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Aires de vent, de Gérard Le Goff, Éditions Encres Vives, Collection Encres Blanches No 835, hiver 2025, 32 p., ISBN : 978-2-85550-074-4
D’emblée, Gérard Le Goff nous donne une clé dans son Avant-propos, expliquant le titre de ce recueil, son graphisme de couverture ainsi que son déroulé. Sorte de rose des vents en référence aux pôles, au levant et au ponant, en soixante-quatre poèmes organisés selon l’Est (le printemps), le Sud (l’été), l’Ouest (l’automne) et le Nord (l’hiver). L’auteur se dit piètre navigateur, ce qui n’est pas trop grave car les thèmes et les lieux ne sont pas marins.
Alternance de textes à la verticale et de proses non moins poétiques, les deux formes se prêtant, quoique de manière différente, à l’étincelle des mots. Cette complémentarité donne de la fluidité au texte.
L’Est, tout d’abord (un peu à la Ronsard):
Hirondelles
Virgules d’avril
Sur l’azur
Quoi conte le vent
Sinon fleurette
Le Sud :
Midi efface l’ombre de nos vies
Son gué scinde des heures le cours
Midi le juste nous convie
À rompre le pain et le jour
L’Ouest :
Cinq corbeaux clopinent
Claudiquent sur la route
Cinq corbeaux très vieux
Pénitents en cortège gigogne
Le Nord (extrait en prose) :
On l’a vu perdre les eaux alors qu’il frôlait de trop près le brasero du marchand de marrons grillés. Fuis, Bonhomme Hiver, fuis ! Tu n’en as plus pour très longtemps. Hier matin, j’ai aperçu les premiers crocus dresser leurs oreilles jaunes au cœur du jardin encore en sommeil.
En un mot comme en cent, opuscule de bon aloi avec sa grâce, son originalité, un brin de malice, un sourire saisonnier au gré des vents. Recueil à prendre dans sa poche telle une boussole poétique pour ne pas se perdre dans les affres du monde actuel.
©Claude Luezior
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