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Tableau :
Marine inquiète, huile, 1990
© Monique Thomassettie
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Texte écrit le 25 janvier 2005, après avoir retrouvé mon tableau de 1990 : Marine inquiète.
(Écrit donc il y a 18 ans, mon texte ne sous-estime pas les actuels problèmes climatiques.)
25 janvier 2005
La vision sculptée
Dans ma cave, je viens de retrouver un terrible tableau que j'ai peint à la fin des années quatre-vingt.
Un ciel opaque et lourd, épais d'ocre, gris sombre et ardoisés nuages y descend vers un océan vert. De la terre s'est mêlée aux cieux.
À l'avant-plan, des vagues bleues et courtes forment un mur régulier dont les éclats ne sont point d'écume, mais cristallins. Le muret semble protéger de regards trop analytiques un affrontement naturel. La masse nuageuse tombe tel un couperet de guillotine, comme pour trancher la tête d'un monde condamné ! L'eau bleue qui s'élève en parapet, est moins offensive que suppliante. Trop faible que pour pouvoir se défendre contre cette tombée de matières. Que sont-elles ? Un mélange de celles décomposées de planètes ? et, ou, de celle-ci ? Les noyaux du cosmos auraient-ils relâché leur attraction ? éclatant et dispersant dans l'Espace argiles, pierres, minerais ou métaux ? Par fatigue, par usure ou par fin, l'aimantation aurait distendu les liens de son recueillement, diluant dans les airs les malheureuses planètes ainsi que des boules de terre fondues dans un liquide, ainsi que des châteaux de sable rendus par la marée à leurs grains poudreux.
À l'horizon, entre les deux parallèles du ciel terreux et de l'énigmatique et presque immobile eau verte, eau d'un vert-bouteille curieux, un long espace se rétrécit où l'éther d'un or pâle et lointain recule, de plus en plus inaccessible. Aussi, les voiles orange d'un bateau au milieu de la ligne d'horizon et déjà au-delà d'elle, en une dimension troisième et ronde, ne risquent plus d'être coincées, broyées, dans l'inévitable choc. Elles vont, fortes et confiantes, en leur envol glissant sur une eau par-delà libérée.
Mon tableau passé se révélerait-il visionnaire ? L'on baigne - si j'ose dire après un récent tsunami - dans les catastrophes naturelles auxquelles font écho des prévisions d'apocalypse. À en croire celles-ci, le monde n'en aurait plus que pour dix ans !
Et après ?
(…)
© Monique Thomassettie
Première page de La vision sculptée.
Pensée extraite de mon recueil de contes et pensées L’âme dénouée.
Recueil paru aux Éditions Éole en décembre 2006.
La vision sculptée écrit en janvier 2005.
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