http://lesouffledesmots.wordpress.com/page/28/
A la dernière seconde de la dernière minute du dernier jour,
Après un dernier brouillard et des reflets de lune dans son regard,
Si le cœur prend le temps de battre encore une petite fois, une chamade, un éclat.
Si une main se tend en un appel, un espoir, un éclair lucide, un faux pas.
Après lorsque tout sera à nouveau calme, serein, sans foudre et sans faste,
Peut-être sous une pluie chaude d'été où se mêleront ses propres larmes,
Peut-être transis de peur et de vouloir encore, les yeux lavés et délavés,
La bouche ouverte mais retenant encore des mots, lourds, essoufflés.
Ces mots réservés depuis tant et tant de temps se feront la surprise
De tourner autour d'elle en balbutiant, ignorant ou presque la raison.
Peut-être sans trop y croire vraiment, mais en s'écoutant pourtant.
Deux mots fanés, ruisselants, orgueilleux cependant, usés et frissonnants,
Éclateront, s'émerveilleront et oseront enfin dire l'amour en s'écroulant.
Et puis, à terre dans la boue, dans la matière redevenue humaine, sculpteur de l'absurde,
Créateur de désir et d'opprobre, un rire le prendra sans doute et il se recréera,
Jeune, beau, sans ride, avec toute la force de l'ignorance et toute la faim de l’espérance.
Elle sera là qui l'attendait depuis toujours, sa main se posera sur sa joue
Alors de deux ils ne seront plus qu'un, étonnés et remplis, avec si peu de vide entre eux que l'absence n'existe plus et
l'univers entier vivra à travers...eux.
© Rudy
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits