© Le chêne et le roseau : Jules Louis Philippe Coignet
Tous les soins de Martin ne l'en font que plus âne,
Ceux de Goupil, que plus renard,
Modeste ou pas, quel paon ne se pavane ?
Est-il un avatar
Capable de forcer, tant soit peu la nature
Que l'on tient du Destin ?
Serait-ce une gageure
Que d'en vouloir changer élémentaire, un brin ?
Or, qu’un génie aimable
Genre sage, saisisse - alors que nous allons
Accomplir un forfait – le moule d’une Fable...
Castigat ridendo mores ... nous basculons !
Ainsi le propre de la chose
Assurant la leçon, est de ne servir point.
Elle est riche à souhait, mais vaine quand elle ose,
En ce que les marauds l’ignorent avec soin.
- J’en suis, vous dis-je ! Ainsi, notre équivoque,
C’est ce plaisir sans fard
A dénoncer tout ce qui choque,
Pour ensuite en tenter l’insigne traquenard.
Que la Fable discerne où se cachent nos ruses,
S'apprête à dispenser cette faveur
D’admonestations jamais obtuses,
Nos âmes s'en défont et rient de sa candeur.
Le propos est alerte,
Le tour bien enlevé, mais à la fin
Pressentant notre perte,
Nous l'estimons taillée aux normes du voisin.
Rien n'entend moins qu'une oreille distraite :
Qu'un probe avis s'en vienne analyser nos us,
Au besoin les maltraite,
L'exercice plaira sans nous rendre confus !
Un mieux est-il possible ?
Il faudrait qu'une fois,
Ayant servis de cible,
Nous fassions le bon choix :
Comprendre enfin les clés ! Car rien de notre vie
Où la Fable se rend, n'a de quoi s'en cacher,
Elle qui sert d'un trait notre vin de folie,
Nous disant par avance où nous l'allons gâcher !
© Claude Gauthier
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