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Au coeur de la ténèbre
l'encre dans la bouteille
jouait avec les mots…
Nul ne pouvait les voir
pourtant ils étaient là
dans le ventre du verre…
Une à une les lettres
ensorcelées sans doute
par la mauvaise lune
se prirent par la main…
Au seuil d'une tempête
cueillant les yeux fermés
le désir d'un mirage
le poème de chair
encore en devenir
cherchait un corps tout neuf
pour transformer l'attente
en un raz-de-marée !
Mon rêve transparent
ne se doutait de rien…
Sans heure ni boussole
il marchait lentement
vers cet ailleurs sans fin
qui drape l'invisible
d'une étoffe arc-en-ciel…
Le rêve est un souvenir
aventure passée
qui gravite en silence
autour de l’inconnu
au-delà du regard…
Sur le sentier la pierre
ayant connu l'étoile
au coeur de l'univers
marque le bord d'un monde
que je ne pouvais suivre…
Dans l'ombre mes mains
n’attrapent que le vide…
Le voyage nocturne
en mon corps périssable
doucement se retire…
La nuit tourne le dos
à l'horizon muet
qui retient les secondes
au-dessus de l'abîme…
Je souffle mon sommeil
à la vitre de l'aube
car les mots impatients
dans ma bouteille d'encre
vont contraindre ma plume
à séduire une page
en traçant sur sa peau
encore vierge d'images
le cri de la passion
et le destin secret
d’une histoire anonyme
qui pousse dans ma chair
quand j'aiguise mes yeux
pour retrouver l'amante
au bras d'une légende
dans une cour obscure
où chante le mystère !
© Victor Varjac
Extrait de la « La Rouille des Jours »
Antibes, le 4 avril 2009
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