© Catherine Grabli
Tu es venu à moi, Amour
Dans les prémices de l'âge
Tu t'es blotti tout contre moi, Amour
Dans la chaleur douillette et pas toujours très sage
Que de folies avons-nous partagées
Que de délices avons-nous goûtés
Nous ne vivions que l'un pour l'autre
Nulle absence n'était supportée
Chaque jour était soleil levant
Qui, jamais, ne se couchait sur nous, amants
Que s'est-il donc passé, Amour
Pour que tu te sois retiré
Le Temps, simplement, le Temps
Qui nous a usés
Mais n'es-tu pas éternel, Amour
Je l'ai lu si souvent
Dans la poésie, les romans
Je le croyais vraiment
Je me suis abusée, Amour
De moi, tu t'es raillée
Je ne savais pas que tu avais de l'humour
On ne m'en avait jamais parlé
Mais maintenant, je connais
L'humour bleu, d'arc-en-ciel ou noir
Que tes flèches décochent
Un matin, le soleil ne s'est pas levé
Depuis, il fait soir
Par ta faute, j'ai manqué le coche,
Amour
Tu m'as leurrée
Tu m'as aveuglée
De tes feux d'artifices, vers moi, lancés
Tu m'as dupée
J'ai douce souvenance, Amour
Des premiers instants
J'ai douloureuse souvenance, Amour
Lorsque la braise s'est éteinte, un jour
Au petit matin d'un mois de mai
C'était un dimanche
Partout les muguets
Embaumaient l'alcôve tiédie, désertée
Mais où te caches-tu donc, Amour
Dans quels draps de soie ou de satin
Dans quelles odeurs subtiles
Es-tu allé te vautrer
Pourquoi ce silence
Pourquoi m'avoir abandonnée
Je ne te cherche plus, Amour
Je t'attends, allongée au seuil des jours
Je brûle d'à nouveau te rencontrer
Viens me couvrir
Je commence à frissonner
Je t'attends, Amour
Je t'attends...
Ode©
28 mai 2001
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits