© Voilier - encre et peinture
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Jusqu’au-delà des mers j’irai te rechercher
Je tisserais avec des mots si fins des toiles
Et j’en ferai de si légères voiles
Je m’appliquerai tant et tant à l’ouvrage
Qu’elles ne craindront le vent ni les orages
Avec le nom des arbres je formerai des planches
Elles seront galbées, fines comme tes hanches
Elles sentiront bon sous la pluie de copeaux
Et elles n’auront peur ni des mers, ni des flots
Avec des mots d’amour je creuserai des rames
Elles feront aller mon esquif sur les lames
Il filera tel un exocet qui ne sait plus s’il vole ou nage
Et laissera sur l’eau la trace d’un nuage
Avec des mots de tendresse infinie je filerai vers toi
Je glisserai sur l’onde à l’estuaire de tes bras
Jusqu’à la crique douce où déjà tu m’attends
Où je ne craindrai plus la peur, ni les méchants
Avec des mots de soie j’entrerai dans ton port
Je formerai de toi l’escale de mon corps
Au douillet de ton ventre, au sein de tes entrailles
Et là j’épancherai la soif qui me tenaille
Je glisserai sur l’eau, comme un fétu de paille
Et porté par les vents autant que par les flots
J’irai dans tes eaux calmes et folles à la fois
Me reposer enfin d’un voyage de Roi
J’irai dans ton mouillage au clapotis de l’eau
Poserai mon bagage, brûlerai mon bateau
Ensemble il nous faudra alors, soir après soir
Inventer une suite et la fin de l’histoire.
Alain Springer©
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