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Il git dès l'instant où la déflagration
a tout défiguré autour de lui et un jour
il retrouvera l'arrondi de la pierre qui le portait
et les jambes de son prof explosé à sa place
( de quoi faire une soupe « soupire un militant »)
C'est une léchouille de chèvre qui l'a sorti
de sa mort : deux poins bruns, ses yeux pourront
témoigner de l'entrain des gens à dégoupiller,
de la couleur d'une armée étrange de soigneurs,
de la sensation pliée de son corps mis en touche
Il sait qu'il y a de grands joueurs sans moralité
toujours là, ces damnés souvenirs, il aimait son
précepteur, qui prit des chevaux blancs dans la tête
et devint comme une toile tachiste. Échiquier des vies.
Aucun lieu où poser son doigt sur la mappemonde
percée, encore en alevinage, alors une étoile, se dit-il
une étoile de trop dans l'éther dérange les mines
et cette terre doit être la sienne..construire ailleurs
profiter d'un vaste trou d'obus, marcher sur des os.
Ni construire ni ensevelir ce qui s'est caché tout seul.
Retrouver des déclinaisons, des ablatifs cochés en bleu
sur la cendre des arbrisseaux opinant de la tête.
mais qui ne le concernent plus : il est gardien d'un cimetière
sans solde, ni horaires, et dans la nuit ouvrée joue
entre deux dents avec ses dernières allumettes.
©Pierre MIRONER
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