© Marianne - Delacroix
Mon pays, mon amour,
Songe des âmes libres,
Aimé dès ma plus tendre enfance,
Sublimé depuis mon adolescence
Où il faisait si bon vivre…
Loin de l’idolâtrie pour la nation
Et de son obscène chauvinisme,
Loin de l’orgueil des victoires,
Des Césars ou de l’ignoble colonialisme.
Mon souffle est près de Voltaire, Molière et Zola,
Attendri par Ingres, Cézanne, Renoir,
Enchanté par Gounod, Bizet, Berlioz,
Inspiré par Rimbaud, Baudelaire
Et le génie de Victor Hugo, toujours…
Mon pays, mon amour,
Que m’importe la patrie,
Celle qui se prétend glorieuse,
Qui célèbre ses dominations,
Qui exhibe un orgueil méprisable.
Seul m’importe l’esprit,
Celui des Lumières,
De la générosité universelle
Qui ne connaît nulle exclusive.
Mon pays, mon amour,
Que m’importe les parts de marché,
Les pitoyables calculs politiques,
Ou les assemblées d’élites miroirs
Tellement soucieuses de leur image.
Seule m’importe, l’âme profonde
Du sculpteur forgeant son œuvre,
Du peintre saisi par ses modèles,
Du poète éperdu de beauté ou de colère,
Du musicien qui danse sur les portées.
Mon pays, mon amour,
Sans l’âme subtile de tous les poètes,
Magiciens de tous les arts,
Un peuple n’est jamais rien
Qu’illusion, corps sans quintessence.
Mon pays, mon amour,
J’aime ton essence,
Celle qui fut le vivier
Des arts et de l’esprit,
Celle qui fut l’espérance
Des êtres démunis.
© Jean Dornac
Paris, le 18 février 2010
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits