le Dragon de Poussière » aux éditions
MELIS
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