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La nuit s’est étendue sur les faubourgs de Sion.
Lucioles échappées des eaux fiévreuses, âcres
Les étoiles figées consument l’horizon.
Pupilles écarquillées braquées sur le massacre
Les astres se nourrissent de rancœur et de haine
Abolissent la scène mortifère, têtue
Bruissent dans le silence famélique, obscène.
Somnolentes, repues, les armes se sont tues.
Sur la ville souillée, plantée de mille tombes
Chacun à son hasard brisé à la mitraille
Se joint abasourdi au défilé des ombres
Déracinées, vomies de leurs propres entrailles.
Confié à la noirceur du ciel crépusculaire
Le cri n’est qu’apparence, la bouche que béance.
On cueille les blessés et les morts à la guerre
Prestes à les effacer d’un trait d’indifférence.
Pour ne pas étouffer d’angoisse, timidement
D’une fenêtre sur cour s’échappe un courant d’air.
Ultime soubresaut, sifflement éphémère
C’est une balle perdue, pas pour les innocents.
©Serge Lascar
Nouveaux Cahiers de Poésie
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